Volkswagen prend 19,9 % des parts de Suzuki
Même si elle courait en fait depuis juin, la rumeur n'en sera pas longtemps restée une, la direction du groupe Volkswagen ayant très rapidement confirmé qu'elle comptait bel et bien acquérir 19,9 % des parts de Suzuki. Le montant de la transaction, qui doit être finalisée dès janvier, porte sur 1,72 milliard d'euros. De son côté, Suzuki s'engage à investir jusqu'à 860 millions d'euros en actions Volkswagen. Selon un analyste financier, "la transaction a été intelligemment structurée. D'une part, elle tient compte de la problématique de l'autonomie, ce qui est essentiel avec les constructeurs japonais. D'ailleurs, Osamu Suzuki a immédiatement tenu à indiquer que Suzuki ne devenait en aucun cas la 12e marque du groupe Volkswagen. D'autre part, elle permet de renforcer la valeur des deux groupes sur le marché". "Avec Suzuki, nous pouvons faire un grand pas en avant sur le marché des véhicules compacts, notamment sur certains pays émergents. Mais c'est aussi valable sur les marchés matures où les clients sont de plus en plus attentifs à la consommation et à l'empreinte CO2", a déclaré Martin Winterkorn, président du directoire de Volkswagen AG. Pour sa part, Osamu Suzuki, président et CEO de Suzuki Motor Corporation, a indiqué que "son groupe espérait tirer parti de cet accord pour améliorer ses performances sur le front des énergies alternatives". Or, isolé, Suzuki ne bénéficie pas d'une surface financière suffisante pour assumer les investissements liés à ces développements. Ce rapprochement entre Volkswagen et Suzuki fait suite aux négociations initiées entre PSA Peugeot-Citroën et Mitsubishi (Mitsubishi qui fut déjà demi-finaliste avec Nissan lors de l'Alliance…). Ce qui inspire ce commentaire à Tim Urquhart, consultant chez IHS Global Insight : "Ces différentes études de faisabilité de fusions ou de participations croisées signifient qu'il existe encore un fort potentiel de consolidation dans l'industrie automobile et que les acteurs asiatiques de taille intermédiaire ont intégré la nécessité d'assurer leur avenir par le biais d'une alliance avec un autre constructeur de premier ordre".
Au-delà de l'Asie du sud-est et de l'Inde, c'est le segment des petits modèles low-cost qui est en jeu
Lutte à distance entre Volkswagen et Toyota
ZOOMSuzuki et GM, c'est presque fini Suzuki a indiqué début décembre qu'il allait vendre à General Motors ses parts dans CAMI, une société d'assemblage de véhicules détenue à parité en Ontario (Canada). "Les relations entre GM et Suzuki sont probablement terminées depuis que GM a vendu sa participation dans Suzuki", commente lapidairement Tatsuya Mizuno, directeur de Mizuno Crédit à Tokyo. Par voie de communiqué, le groupe japonais a précisé que "le partenariat avec GM restait maintenu sous l'angle de la R&D pour la pile à combustible et d'autres technologies". Mais c'était avant l'annonce de l'accord avec Volkswagen… |
ZOOMSuzuki reste dans le vert A ceux qui ont le parallèle facile, rappelons que Suzuki n'est pas Mitsubishi… Ainsi, malgré une sévère chute de ses ventes au 1er semestre (- 31,3 %) et l'impact négatif du yen, Suzuki affiche un bénéfice de 92 millions d'e sur la période d'avril à septembre. Suzuki a cependant déploré une baisse de moitié des recettes issues de la commercialisation des deux roues. Le groupe prévoit de rester bénéficiaire sur l'ensemble de l'exercice (avril 2009-mars 2010) et a même légèrement relevé ses prévisions, tablant désormais sur un bénéfice net de 111 millions d'e, soit un recul de 45,3 % par rapport à l'année fiscale précédente. |
ZOOMMaruti-Suzuki publie d'excellents résultats trimestriels Maruti-Suzuki a récemment annoncé un bénéfice net en hausse de 93 % au 2e trimestre de son exercice 2009-2010. Sur la période de juillet à septembre, son bénéfice net s'est ainsi établi à 81 millions d'euros, avec des ventes en progression de 47 %. Dans un communiqué, le constructeur explique notamment ces performances "par les mesures de relance du gouvernement et par le rôle de l'assouplissement de la politique monétaire de la banque centrale indienne qui a rendu les prêts à la consommation moins coûteux". |
Photo : "L'industrie automobile est à un tournant et les alliances figurent au rang des priorités dans l'agenda. Elle seront essentielles sur l'échiquier de la concurrence et la crise n'a fait qu'accentuer et accélérer le processus", affirme Martin Winterkorn, ici en compagnie de Osamu Suzuki.
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