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Constructeurs

Volkswagen parachève son œuvre

Publié le 4 septembre 2009

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Porsche s'apprête à se fondre dans le groupe Volkswagen et c'est le grand rêve de Ferdinand Piëch qui touche à son but. Une union avec le Qatar comme terrain.A la mi-juillet, nous annoncions dans nos colonnes...
...(voir article) le débarquement sans préavis de Wendelin Wiedeking, le patron de Porsche. Une première étape nécessaire à la réalisation du plan savamment orchestré par Ferdinand Piëch, l'un des principaux actionnaires de la marque et président du conseil de surveillance de Volkswagen. Depuis le 13 août dernier, le groupe de Wolfsburg, la proie devenue prédateur, a entériné son plan de rachat du constructeur de voitures de sport.
D'ici à la fin de l'année donc, VW déboursera 3,3 milliards d'euros pour acquérir 42 % de Porsche. Au cours du premier semestre 2010, devrait suivre une augmentation de capital de 4 milliards d'euros qui apportera les liquidités utiles à la finalisation du projet courant 2011.

Porsche et son ardoise de 14 milliards

Un plan simple sur le papier. Mais qui semble s'être compliqué ces dernières semaines. La faute à la perte de confiance des petits porteurs. A l'annonce de l'opération, l'action de Volkswagen a littéralement dégringolé à la Bourse de Francfort. En chute constante, les experts ne cessent de revoir à la baisse leurs estimations sur le long terme, tablant sur un cours stabilisé entre 63 et 67 euros. Il convient de rappeler que l'accumulation par Porsche d'options sur actions avait boosté son cours à 1 000 euros, en octobre 2008.
Des options qui jouent désormais négativement dans le bilan de Porsche. La firme de Stuttgart pourrait en effet accuser une perte imposable de 5 milliards d'euros, à leur revente. Aussi, à en croire les informations révélées par nos confrères allemands de Focus, la dette du constructeur aurait été jusqu'à présent sous-évaluée. Elle serait de 14 milliards d'euros et non pas de 10 milliards comme affirmé jusqu'alors. Plus inquiétant : sans les accords passés entre les deux parties, Porsche se serait trouvé insolvable dans les semaines à venir, précise-t-on dans l'entourage du constructeur.

Le Qatar, pièce maîtresse

Dans ce contexte, l'entrée en scène de Qatar Investment Authority, un fonds d'investissement souverain, tombe à point nommé. Cet invité de dernière heure n'est pas une véritable surprise. Il avait toujours manifesté son intérêt pour Porsche. Il était même pressenti pour entrer, seul, dans le capital de Porsche. L'émirat du Qatar devrait donc devenir le troisième actionnaire d'importance, derrière Volkswagen et le Land de Basse-Saxe, avec un investissement de quelque 7 milliards de dollars lui permettant de prendre 17 % des actions de Volkswagen et 10 % de Porsche, en sus des fameuses options dépréciées. Début septembre, sa part dans le capital du groupe Volkswagen est déjà de 6,78 %.

Photo : L'empire Volkswagen prend une nouvelle dimension. Encore faut-il stabiliser la trésorerie mise à mal par les 14 milliards d'euros de dettes de Porsche et la perte de confiance des petits porteurs.

ZOOM

VW-Porsche, quand la justice s'en mêle

Les locaux de Porsche ont été perquisitionnés, le 20 août dernier. La justice allemande et le gendarme de la Bourse de Francfort, le Bafin, font planer des soupçons au-dessus de la société. Les chefs d'accusation sont manipulation de la Bourse et délit d'initiés. Wendelin Wiedeking, l'ancien président du groupe et son directeur financier, lui aussi remercié en juillet, Holger Härter, sont au cœur de la tourmente. Compte tenu de l'actualité, le constructeur a adopté une stratégie de coopération et de transparence avec les autorités judiciaires. Il est d'ailleurs à l'origine du communiqué annonçant la perquisition dans les bureaux de Stuttgart. L'affaire remonterait à l'automne 2008 lorsque Porsche entamait des démarches visant à racheter VW. La montée du constructeur sportif dans le capital du généraliste avait provoqué une vague de spéculation et une envolée du cours de VW, devenue en l'espace de quelque temps la seconde capitalisation boursière du monde. Le Bafin s'était alors penché sur l'évolution du titre pour s'assurer que des transactions délictueuses n'aient pas été réalisées. C'est dans le cadre de cette enquête "toujours en cours", qu'il s'est rendu directement chez le constructeur, a expliqué à l'AFP, une porte-parole de Porsche. Une affaire qui pourrait encore prendre de l'ampleur si d'autres rumeurs s'avéraient être vraies.

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