Volkswagen envisage de fermer des usines en Allemagne

Des nuages noirs s'amoncellent au-dessus du groupe Volkswagen. Le constructeur allemand a averti, le 2 septembre 2024, le gouvernement de son pays qu'il projette de mettre en œuvre un plan de réduction des coûts. En délicatesse sur le plan économique, Wolfsburg pourrait se concentrer sur les usines de production de sa marque principale, Volkswagen.

Dans un document interne consulté par l'agence AFP, le groupe parle de restructuration. "L'Allemagne (...) perd de plus en plus de terrain en termes de compétitivité", indique ledit document, qui ajoute que "des fermetures d'usines sur les sites de production de véhicules et de composants ne peuvent plus être exclues".

Dans cette note au ton alarmiste, Oliver Blume, PDG du groupe, estime que Volkswagen "doit maintenant agir de manière décisive", alors que "l'industrie automobile européenne se trouve dans une situation très exigeante et grave". Et Thomas Schaefer, directeur de la marque VW, d'insister par voie de communiqué sur le fait que "la situation est extrêmement tendue et ne peut être surmontée par de simples mesures de réduction des coûts".

Il faut rappeler que Volkswagen a initié, en décembre 2023, un vaste plan de réduction des coûts dont l'objectif est d'alléger la facture de dix milliards d'euros d'ici 2026. Dans un premier temps, il s'agissait de couper de 20 % dans les effectifs administratifs. La direction veut désormais aller plus loin au motif de devoir financer la transition énergétique.

Une décision "irresponsable"

Les nouvelles dispositions envisagées devraient pousser Volkswagen à revenir sur des engagements pris de longue date. En 1994, le groupe avait validé un programme de sécurisation des emplois. Celui-ci doit théoriquement prendre fin en 2029. En anticipant cette date, le constructeur s'ouvre la possibilité de mettre un terme à l'activité d'une grande usine de véhicules et une autre de composants. Les sites ciblés n'ont pas été révélés.

L'annonce a été accueillie positivement par les marchés boursiers. Le cours de l'action a grimpé de 2 % après la révélation de ce projet de remise à plat de la marque principale. Au sein du groupe aux dix marques, Volkswagen semble être de plus en plus considérée comme le maillon faible. La marque souffre de la chute des ventes et de la concurrence croissante des constructeurs chinois, notamment en Chine, son principal marché.

Dans son rôle, IG Metall se veut plus critique. Le syndicat allemand de la branche automobile a dénoncé dans un communiqué un plan "irresponsable" qui "ébranle les fondations de Volkswagen et menace massivement les emplois et les sites".

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La présidente du comité d'entreprise, Daniella Cavallo, a déclaré pour sa part, dans une interview sur l'intranet de Volkswagen, que la direction avait pris "de nombreuses mauvaises décisions" ces dernières années. Elle pointe notamment le manque d'investissement dans les hybrides ou le net retard dans le développement de voitures électriques à batterie abordables.

Pour mémoire, en mai dernier, Volkswagen a fermé la porte à une collaboration avec Renault dans l'optique de produire une citadine électrique à bas coût. Le groupe préfère faire cavalier seul. Au lieu de fermer des usines, le conseil d'administration devrait réduire la complexité et tirer parti des synergies entre les projets du groupe Volkswagen, a soutenu Daniella Cavallo durant son échange publié sur l'intranet. (Avec AFP et Reuters)