Volkswagen : le bénéfice chute de 40 % au premier trimestre 2025

Volkswagen fait la grimace. Les résultats financiers du constructeur allemand au premier trimestre 2025 montrent une chute de son bénéfice net, malgré la hausse des ventes, en raison de la baisse des livraisons de ses modèles les plus rentables, de la hausse des coûts fixes et d’effets exceptionnels. Le groupe a dégagé un bénéfice net de 2,19 milliards d’euros, en baisse de 40,6 % sur un an, selon le communiqué diffusé.
Cette baisse contraste avec l'augmentation du chiffre d’affaires, de 3 %, à 77,56 milliards d’euros, porté par le retour à la hausse des livraisons de voitures dans le monde (+1,4 %), notamment aux États-Unis (+4,4 %), le deuxième marché national du groupe après la Chine, où les ventes ont continué de dégringoler (-7,1 %). En marge du salon de Shanghai, Volkswagen a dévoilé son plan "En Chine, pour la Chine" avec trois nouveaux concept cars et l'annonce de près de 30 nouveaux modèles d'ici cinq ans.
Le groupe aux dix marques, qui comprend également Audi, Porsche et Skoda, avait publié début avril un avertissement sur résultats en raison "d’effets exceptionnels". La baisse de la rentabilité des ventes, à seulement 3,7 % contre 6,8 % à la même période l’an dernier, est notamment due à la baisse des livraisons de voitures de luxe, les plus rentables, et à une hausse des coûts fixes, explique le communiqué.
De plus, les provisions qu’il a dû constituer en lien avec les objectifs d’émissions de CO2 de l’Union européenne ainsi que les coûts de restructuration de Cariad, son unité de logiciels en difficulté, ont pesé sur ce résultat, a prévenu le groupe. Volkswagen avait également évoqué la dépréciation du coût des véhicules en transit à cause des droits d’importation supplémentaires de 25 % introduits aux États-Unis au début du mois d’avril.
Chine et USA : deux piliers en danger
Déjà affaibli par la chute de sa rentabilité, qui a conduit le groupe à annoncer l’hiver dernier la suppression de 35 000 emplois, Volkswagen est particulièrement touché par la hausse des droits de douane, car la grande majorité des voitures qu’il vend à la clientèle américaine est importée.
Mi-avril 2025, le PDG du groupe, Oliver Blume, a évoqué dans la presse allemande la possibilité de relocaliser une partie de la production de la marque Audi aux États-Unis. Le groupe doit faire face "à un environnement d’incertitudes politiques, de restrictions commerciales et de tensions géopolitiques croissantes (...)", indique le communiqué. Il a toutefois maintenu ses prévisions pour l’année 2025, tablant toujours sur une rentabilité des ventes entre 5,5 et 6,5 %.
Porsche dans la tourmente
Le constructeur subit également les vents contraires auxquels doit faire face Porsche. La filiale de Volkswagen ne prévoit plus qu'une marge opérationnelle comprise entre 6,5 % et 8,5 % cette année, contre 10 % à 12 % auparavant et plus de 14 % au premier trimestre 2024. Soit une marge opérationnelle proche de celles des constructeurs généralistes. Alors que Porsche avait habitué les investisseurs à des marges qui dépassaient parfois les 25 %.
Lors de son introduction en Bourse en septembre 2022, sa valorisation boursière dépassait les 76 milliards d'euros, avec une action qui se situait à 84 euros. Au 29 avril 2025, celle-ci dégringolait à 47,4 euros !
En Chine, Porsche ne table plus que sur environ 40 000 ventes en 2025, alors que ses volumes atteignaient près de 100 000 unités en 2021. Aux États-Unis, l'impact des droits de douane est estimé par le constructeur entre 100 et 300 millions d'euros, uniquement sur les mois d'avril et de mai 2025.
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