Sous la pression des marchés, Tesla prêt à revoir son modèle
L’heure des comptes a sonné pour Tesla… Le constructeur automobile californien a dû apporter des gages aux marchés mardi 23 avril 2024, après la publication de très mauvais résultats au premier trimestre.
Le groupe conduit par Elon Musk a accusé une chute de quasiment tous ses indicateurs financiers : baisse du chiffre d’affaires de 9 % à 21,3 milliards de dollars, plongeon du résultat net (-55 %)... La branche automobile accuse la plus forte baisse (-13 %) avec des volumes en baisse de 8,5 %.
Capacités de production surdimensionnées
Pour les marchés, le modèle Tesla n’est plus aussi pertinent et doit réajuster ses fondamentaux. Ainsi, les marchés n’attendent plus du constructeur californien les standards d’une marque premium. D’abord, parce qu’Elon Musk est entré dans une véritable course aux volumes avec la construction de capacités de production surdimensionnées. Tesla serait sur le point d’atteindre une capacité de trois millions de voitures par an, pour 1,8 million de véhicules vendus en 2023. Récemment encore, il était en Inde pour discuter d’un projet d’usine locale. Rappelons qu’Elon Musk vise les 20 millions de voitures en 2030. La restructuration qui vise à supprimer 10 % des effectifs pourrait ne pas suffire.
La politique des prix en question
En outre, le marché attend que la marque tire les conséquences de son renoncement à sa politique de pricing power. Depuis plus d'un an, la marque fait fluctuer ses prix au gré de ses volumes de vente. Pas plus tard que ce week-end, Tesla a encore annoncé une baisse de prix visant à stimuler des ventes décevantes.
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Pour les acheteurs, cette politique porte un coup destructeur à la valeur résiduelle de leur voiture. Sauf que ce paramètre fait aussi partie de l’équation qui détermine l’achat d’une voiture, à plus forte raison lorsqu’elle est positionnée sur le segment premium.
Il est donc impératif d’engager une politique adéquate. Une analyste, citée par l’AFP, estime par exemple que les Tesla sont trop chères. Le prix "est l'un des obstacles les plus importants. Le secteur a besoin de davantage de produits inférieurs à 30 000 dollars", selon Stephanie Valdez-Streaty, directrice d'"Industry Insight" de Cox Automotive. D’ailleurs, le prix moyen de vente d’une Tesla a fortement baissé au premier trimestre, puisqu’il est passé de 46 000 à 42 000 dollars sur un an.
Le Model 2 avant la fin de l'année ?
Tesla a donc confirmé qu’il allait accélérer le développement de sa Model 2 dont le prix de départ tournerait autour de 25 000 dollars. Elon Musk espère un lancement en fin d’année, soit un an avant le calendrier initial. Cette annonce est un soulagement pour les marchés qui avaient été échaudés par les posts d’Elon Musk sur X (anciennement Twitter) qui soufflait le chaud et le froid sur ce modèle bien moins cher que sa gamme actuelle. Cette annonce a permis au titre de bondir dans les échanges après Bourse (+11 %), ce qui correspond à une véritable bouffée d’oxygène pour un titre qui s’écroule depuis le début de l’année (-40 %).
D’autant que les marchés jugent les besoins en financement de Tesla colossaux. Au premier trimestre, le constructeur a investi près de trois milliards de dollars sur ses sites de production, dans le développement de sa gamme, ou encore pour rattraper son retard dans l’intelligence artificielle.
Enfin, la conjoncture ne joue pas en faveur de Tesla qui est pris en étau entre un marché de la voiture électrique qui semble être entré sur un plateau, et une concurrence chinoise extrêmement agressive.
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