Toyota, un n°1 mondial à l’épreuve de l’électrification
En tant que marque de mobilité exclusive des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Toyota ne pouvait plus se permettre d’apparaître comme l’une des moins ambitieuses sur l’électrification. Le pionnier de l’hybridation a récemment dévoilé une nouvelle feuille de route, accordant une large place au tout électrique.
Ces nouvelles ambitions ont été rappelées par le PDG France de Toyota, Frank Marotte, à l’occasion d’un évènement au cœur de l’INSEP, le centre historique du sport français. "Notre ambition est de devenir 100 % électrique en Europe avec Lexus dès 2030, et en 2035 avec Toyota", indique d’emblée le dirigeant.
Le bZ4X promis pour septembre
La route est encore longue, particulièrement pour Toyota, qui ne dispose pas du moindre véhicule particulier zéro émission à son catalogue, exception faite de la Mirai, son modèle hydrogène à faible volume. Une lacune dont ne souffre pas sa gamme de véhicules utilitaires légers grâce aux Procace City et Proace électriques.
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Dès la rentrée de septembre, la marque japonaise l’assure, son fameux bZ4X sera enfin disponible. Le premier d’une lignée bZ qui se composera de cinq modèles en Europe à horizon 2026. Il est notamment question d’un SUV compact en 2025 crédité de 650 km d’autonomie.
Cette montée en puissance doit permettre à Toyota d’atteindre 10 % de ventes des modèles électriques en 2025 en Europe, puis 50 % en 2030.
"Ces objectifs sont très ambitieux dans la mesure où nous n’avons pas encore de modèles électriques à notre catalogue, confie Frank Marotte. Au cours des six prochaines années, nous allons complètement transformer notre gamme de produits, mais aussi notre stratégie commerciale et notre organisation interne pour les atteindre."
1 200 km d'autonomie avec les batteries solides
Cette "vraie révolution" se fera au prix de lourds investissements, qui déboucheront, entre autres, sur le lancement d’une nouvelle plateforme électrique en 2026. Les véhicules proposés disposeront alors d’une autonomie de 1 000 km grâce à des batteries liquides lithium-ion. Leur coût de production sera quant à lui inférieur de 20 % par rapport à celui du bZ4X, grâce à une simplification des véhicules et à la mise en place de nouveaux process industriels.
Viendra ensuite le temps, environ deux ans plus tard, des batteries liquides bipolaires low cost offrant 1 100 km d’autonomie. Le coût de production des véhicules qui en seront équipés baissera alors de 40 % comparé à ce que le constructeur consent aujourd’hui.
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Mais le grand changement, la rupture technologique, est pour 2028. Toyota basculera alors sur les batteries solides. L’autonomie devrait alors dépasser les 1 200 km et surtout le temps de charge sera considérablement réduit, avec la possibilité de faire le plein à 80 % en seulement 10 minutes. Quant aux coûts de production, ils ne sont pas encore connus mais la promesse est d’être toujours orientés à la baisse.
L'hydrogène reste au programme
Engagé fortement dans l’électrique, Toyota n’entend pas abandonner l’hydrogène pour autant. "Au contraire, nous allons accélérer", assure Frank Marotte, qui rappelle que la filiale française participe activement, via Hysetco, "au déploiement du plus grand écosystème hydrogène au monde."
Une nouvelle génération de véhicules hydrogène est prévue pour 2026, avec un coût de production de la pile réduit de 50 % et une autonomie en hausse de 20 %. L’Europe sera en première ligne sur le sujet, le constructeur ayant installé son centre mondial de R&D sur le sujet à Bruxelles.
Toyota ira même plus loin dans l’accompagnement de ses clients dans la décarbonation. Le sujet des carburants de synthèse et de l’hydrogène liquide est sur la table. "Deux solutions qui sont utilisables, au prix de quelques modifications, sur les moteurs thermiques actuels, souligne Frank Marotte. Cela permettra de verdir le parc automobile à moindre coût, à échelle très large, là où le rétrofit affiche certaines limites." La production d’hydrogène à partir de biogaz fait également partie des projets en cours.
Nouveautés hybrides
En attendant ces grandes manœuvres, Toyota reste fidèle à sa stratégie hybride, qui passe par le lancement, dès le mois de septembre, de la nouvelle Prius, uniquement en version PHEV. Viendra ensuite le lancement, début 2024, du nouveau C-HR pour lequel Frank Marotte vise 20 000 immatriculations par an.
Lexus ne sera pas en reste dans les prochains mois avec le nouveau LBX, un B-SUV qui représentera rapidement un tiers des ventes de la marque haut de gamme en France avec 3 000 unités.
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