Soft-killer
égérie industrielle de la France. De l'effroi, version tragédie classique à la sauce contemporaine du Web et du direct-télé. Central, forcément central, Carlos Ghosn tenait tout le monde en haleine. Analystes, journalistes et surtout salariés retiennent leur souffle quand le cost-killer, le spectre de Vilvoorde et les plaies sociales de Nissan en bandoulière, prend la parole. Dévoile le plan de relance de Renault, baptisé "Contrat 2009". Et précise qu'il n'y a pas "de plan de restructuration ou de plan social à l'ordre du jour" dans ce plan triennal. Etonnement, soulagement. Quasi déception pour la CGT qui voit son espoir de battre le pavé réduit à un pétard mouillé... Loin de ses caricatures autoritaristes, le "samouraï" trace des lignes d'horizon sans avoir recours à la pointe de son sabre. Recentrage sur le produit, le client et la rentabilité. Notions délibérément prises dans leur acception mondiale. La croissance et la montée en gamme comme garantes du maintien des effectifs et d'une meilleure rentabilité. Salariés et investisseurs ménagés, ce qui, n'en déplaise à certains, n'est pas antinomique. Un Contrat 2009 structuré et ambitieux, certes, mais soft. C'est l'effet recherché, minutieusement préparé. Carlos Ghosn voulait mobiliser ses troupes, inciter au travail, à l'effort, voire au sacrifice. Signifier à tous que l'épée de Damoclès tant redoutée est en fait permanente. Et commencer à faire admettre que la France et la vieille Europe ne sont plus le centre du monde. Donc plus tout à fait le centre de Renault, ce constructeur mondial.
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