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Constructeurs

Toyota Prius : Le couronnement

Publié le 26 novembre 2004

Par Alexandre Guillet
7 min de lecture
En recevant le titre de Voiture de l'Année 2005, et au vu de ses ventes, la Toyota Prius semble définitivement ancrée dans l'esprit des européens. Ce titre conforte également le choix technologique de Toyota qui, malgré des résultats commerciaux longtemps sans commune mesure avec les investissements...

...consentis, y a toujours cru.

"Nous sommes fiers et honorés que la Prius ait été si massivement plébiscitée par le prestigieux groupe de journalistes qui constitue le jury de la Voiture de l'Année", commente le flatteur président de Toyota Motor Marketing Europe, Tadashi Arashima. Mais il faut effectivement reconnaître que le jury a bel et bien fait de la Prius l'incontestable vainqueur de cette élection. En effet, la totalité des journalistes européens représentant 22 pays, soit 58 personnes, ont voté pour la Prius et 37 l'ont même mise en haut de leur hiérarchie, avec la note maximale de 10 pour 11 d'entre eux. Avec un total de 406 points, elle devance la Citroën C4 (267 points) et la Ford Focus (228 points). Si le premier titre de Voiture de l'Année, obtenu en 2000 par la Yaris, confirmait l'adaptabilité du constructeur nippon aux contraintes de l'Europe, ce deuxième titre vient couronner une technologie qui, à l'inverse, vient bousculer les habitudes européennes. En effet, cette nouvelle récompense pour la Prius est un formidable coup de projecteur sur une technologie fermement défendue par Toyota depuis de nombreuses années. On peut même affirmer, du moins en Europe, qu'au-delà du titre, la Prius deuxième génération constitue le véritable point de départ de l'hybride.


8 500 Prius devraient être vendues en Europe alors que l'objectif était de 5 000 unités

En 2001, la première génération de la Prius, qui participait déjà à l'élection de la Voiture de l'Année (finalement 3e), avait reçu un accueil plutôt mitigé. Certains journalistes avaient même refusé de lui accorder le moindre point ! Et il faut bien reconnaître que les consommateurs ne lui accorderont également que peu de crédit. Avec un lancement en Europe en 1999, la séduction n'opère pas (voir tableau des ventes mondiales). Il faut dire que le design n'y aidait pas non plus. D'octobre 2000 à décembre 2003, Toyota France a reçu 200 modèles pour 168 immatriculations ! En revanche, cette première génération commercialisée dès 1997 au Japon puis ensuite aux Etats-Unis y obtiendra de bons résultats commerciaux, permettant ainsi au programme Prius 1 d'atteindre le point d'équilibre à 100 000 unités (elle a finalement été produite à 124 000 exemplaires de 1997 à 2003). Avec l'arrivée de la deuxième génération, ce point d'équilibre doit être atteint à 50 000 unités par an, selon Manabu Morisaka, ingénieur en chef Prius (rencontré lors de la présentation de cette deuxième génération), permettant ainsi au constructeur japonais de continuer à amortir les lourds investissements réalisés. Aujourd'hui, la donne a changé. Tout va s'accélérer avec les bonnes performances commerciales du modèle. Depuis le lancement de cette deuxième génération, le 15 mars dernier, sur le marché français, l'engouement ne faiblit pas. En effet, les 500 unités prévues en 2004 étaient épuisées dès le mois de septembre. Même succès à l'échelle européenne où l'objectif 2004 de 5 000 unités sera largement dépassé avec vraisemblablement près de 8 500 Prius vendues. Succès hexagonal, européen et mondial avec un total de 81 605 ventes sur les huit premiers mois de l'année. Un chiffre qui représente près de deux fois le volume de l'année 2003 complète ! Pour tenter de suivre les cadences des commandes, Toyota a rapidement revu ses capacités de production. Ainsi, le constructeur nippon est aujourd'hui capable de produire 180 000 unités par an.



La Prius est le premier chapitre de l'histoire hybride de Toyota

"Cela correspond pour nous à une étape importante dans l'acceptation des motorisations hybrides et dans la reconnaissance de leur potentiel à devenir une technologie de premier plan, affirme Tadashi Arashima. C'est également un grand encouragement à développer davantage de véhicules propres." D'ailleurs, la vente sous licence Toyota du système hybride à d'autres constructeurs témoigne de la volonté nippone de développer ce mode de propulsion. Une réflexion que présentait déjà Thierry Dombreval, responsable des ventes, du marketing et de l'après-vente de Toyota Motor Marketing Europe, lors de la présentation statique de la Prius en 2003 : "Toyota a la volonté, la force et la détermination de développer une technologie qui, nous en sommes convaincus, façonnera le visage de l'automobile pour les années à venir. Et la nouvelle Prius ne constitue qu'un premier chapitre." Un chapitre dont l'écriture va se poursuivre en 2005 avec d'ores et déjà de belles pages. Rien que sur le marché européen, Toyota a prévu de vendre pas moins de 15 000 unités. Et pour la France, c'est 2 500 Prius qui sont attendues par la filiale. La Prius semble donc avoir définitivement trouvé sa place et le prochain défi de Toyota porte déjà un nom : RX 400 H. En effet, le SUV best-seller de Lexus, le RX 300, va bientôt être disponible avec une motorisation hybride. Une chose est sûre, ce SUV hybride va faire un carton aux Etats-Unis. Qu'en sera-t-il en Europe ? Séduira-t-il face aux motorisations Diesel ultra dominatrices ?



Christophe Jaussaud


 






3 questions à:

Michel Gardel Vice-président et directeur général de Toyota France.

" Une victoire nette et sans bavure "

Journal de l'Automobile. Après la Yaris en 2000, la Prius est la deuxième Toyota à recevoir ce prix. Quel est votre sentiment ? Est-ce une suite logique au vu de la stratégie de Toyota en Europe ?
Michel Gardel. Nous sommes très fiers et très honorés que la Toyota Prius ait été si massivement plébiscitée par le jury. C'est une victoire nette et sans bavure : 406 points, soit 139 points de plus que la voiture classée deuxième. De plus, il s'agit d'une victoire face à une opposition très relevée : pas moins de trois grandes nouveautés françaises (Citroën C4, Peugeot 407 et Renault Modus) et trois européennes (BMW Série 1, Ford Focus et Opel Astra). C'est effectivement une suite logique à l'élection de la Toyota Yaris, Voiture de l'Année 2000, qui marquait l'entrée de Toyota sur le marché des petites voitures polyvalentes avec un véhicule très innovant, conçu en Europe et qui allait être produit en France, à Valenciennes, dès 2001.



JA. Les ventes de cette deuxième génération de Prius sont bien meilleures que celles de la précédente. Pensez-vous que cette récompense va encore faire augmenter le volume de commandes ? Qu'en est-il des ventes 2004, mais surtout du nombre de Prius dont vous disposerez en 2005 ?
MG. L'image, déjà très positive, de la Toyota Prius, va être encore renforcée par ce titre tant convoité de Voiture de l'Année. Les ventes de Prius en Europe devraient atteindre 8 500 exemplaires cette année. Pour 2005, les prévisions de ventes européennes sont de 15 000 unités, alors que l'accroissement des capacités de production (passées de 7 500 à 15 000 unités par mois) devrait permettre à Toyota de vendre 180 000 Prius dans le monde. En France, nos approvisionnements, limités cette année à 500 Prius (toutes vendues en six semaines !), ont entraîné de longs délais de livraison. Les livraisons prévues pour l'an prochain devraient permettre à Toyota France de mieux satisfaire la demande : pas moins de 2 500 Prius seront, en effet, livrées en France en 2005, soit plus de 15 % du total prévu pour l'ensemble de l'Europe.



JA. La Prius est également la première voiture hybride ainsi récompensée en Europe. Pensez-vous que cela va permettre à cette technologie, aussi bien chez Toyota que chez vos concurrents, de se développer plus rapidement ?
MG. Ce prix de la Voiture de l'Année décerné à la Prius marque pour nous une étape très importante dans l'acceptation des motorisations hybrides et dans la reconnaissance de leur potentiel à devenir une technologie automobile de premier plan. Nous pensons que la technologie hybride, et particulièrement notre système révolutionnaire Toyota Hybrid Synergy Drive mis en œuvre dans la Prius, représente un grand pas dans la réduction de l'impact de l'automobile sur l'environnement tout en développant le confort de conduite. Dans les années qui viennent, Toyota va développer davantage encore de véhicules hybrides. Toyota souhaite par ailleurs que le plus grand nombre possible de constructeurs adoptent, à leur tour, cette technologie. Au travers des accords de fourniture d'ensembles hybrides (à Nissan) ou de licences de brevets (à Ford), Toyota agit concrètement dans ce sens.

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