Un "Peugeot Avenue" à Pékin

(AFP)

Peugeot a inauguré mercredi dans l'une des grandes artères touristiques de Pékin un espace d'exposition sur quatre niveaux, vitrine destinée à conforter en Chine l'image du constructeur français, qui reconnaît "une crise de croissance" sur le premier marché automobile mondial.

A quelques encablures de la place Tianan'men, le bâtiment, baptisé "Peugeot Avenue", propose sur 1600 mètres carrés un concept-car, une exposition retraçant l'histoire de l'entreprise (avec véhicules anciens), une boutique ou encore un simulateur de conduite. Dans une rue piétonne très prisée des touristes, l'idée est de combler un peu le manque de notoriété de la marque au lion dans le pays, à l'heure où ses ventes s'effritent nettement.

"Avec une marque qui fait un peu plus de 2% de part de marché, il y a toujours des progrès à faire en notoriété", a indiqué à l'AFP Maxime Picat, directeur général de Peugeot. Il reconnaît "une petite crise de croissance" en Chine, avant le lancement de trois modèles plus tard dans l'année. De fait, les ventes de la marque ont progressé de seulement 3% sur un an au premier trimestre, s'essoufflant après avoir enregistré des hausses de quelque 23% en moyenne sur les trois dernières années, complète Mathieu Vennin, responsable de Peugeot en Chine.

"Cela ne pouvait être maintenu sur le long terme", admet-il, tout en confiant espérer retrouver une progression comparable avec le lancement de "dix-huit nouveaux modèles" sur cinq ans. A l'occasion de l'ouverture de l'espace pékinois (le deuxième de ce type dans le monde après un "Peugeot Avenue" sur les Champs-Elysées à Paris), l'entreprise affiche son intention d'intégrer Dongfeng Peugeot "au Top 10 des marques les plus vendues" en Chine.

Un objectif ambitieux : les constructeurs étrangers y sont confrontés à la montée en puissance des marques purement chinoises, qui gagnent des parts de marché, progressent en qualité et tirent les prix vers le bas, sur fond de ralentissement structurel des ventes automobiles (avec une croissance divisée par trois en l'espace de trois ans).

"C'est le marché le plus compétitif du monde. Il y a eu depuis le 1^er janvier plus de 110 lancements de nouveaux modèles en Chine", observe Mathieu Vennin. Dans ce contexte, pour l'ensemble de ses marques (Peugeot, Citroën et DS), le groupe PSA a fait état d'une chute de 18% de ses ventes en Chine au premier trimestre 2016. PSA a écoulé 710000 voitures l'an dernier dans le pays via sa coentreprise DPCA avec le Chinois Dongfeng (par ailleurs actionnaire du constructeur français), et vise un million d'unités à l'horizon 2018.