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Constructeurs

The Eleven Day

Publié le 12 juin 2009

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Le 1er juin dernier, alors que Chrysler était en passe de sortir du Chapitre 11, GM déposait un dossier devant le tribunal de New York. Le géant de Detroit va donc entamer, avec le soutien des états américain et canadien, une vaste...
...restructuration.

"Une étape nécessaire à sa survie". C'est ainsi que les démocrates du congrès américain ont accueilli le placement sous Chapitre 11 de GM. Un placement sous la protection de la justice que tous espèrent aussi rapide que faire se peut. Certes, il sera difficile de faire aussi vite qu'avec Chrysler, moins de 6 semaines, mais certains avancent déjà 60 à 90 jours maximum. Dans le dossier déposé devant le tribunal de New York, le même que pour Chrysler, GM fait état d'une dette de 172,8 milliards de dollars alors que les actifs représentent 82,3 milliards. Une dette plus importante que les 54 milliards consolidés à fin mars dans les comptes que le rapatriement d'éléments hors bilan explique, comme les retraites notamment. Et dès le lendemain, le juge a accordé l'accès à GM à une aide publique (américaine et canadienne) de 33,3 milliards de dollars afin de pouvoir poursuivre son activité. "Ces décisions apportent une importante garantie pour nos clients et permettent à GM de poursuivre ses opérations normales, tout en travaillant à la création et au lancement du nouveau GM", a indiqué Fritz Henderson, le patron de GM. Une nouvelle entité dont l'Etat américain détiendra 60 % du capital après avoir apporté plus de 30 milliards de dollars. Le Canada et l'Etat de l'Ontario posséderont eux 12 % en échange de leurs 9,5 milliards de dollars. Le reste du capital sera réparti entre le fonds à gestion syndicale chargé de financer la couverture médicale des retraités (17,5 %) et les détenteurs d'obligations non garanties (10 %). Même si Barack Obama a prévenu qu'il souhaite que l'Etat se désengage rapidement, il n'empêche qu'aujourd'hui cela ressemble à une nationalisation. Pour lui, l'effondrement de Chrysler et de GM "aurait eu un effet dévastateur pour d'innombrables américains et aurait causé des dégâts énormes à notre économie, au-delà de l'industrie automobile."

GM se limitera à 4 marques

GM débute donc une grande cure d'amaigrissement devant lui permettre de redevenir viable et même rentable. Déjà, son portefeuille se limitera à quatre marques : GMC, Chevrolet, Cadillac et Buick. Pour les autres, les processus de vente sont en cours (voir encadré). Le réseau de concessionnaires américains va également être réduit de près de 40 % et enfin, le constructeur va encore fermer de nombreuses usines dans le pays. En effet, 14 sites d'ici 2012. A cette date, subsisteront 33 usines majeures aux US contre 47 aujourd'hui. Dans cette nouvelle configuration, avec des capacités de production réduites de 40 %, GM devrait être rentable sur un marché national se limitant à 10 millions d'unités.

ZOOM

En vente ou vendu

Si Saab est toujours en vente, Opel, Saturn et Hummer devraient bientôt quitter la nébuleuse GM. Si pour Opel (voir ci-contre) l'épilogue de la vente semble proche, le cas d'Hummer ne paraît pas totalement réglé. En effet, après que GM ait annoncé la vente de ses 4x4 au chinois Sichuan Tengzhong Heavy Industrial Machinery, la presse chinoise indique que cette vente pourrait être refusée par les régulateurs chinois. "Les agences gouvernementales ne devraient pas avaliser cette vente, indique le Shanghai Securities News car cette acquisition "n'est pas en phase avec la politique de l'Etat en matière d'industrie automobile." Quant à Saturn, convoitée par de nombreux constructeurs, c'est finalement Roger Penske qui s'empare de la marque mais aussi de son réseau. Penske Automotive Group est le deuxième plus grand distributeur du pays (310 points de vente et plus de 40 marques distribuées) mais également l'importateur et distributeur exclusif de la petite Smart aux US. Selon GM, cette transaction va permettre de sauver plus de 350 concessionnaires et 13 000 emplois. Durant les 2 prochaines années, Saturn (marque créée en 1985) va poursuivre la distribution de produits fabriqués par GM puis ensuite la marque pourrait s'appuyer sur des véhicules importés. Le choix de Roger Penske n'est pas encore fait mais selon Automotive News, l'Alliance Renault Nissan serait dans la course.

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