Stephan Norman, Vauxhall : "90 % du marché britannique a disparu"
Après -97,3 % en avril 2020 et -89 % en mai, le marché britannique va mettre des mois à se relancer après le choc de la pandémie prévient Stephen Norman, le patron de Vauxhall, dans un entretien à l'AFP. Cependant, il note une forte demande depuis la réouverture des concessions lundi 1er juin.
Quel a été l'impact du confinement sur Vauxhall ? Et comment se passe la réouverture des concessions ?
SN. Il y a un niveau de demande potentielle énorme. Un de nos plus gros concessionnaires a eu 8 000 sollicitations lundi, alors qu'en temps normal, à cette époque de l'année, il devrait y en avoir 2 000. Bien sûr, cela s'explique par le besoin d'un moyen de transport de qualité et économique, compte tenu des directives du gouvernement d'éviter pour le moment les transports en commun (le confinement n'est pas encore levé dans le pays, NDLR). Donc pour une marque comme Vauxhall, qui fabrique des voitures abordables, ce n'est pas surprenant. Mais bien sûr, 90 % du marché britannique a disparu entre mi-mars et lundi dernier. Donc Vauxhall, comme chaque constructeur, souffre. S'il n'y avait pas eu le dispositif de chômage partiel du gouvernement (le groupe PSA emploie 5 500 personnes au Royaume-Uni, NDLR), je ne suis même pas sûr que nous aurions cette conversation aujourd'hui.
Etes-vous confiant dans le redémarrage du secteur ? Une aide du gouvernement est-elle souhaitable ?
SN. Durant les huit ou neuf semaines de confinement, les recherches en ligne montrent que l'intérêt pour les véhicules, vans ou voitures, n'a pas franchement faibli. Donc je pense que le secteur va rebondir, mais bien sûr cela prendra du temps, des mois, peut-être des trimestres, avant un retour à la normale. Le secteur dans son ensemble aimerait des mesures de soutien, particulièrement en faveur des véhicules électriques et des modèles hybrides. Après, il peut y avoir plusieurs avis sur qui faut-il aider le plus, suivant leurs moyens.
Craignez-vous une restructuration chez PSA, comme chez Renault ? Et au-delà, vous préparez-vous à un Brexit sans accord ?
SN. Je pense que la restructuration du groupe PSA a eu lieu ces dernières années et peut-être qu'elle reste à faire chez certains concurrents dont celui que vous évoquez. Mais nous devons être concurrentiel et être agile comme le nécessite le marché. Nous sommes bien positionnés au Royaume-Uni mais la concurrence est rude, d'autant qu'il y a plus de capacité dans le secteur que de demande. Concernant le Brexit, c'est évident que si le produit que vous exportez est taxé, ce sera un désavantage. Mais je suis sûr que le gouvernement a pleinement conscience de cela dans ses négociations. Le secteur britannique souffrira si soudainement la majorité des clients fait face à des hausses de prix que ne connaissent pas nos voisins européens. (AFP)
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