Solberg en dominateur
...nous n'avons pas encore décelé tout son potentiel. Il nous reste pas mal de réglages à affiner, mais je suis très confiant pour la suite." Eloigné de la bagarre pour la gagne l'an dernier en raison d'un problème de batterie, Petter Solberg n'a pas fait de détail cette année en dominant de bout en bout le rallye du Mexique, 3e des 16 manches du championnat du monde 2004. En outre, en signant 6 meilleurs temps sur les 14 possibles au volant de la nouvelle évolution de l'Impreza WRC, le Norvégien demeure le meilleur "performer" de l'épreuve. Surtout, il prend les commandes du championnat du monde Pilotes avec 20 points, devant Markko Märtin (19 points) et Toni Gardemeister (17 points), ces derniers très réguliers au volant de leur monture respective (à savoir la 307 WRC et la Focus WRC).
Dans les faits, Solberg est sorti grand vainqueur de son duel face à… Markkus Grönholm. Cette fois, le pilote Peugeot a su "calmer ses ardeurs" et assurer une deuxième marche du podium (à seulement 34''5 du leader) qui, ajoutée à la 3e place de son équipier estonien Markko Märtin, permet à Peugeot de prendre le relais de Ford au classement provisoire du championnat du monde Constructeurs avec une marge de 8 points (31 points à 23), Mitsubishi se hissant pour sa part au même niveau que Ford.
Retardé dès le départ, Sébastien Loeb a magnifiquement redressé la situation
Comme quoi le "coup de gueule" de Corrado Provera en Suède (prenant tous les risques pour revenir sur Solberg, Grönholm avait fini par partir à la faute) a apparemment porté ses fruits. "Cette dernière étape a été quelque peu ennuyeuse, convient le géant finlandais. Il fallait seulement terminer, sans faire d'erreur. J'étais content d'en finir ! Ce fut un rallye "piégeux", qui demandait de rester extrêmement concentré. Ce n'est pas un rallye que j'ai apprécié, mais le fait le plus important est que la 307 WRC est dorénavant très fiable et que nous sommes sur le podium. Je suis déjà impatient d'être au prochain rallye de Nouvelle-Zélande, un rallye que j'adore !"
Mais, finalement, le véritable héros de ce rallye du Mexique est Sébastien Loeb. Relégué en 18e position après la troisième spéciale, lorsqu'il ramena péniblement sa Xsara WRC sur trois roues au parc d'assistance (suite à la rupture de la bride de jambe de force d'amortisseur arrière droit), l'Alsacien voyait s'évanouir là ses espoirs de victoire. Dès lors, son unique objectif était de "sauver les meubles" afin de récupérer quelques points précieux en vue du championnat. Ainsi, il entreprit une remontée héroïque (le terme prend ici toute sa signification) qui l'amenait à la 14e place au terme de la première étape (à plus de 4 mn du leader) et à la 6e au terme de la deuxième étape (toujours à plus de 4 mn). Au matin de l'ultime étape, "Seb" et son copilote Daniel Elena devaient résoudre l'équation suivante : reprendre 36 secondes au Finlandais de Mitsubishi Harri Rovanperä et 37,4 secondes au compatriote de ce dernier, Toni Gardemeister ; le tout en 62,65 km chronométrés répartis en deux spéciales…
Au terme des 44,39 km d'Alfaro, au point stop d'El Establo, "Seb", auteur d'un effort prodigieux et d'un nouveau meilleur temps (4 au total), coiffait sur le fil ses deux rivaux, accédant à une quatrième place "pour laquelle nous aurions signé des deux mains vendredi, admet Guy Fréquelin sans chercher à cacher son soulagement. Ce qu'ont fait Seb et Daniel ici est admirable. Une telle attaque, un tel retour, et ce sans commettre une seule faute, c'est vraiment du très grand art ! Chapeau !" Oui, chapeau monsieur Loeb, qui marque 5 points précieux et en compte seulement… 5 de retard sur Solberg. La route est longue d'ici l'Australie le 13 novembre.
Marc David
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