Stellantis mise sur la LOA accessible, en attendant le retour du leasing social
"Une hirondelle ne fait pas le printemps", rétorque cruellement une journaliste lors d’une conférence de presse tenue par la direction Europe et France de Stellantis qui se félicitait des excellents résultats enregistrés en janvier.
Avec une part de marché en hausse de presque un point en Europe, un leadership retrouvé sur quasiment tous les segments, Christophe Musy (directeur de Stellantis France) et Uwe Hochgeschurtz (directeur des opérations Europe) emboitaient le pas à Carlos Tavares qui, quelques jours plus tôt lors des résultats annuels, réglait la question de la baisse de part de marché enregistrée en 2023 grâce à la performance du mois de janvier.
A lire aussi : Stellantis : des résultats excellents malgré l'impact de la grève aux États-Unis
Pour Stellantis, la baisse enregistrée en 2023 était notamment le fait des graves problèmes de la chaîne d’approvisionnement et de la logistique qui ont empêché de livrer. "Nous avions un carnet de commande important", rappelle Uwe Hochgeschurtz. Selon eux, ces problèmes sont derrière eux, ce qui explique la dynamique du mois de janvier.
70 % des commandes du leasing social
Christophe Musy précise d’ailleurs que la très forte progression (+25 % de parts de marché à 30 % de parts de marché) enregistrée sur le segment des voitures électriques en France n’est pas le fruit du leasing social du gouvernement, puisque les 38 000 commandes (donc plus de 70 % du plafond décidé par le gouvernement) n’ont pas encore été comptabilisées.
Stellantis souhaite poursuivre cette démarche de LOA accessible et compte sur la ë-C3 dont les précommandes (7 000) augurent un bon démarrage. La Peugeot e208 qui a repris sa place de leader sur son segment, mais aussi sur le leasing social, devrait rester un important levier de croissance en 2024.
Pour Christophe Musy et Uwe, ce redressement est le fruit d’une stratégie de prix focus sur le LOA qui permet d’arrondir les loyers. "Nous nous sommes adaptés", répond sibyllin Uwe selon qui, Stellantis, n’a pas cédé à la guerre des prix. Le groupe a activé tous les leviers de l’ingénierie financière pour obtenir des loyers à moins de cent euros.
Ce n’est pas très pricing power (la stratégie de valeur de Carlos Tavares), d’autant que l’écart de prix catalogue entre une voiture électrique et une voiture thermique reste autour de 10 000 euros… Pour compenser, il faut donc faire du volume.
"Ni les constructeurs, ni les gouvernements n'ont le choix"
Pour Uwe Hochgeschurtz , l’Europe ne laisse pas le choix. Et de rappeler que les normes CAFE (qui vont se resserrer en 2025 et en 2030) et la fin des voitures thermiques en 2035, sans parler d’Euro 7, il y a une très forte pression pour accélérer sur la voiture électrique. "Savez-vous combien d’argent je perds par voiture et par gramme de CO2 au-dessus du seuil ?" rappelle le responsable européen de Stellantis.
Selon lui, les gouvernements n’ont pas le choix non plus… "Si l’État veut respecter ses propres engagements pour le climat, il devra accompagner cette transition énergétique", a-t-il souligné. Autrement dit, la fin généralisée des subventions serait en contradiction avec les objectifs de baisse des émissions.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.