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Constructeurs

Smartville ouvre un nouveau chapitre

Publié le 21 octobre 2014

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Alors que les nouvelles Smart se profilent, la marque a fêté, le 20 octobre, les vingt ans de la décision d'implanter son usine en Lorraine.

"Au départ, on se moquait de nous. Qu'est-ce que c'est que ce véhicule ?", se remémore Annette Winkler, la directrice de Smart, pour resituer le contexte qui entourait la naissance du projet. Smart était un pari pour le groupe Daimler. Un pari réussi, mais qui n'a pas encore exprimé tout son potentiel. C'est le défi que devra relever la troisième génération de la micro-citadine, qui sera disponible à partir du 22 novembre. A l'occasion de cette célébration des vingt ans de la décision d'implanter l'usine "Smartville" en Lorraine, les pères fondateurs sont également revenus sur la genèse du projet devant la ministre-président de la Sarre, le président du conseil régional de Lorraine et un parterre d'élus locaux. Seize ans après le lancement de la première génération de Smart, la marque allemande ouvre un nouveau chapitre de son histoire.

Des fournisseurs plus proches de Novo Mesto, plus loin d'Hambach

La coopération avec Renault a, en effet, posé de nouveaux jalons, tant sur le plan technique, puisque cette génération de citadines partage 70% de ses pièces avec la nouvelle Renault Twingo, que sur le plan économique, en permettant notamment de relancer la ForFour, brutalement arrêtée en 2006, deux ans seulement après son introduction. "Ce rapprochement avec Renault, qui nous permet d'avoir deux modèles qui vont se soutenir mutuellement, était un choix stratégique et logique du groupe. L'anomalie aurait été que nous restions encore seuls alors que tous les autres acteurs présents sur ce segment de marché ont noué des coopérations. Nous avons besoin de ces deux usines pour répondre à notre ambition de volume et assurer la croissance de la marque", affirme Joachim Betker, responsable du site d'Hambach. Ainsi, 200 millions d'euros ont été investis, dont la moitié en faveur des fournisseurs implantés au sein du complexe industriel (Magna, ThyssenKrupp, Faurecia, SAS…), pour préparer l'arrivée de cette troisième génération de Smart ForTwo.

Au-delà des différences de culture et de philosophie, ce partenariat avec Renault a également soulevé de nouvelles problématiques en matière d'organisation logistique et de stock puisque les fournisseurs, distants autrefois en moyenne de 400km, se sont éloignés d'Hambach (1000km en moyenne désormais) pour mieux se rapprocher de l'usine de Novo Mesto.

Smart gagne de l'argent

Si la rentabilité de la marque, ou plutôt son absence de rentabilité, a été souvent pointée du doigt durant son histoire, Annette Winkler a balayé le sujet en affirmant que "Smart était rentable pour Mercedes-Benz depuis 2007". Pourtant, la marque n'a jamais atteint ni même tutoyé son objectif de 200000 unités sur une année pleine. Sur ce point également, la direction de l'usine assure que le site a la capacité, via trois équipes, d'atteindre cette barre. Le site lorrain, qui tourne sur un rythme de 100000 unités sur les dernières années, avait enregistré sa meilleure performance en 2008, avec un volume de 140000 Smart fabriquées. Si la direction de l'usine n'a pas souhaité communiquer d'objectifs, elle mise clairement sur une montée en cadence avec cette troisième génération.

Un quart des Smart exportées hors d'Europe

Présent dans 46 pays et fort d'une communauté de 850000 clients Car2Go, Smart n'entend pas forcément investir de nouveaux marchés, mais entrevoit un potentiel sur certaines grosses métropoles. "Nous nous développons ville par ville, résume Annette Winkler. Notre approche consiste à cibler les métropoles, en Chine comme aux Etats-Unis, où Smart peut s'imposer. Par exemple, la ville de Nanjing, en Chine, pèse déjà 1% des ventes annuelles de la marque." Aujourd'hui, un quart des volumes produits à Hambach sont exportés en dehors du Vieux Continent, en particulier vers les marchés nord-américain et asiatique.

ForFour, dix ans plus tard

Avec l'introduction de la ForFour, fabriquée aux côtés de la Twingo dans l'usine slovène de Novo Mesto, Smart entend également sortir des villes et se faire une place dans les contrées plus rurales, auprès d'une clientèle en quête d'espace à l'arrière. La marque mise sur un positionnement prix plus concurrentiel (900€ de plus que la ForTwo) pour installer son autre citadine sur le marché, et ainsi éviter la déconvenue d'il y a dix ans. Selon les prévisions de la direction de Smart, la ForFour devrait peser un tiers du mix de ventes, contre deux tiers pour la ForTwo.

A Hambach, la nouvelle ForTwo continuera à cohabiter avec la précédente génération jusqu'au milieu de l'exercice 2015, ne serait-ce que pour poursuivre la fabrication de la version électrique lancée en 2012. En 2013, 7000 Smart électriques sont sorties du site de production lorrain, contre un objectif de 10000 unités. En France, cette version pèse environ 10% des  ventes.
 

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