Sur les routes du monde
Mis à part Audi qui a bâti une large partie de son image sur la compétition, que l’on évoque les Quattro, le DTM ou plus récemment l’Endurance et les 24 Heures du Mans, les autres marques de la galaxie Volkswagen – Porsche étant un cas à part – n’ont pas vraiment fait des divers championnats automobiles un axe majeur de leur développement ou de leur communication. Certes, Skoda est en championnat du Monde des rallyes et en IRC avec sa Fabia S2000. Seat fut présente en son temps en WRC puis en WTCC avec de nombreux titres à la clé. Volkswagen, après la victoire du Iltis au Dakar 1980, a plus ou moins disparu du paysage sportif pour finalement revenir triompher sur les pistes sud-américaines du Dakar ces dernières années. Mais on ne peut pas parler d’une vraie continuité sportive pour ces trois marques. Sans parler de Bentley qui a gagné, tel un météore, Le Mans en 2003 avec la Speed 8, ou Bugatti dont les exploits sportifs se contemplent sur papier glacé jauni. Cependant, cela devrait changer. A groupe mondial, supports de communication et marketing mondiaux. Audi demeure le fer de lance en Endurance et en DTM, même si la rumeur a, un temps, poussé la marque aux anneaux vers la Formule 1 car elle avait participé aux discussions concernant la définition des nouveaux moteurs de la discipline. Cela étant, une présence du groupe dans cette discipline reine est un vieux serpent de mer que le nouveau patron de Bentley et Bugatti, Wolfgang Dürheimer, a relancé. En effet, il a fait une sortie remarquée dans la presse allemande : “Durant cette année, je vais faire des propositions au comité exécutif pour des participations à des championnats dans lesquels nous ne sommes pas encore engagés.” Dans une autre interview, il a déclaré que le groupe avait suffisamment de marques pour le faire et qu’il imaginait qu’un “engagement en F1 puisse être envisagé à partir de la saison 2018, quand la société sera à la pointe de l’industrie’’.
Le développement de la Polo va bon train
En attendant cet éventuel engagement, LE programme sportif du groupe est son retour en WRC avec la marque Volkswagen et sa Polo R WRC, annoncé au printemps 2011 lors du rallye de Sardaigne. Volkswagen a, depuis, énormément travaillé pour monter ce programme, notamment en recrutant Sébastien Ogier. Aujourd’hui, le Champsaurin partage son temps entre le championnat du Monde, qu’il court avec une Skoda Fabia S2000, et le développement de la Polo. Et les choses avancent vite. En effet, après un test hivernal dans la foulée du rallye de Suède, Sébastien Ogier, mais aussi Carlos Sainz vont participer à une séance d’essais qui se déroulera sur la terre, surface la plus répandue durant une saison WRC. Après celle-ci, les indications seront plus nombreuses et nous en saurons peut-être davantage sur l’arrivée officielle de la Polo en course initialement prévue pour le début de saison 2013. Il est cependant possible que Sébastien Ogier, qui pilote pour l’heure une Skoda S2000 sur les manches du WRC, fasse débuter la Polo dès la fin de saison 2012.
Un Quattro d’un nouveau genre aux 24 Heures du Mans
Pour Audi, l’année 2012 sera placée sous le signe des 24 Heures du Mans et du WEC, le Championnat du Monde d’Endurance, dont elle vient de gagner la première manche à Sebring, mais aussi par l’arrivée d’une R18 e-tron Quattro, un bolide mariant l’électricité et un V6 TDi. Peugeot, qui avait également choisi cette formule Diesel électricité, ne sera pas là pour la grande bagarre technologique. Le constructeur français pourrait être remplacé par Toyota, qui, lui aussi, a fait le choix de l’hybridation, mais avec un bloc thermique essence. Verdict, pour Le Mans, le 17 juin prochain, après deux tours d’horloge. La première sortie officielle des autos aura lieu les 5 et 6 mai prochains lors des 6 Heures de Spa. Cependant, pour les 24 Heures du Mans comme pour le championnat du Monde WEC, le constructeur d’Ingolstadt n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier puisqu’il engage pour la course française deux R18 e-tron Quattro et deux R18 TDi Ultra “classique”. Durant le Championnat du Monde, il en sera de même avec un véhicule engagé de chaque technologie.
Que cache donc la nouvelle arme d’Audi ? La R18 e-tron Quattro est, comme son nom l’indique, hybride et 4 roues motrices. Dans les faits, le train arrière reste propulsé par le V6 3.7 TDi développant plus de 510 ch, et le train avant gagne deux petits moteurs électriques de 75 kW (100 ch) chacun. Ils peuvent ainsi transformer, à partir de 120 km/h, cette propulsion en intégrale. Un Quattro d’un autre genre qui sera d’ailleurs une réalité dans la gamme Audi. Ces moteurs électriques seront alimentés par l’énergie récupérée au freinage grâce à un volant d’inertie. Une technologie que l’on a déjà aperçue chez le cousin Porsche. En effet, en plus de l’avoir montrée lors du salon de Détroit 2011 sur le concept RSR, Porsche l’a également testée grandeur nature avec une 911 GT3 R hybride lors des 24 Heures du Nürburgring, en 2011. Mais revenons à Audi. Pour pouvoir intégrer ces nouveaux éléments, les ingénieurs ont dû une fois de plus se creuser la tête, notamment pour compenser le poids du nouveau système embarqué. La R18 TDi, déjà baptisée “Ultra” en référence à son allégement, a encore perdu 100 kg afin que le système d’hybridation ne soit finalement pas un handicap. Des feux à LED en passant par l’utilisation de nouveaux matériaux renforcés par de la fibre de carbone, tout a été repensé. Les ressorts de suspensions ne sont plus en métal, mais dans un matériau à base de résine et de fibre de verre. Ainsi, le ressort passe de 2,660 kg à 1,530 kg, soit 40 % de masse en moins. Cette nouvelle façon de fabriquer ces ressorts, qui, en plus de leur poids, affichent d’autres qualités et avantages, sera par la suite utilisée sur des Audi “normales”. Enfin, presque normales, puisque la première à bénéficier de ces ressorts hélicoïdaux sera la R8 e-tron, 100 % électrique, d’ici fin 2012.
Le sport est un incontestable gène de l’ADN d’Audi. La marque le cultive avec passion. Mais Ingolstadt ne semble pas avoir la passion de la Formule 1. En effet, lors de l’annonce des résultats financiers de la marque, Rupert Stadler a clairement écarté cette hypothèse, même avec l’arrivée de Porsche en Endurance en 2014. “Il y aura alors deux acteurs du Premium dans la course !” a-t-il conclu. Alors, que le meilleur gagne.
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