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Constructeurs

Tesla déménage son siège à Austin, au Texas

Publié le 8 octobre 2021

Par Damien Chalon
4 min de lecture
Actuellement basé à Palo Alto, en Californie, le siège de Tesla va prochainement déménager à Austin, au Texas. Le constructeur américain y débutera bientôt la production de ses berlines Model 3 et Model Y ainsi que du pick-up Cybertruck.
Tesla va déménager son siège de Palo Alto, en Californie, à Austin, au Texas.

Tesla va déménager son siège de la Californie au Texas, où le constructeur de véhicules électriques bâtit une nouvelle usine, a annoncé ce jeudi 7 octobre 2021 son patron Elon Musk. Le fantasque entrepreneur, qui s'est à plusieurs reprises écharpé depuis le début de la pandémie avec les autorités californiennes sur des règles sanitaires qu'il jugeait trop strictes, a lui-même quitté Los Angeles en 2020 après y avoir longtemps vécu.

 

"Je suis heureux de vous annoncer que nous allons bouger notre siège à Austin", a-t-il déclaré à l'occasion de l'assemblée générale annuelle des actionnaires de Tesla. Cela ne veut pas dire que Tesla quitte complètement la côte ouest, a tout de suite précisé Elon Musk. "Pour être bien clair, nous allons continuer à étendre nos activités en Californie", en augmentant notamment la production à l'usine de Fremont, a-t-il souligné.

 

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Mais, a aussi remarqué l'entrepreneur, "on ne peut pas s'agrandir à l'infini dans la baie de San Francisco", où la densité est importante, le coût de la vie élevé et la circulation souvent difficile. Alors qu'à Austin, l'usine est installée "à cinq minutes de l'aéroport et à quinze minutes du centre-ville".

 

Elon Musk avait justifié l'an dernier son déménagement personnel par la nécessité d'être au plus près des deux projets qui occupaient alors l'essentiel de son temps : le développement de fusées par sa société spatiale SpaceX dans le sud de l'Etat et la construction d'une usine automobile par Tesla près d'Austin.

 

Pour l'analyste Dan Ives de Wedbush, la frustration d'Elon Musk vis-à-vis des autorités californiennes a "sans doute accéléré" la décision de déménager au Texas. Mais c'est un choix stratégique "intelligent", ajoute-t-il, dans la mesure où Tesla prévoit d'y faire construire les berlines Model 3 et Model Y ainsi que le pick-up Cybertruck et le camion Semi.

 

Fiscalité avantageuse

 

En annonçant jeudi l'installation de son entreprise au Texas, Elon Musk prend un peu le contre-pied de plusieurs grandes sociétés américaines, qui ont récemment ouvertement critiqué cet Etat suite à l'adoption d'une loi particulièrement restrictive sur l'avortement. Le géant de l'informatique Salesforce a par exemple offert son aide aux employés qui souhaiteraient quitter le Texas. Mais Tesla suit aussi la voie des entreprises Oracle et Hewlett Packard Enterprise, qui ont mis le cap sur le Texas en 2020.

 

Oracle avait alors expliqué que ce déménagement serait favorable à sa croissance et fournirait "davantage de flexibilité à (son) personnel sur le lieu et la manière de travailler". Le Texas s'est aussi évertué ces dernières années à attirer les entreprises à coup d'incitations fiscales. Et l'Etat est connu pour l'absence d'impôt sur le revenu, un élément a priori favorable à Elon Musk, l'homme actuellement le plus riche au monde selon le classement Bloomberg.

 

Avec son université cotée et une vie culturelle riche, Austin est pour sa part devenue un lieu attractif pour les entreprises de la tech. S'exprimant sur une scène installée devant l'usine en construction à la périphérie de la ville, en tee-shirt noir agrémenté d'un bandana autour du cou, Elon Musk a par ailleurs asséné que les affaires marchaient bien pour le groupe.

 

Tesla a annoncé début octobre avoir livré un nombre record de véhicules au troisième trimestre, à contre-courant d'un marché plombé par la pénurie de semi-conducteurs. Les actionnaires ont toutefois apporté un petit bémol jeudi en votant a priori en majorité, contre l'avis du conseil d'administration de Tesla, pour une résolution demandant au groupe d'être plus transparent sur ses pratiques en termes de diversité.

 

Ce vote, qui doit encore être confirmé par un décompte officiel, intervient quelques jours après la décision d'un jury californien de condamner l'entreprise à payer à un ex-employé noir 137 millions de dollars de dommages et intérêts pour avoir fermé les yeux sur le racisme que subissait l'homme dans une usine Tesla.

 

La proposition demande notamment à ce que Tesla donne des détails sur la répartition des employés par genre et par ethnicité et à ce que le conseil évalue l'efficacité des mesures prises par le groupe en termes de recrutement ou de promotion. (avec AFP)

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