Suzuki : cap sur l’hybridation, notamment avec Toyota
L’année 2020 sera particulièrement notable pour Suzuki. Outre son centenaire qu’il célébrera alors, 2020 fera figure d’année charnière pour le constructeur nippon. Déjà en France, où un changement de cap va être opéré, et ce malgré ses bons résultats en cours. Le constructeur cumule en effet sur les 9 premiers mois 24 664 immatriculations, et entend boucler 2019 à 32 000 commandes. "Suzuki va vraisemblablement réaliser sa deuxième meilleure année, derrière 2007, année où nous avions atteint 31 800 ventes. Néanmoins, nous aurions pu faire mieux mais un problème de production a ralenti les livraisons", explique Stéphane Magnin, directeur de l'activité automobile de Suzuki France.
A cause de formalités administratives, le constructeur voit ainsi sa capacité de production temporairement réduite de 10 à 15 %. Malgré cela, le succès sera au rendez-vous pour le constructeur qui prévoit 30 000 livraisons. Une réussite notamment portée par son best-seller sur le territoire national, la Swift, mais également par l’engouement suscité par le Jimny, son 4x4 compact dont la dernière version, commercialisée cette année, cumule déjà 3 500 commandes.
Fin du segment A en Europe
Or, Suzuki n’entend pas favoriser les ventes du véhicule, fortement malussé, sur le territoire pour répondre à l’impératif qui pend au nez de tous les constructeurs en Europe. Pour rappel, ces derniers doivent abaisser les émissions de CO2 de leur flotte VN à 95 grammes en moyenne et bénéficient chacun d’un objectif personnalisé. Le japonais doit ainsi atteindre 90,3 grammes et pour espérer atteindre ce seuil, le constructeur entend limiter certaines ventes, dont le Jimny. Les 143 investisseurs (pour 213 concessions) français auront plus de précisions sur la feuille de route de Suzuki France dans les quelques semaines à venir. Ce qui est certain, c’est que la branche française du constructeur entend exploser sa part de véhicule hybride. De 21 % de part des ventes actuellement, il ambitionne d'atteindre plus de 90 % des immatriculations en hybride dès l’année prochaine.
RAV4 et Corolla break en version Suzuki
En revanche, au vu notamment de la baisse de production, le constructeur table sur 28 000 ventes maximum en 2020. Par ailleurs, dans un souci de rentabilité, Suzuki se retirera du segment A en Europe. En effet, le constructeur annonce la fin de la commercialisation de ses modèles Baleno et Celerio dès la fin de l’année. "Nous proposons 7 modèles pour le continent, avec l’arrêt du segment A nous n’en aurons plus que 5 mais par pour longtemps puisque dès septembre 2020, nous lancerons deux autres modèles en collaboration avec Toyota", indique Stéphane Magnin. Ainsi l’alliance capitalistique des deux nippons aboutira notamment au lancement des Corolla break (uniquement en hybride) et du RAV4 badgés Suzuki, produits respectivement en Angleterre et au Japon. Si Toyota soutient son confrère sur l’hybridation de ses gammes, Suzuki appuie quant à lui le constructeur sur la pénétration du marché indien.
Exploiter le potentiel indien
"Alors que d’autres investissaient il y a quelques années massivement en Chine, nous avons fait le choix de l’Inde", rappelle le dirigeant français de Suzuki. En effet, ce dernier est fortement implanté sur le marché indien. "Une voiture sur deux immatriculée en Inde est une Suzuki", ajoute-t-il, soit 1,7 million d’unités écoulées. D’ailleurs, les ventes indiennes du constructeur constitue près de 50 % de ses ventes mondiales (3,5 millions). Malgré un repli conséquent du marché cette année, le constructeur entend pourtant poursuivre son offensive sur le territoire et même augmenter le poids du marché indien dans ses ventes. Ainsi Suzuki ambitionne d’atteindre 7 millions d’immatriculations dans le monde en 2030 dont 5 millions en Inde.