Trade d’unions

...nom d'un capitalisme réformé aux allures de néo-communisme partagé. Seule incongruité, l'ultimatum qui a mis fin aux atermoiements du constructeur automobile n'est pas venu des syndicats mais du président, Barack Obama gérant l'affaire dans une logique de politique opérationnelle. L'une des premières illustrations "économiques" de son "yes we can" aura été de convaincre les syndicats de prendre les décisions qu'aucun patron n'aurait pu exiger d'eux. Certes, il a donné des signes de bonne foi solidaire en effaçant purement et simplement les milliards de dollars de Cerberus et en réduisant les appétits des créanciers à peau de chagrin sous couvert de Chapter 11. Tout cela pour sauver le groupe et l'offrir à un Sergio Marchionne dont personne n'avait compris véritablement le sens de sa mise en garde : "Il ne restera que 5 ou 6 constructeurs mondiaux dans peu de temps". Certes à ce rythme et après le possible rachat d'Opel, le propos prend tout son sens… Mais l'arrivée de l'UAW (United Automotive Workers) au sein du capital à hauteur de 55 % est si proprement révolutionnaire que l'on se demande comment le président du groupe (Sergio Marchionne ?) pourra manœuvrer avec, d'un côté, les syndicats, et, de l'autre, les gouvernements des Etats-Unis et du Canada, sans oublier les autres créanciers. Plus délicate encore, sera la position du représentant du fonds de la caisse d'assurance des retraités qui bénéficiera du siège au conseil d'administration, coincé entre les impératifs de survie du groupe et les exigences naturelles des employés. Si cela fonctionne, Barack Obama sera bien le Messie annoncé. Et Sergio Marchionne, son apôtre déclaré.