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Constructeurs

Thierry Lespiaucq, directeur Volkswagen France.

Publié le 9 octobre 2009

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
"Nous voulons encore grandir"Malgré un contexte délicat, Volkswagen continue de gagner du terrain dans l'Hexagone grâce, notamment, à la nouvelle Polo. Mais la marque compte bien franchir...
...un nouveau cap avec l'arrivée, en 2011, de la petite citadine Up.

Journal de l'Automobile. Etes-vous satisfait de la performance de Volkswagen jusqu'ici ?
Thierry Lespiaucq. Notre progression en 2009 se fera en trois étapes. La première a été celle de la Polo en fin de vie qui a connu des performances excellentes. Nous les avons d'ailleurs vendues très vite, trop vite. Ceci explique les résultats des mois de juillet et août avant que les livraisons de la nouvelle Polo ne débutent. Enfin, nous vivons actuellement la troisième étape, avec une fin d'année beaucoup plus forte sur un marché français en progression qui devrait, selon moi, au moins atteindre 2,1 millions d'unités grâce à la prime à la casse. Un marché toutefois "tordu" vers le bas avec un segment des petites voitures qui représente maintenant plus de 15 % des immatriculations.

JA. Une évolution du marché qui doit vous faire attendre la Up avec impatience ?
TL. Effectivement, car nous parlons de 15 % du marché actuellement et peut être de 11 ou 12 % à l'avenir. Bien que disposant de la Fox, qui n'est toutefois pas complètement sur ce segment, la Up va nous permettre de réellement s'attaquer à ce potentiel. Donc, oui, la Up est attendue avec beaucoup d'impatience.

JA. Un nouveau modèle pour vous faire franchir un nouveau cap ?
TL. Nous voulons encore grandir. Le groupe Volkswagen veut devenir le numéro 1 mondial à l'horizon 2018, donc tous les marchés doivent progresser. Le fait d'entrer sur un tel marché devrait assez rapidement et assez naturellement nous apporter pas loin d'un point de pénétration supplémentaire. Nous pouvons imaginer passer la barre des 8 % dans l'année qui suivra l'introduction de la Up. Tous les paramètres étant égaux par ailleurs. Elle sera lancée au second semestre 2011.

JA. Cette Up sera également déclinée en version électrique.
TL. La voiture est effectivement annoncée pour 2013. Certes, ce n'est pas demain, mais nous voulons proposer des solutions concrètes, pragmatiques, réellement utilisables.

JA. Vous pensez donc que les solutions mises sur le marché par certains de vos concurrents cette année ou l'année prochaine ne vont pas l'être ?
TL. Si un fabricant de batteries a trouvé la solution miracle concernant les coûts de fabrication, la durabilité et le recyclage, dans ce cas, il aura une véritable avance. Mais dans l'état actuel des choses, proposer quelque chose d'utilisable au quotidien n'est pas encore d'actualité. Car lancer une voiture électrique capable, in fine, de parcourir à peine plus de 50 km dans des conditions normales d'utilisation, n'est pas satisfaisant.

JA. A l'occasion de la présentation ici de la Polo 3 portes, pourriez-vous tirer un premier bilan du lancement de la 5 portes en France ?
TL. Les débuts sont excellents. La voiture est arrivée dans les showrooms début juillet et, pendant tout l'été, nous l'avons vendue sans aucune communication ainsi qu'avec une visibilité relativement faible sur les délais de livraisons. Malgré cela, nous avons enregistré un rythme moyen de commandes semblable à celui de l'ancienne, avant les Sarkozettes. Depuis début septembre, date du vrai lancement commercial, nous nous sommes fixé des objectifs assez ambitieux qui sont tenus et devraient nous conduire à environ 2 % du marché français. Le tout sans promotion particulière et sans aide d'aucune forme. Il faut toutefois noter que sur le mois de septembre, 35 % des commandes enregistrées le sont avec une prime à la casse.

JA. Le marché français est donc très sensible aux diverses aides. Dans ce contexte comment évolue votre gamme BlueMotion ?
TL. Les BlueMotion progressent. Nous notons un vrai changement au niveau de la clientèle des particuliers avec une préoccupation centrée autour de la consommation, de la taxation et du CO2. Notons que les ventes à particuliers représentent aujourd'hui 2/3 du marché. L'entreprise avait, elle, déjà fait sa révolution culturelle. Cela devient le fer de lance de nos ventes. Ainsi, les versions BlueMotion représentent respectivement 50 % et 30 % des ventes de Passat et Golf. Des performances qui devraient durer malgré le durcissement des seuils du bonus-malus.

JA. Si le BlueMotion séduit, ce n'est pas le cas des Blue TDi en France. Est-ce lié au fait que ces modèles n'aient finalement aucun avantage fiscal ?
TL. Pour l'heure, le recyclage des oxydes d'azotes, les Nox, n'est effectivement pas dans les préoccupations. C'est choquant. Certes, c'est une technologie complexe et qui a un coût, mais il serait grand temps maintenant d'arrêter de discuter uniquement de CO2 et de prendre en compte les vrais polluants.

JA. En janvier, votre cellule de soutien au réseau suivait 15 de vos partenaires. Y a-t-il eu de la casse et comment traverse-t-il la crise ?
TL. Nous n'avons perdu aucun de nos partenaires jusqu'ici. Après les trois premiers mois de l'année qui ont été consacrés à nettoyer les stocks aussi bien VN que VO, le deuxième a été bon. Aujourd'hui, nous avons retrouvé des stocks VO, en valeur, au même niveau que septembre 2008. Ceux des VN sont totalement maîtrisés et l'activité après-vente atteint un bon niveau. L'ensemble des indicateurs sont au vert. Après une rentabilité de 0,45 % en 2008, nous ferons mieux cette année. Au premier semestre, nous sommes déjà à 0,6 %, tous réseaux confondus.

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