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Constructeurs

Shanghai : centre du monde

Publié le 21 avril 2011

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Malgré un ralentissement des immatriculations en ce début d’année, le marché chinois demeure LE marché d’avenir. Cette édition du Salon de Shanghai le confirme, naturellement, avec de nombreuses premières mondiales, mais aussi presque autant d’annonces d’extension de capacité de production.

La Chine…. Craint depuis plus de 50 ans, l’empire du Milieu est aujourd’hui indispensable à l’économie mondiale et logiquement à l’industrie automobile. La croissance phénoménale des ventes depuis deux ans a fini de convaincre ceux qui hésitaient encore, mais a aussi accéléré la mutation et la consolidation du paysage automobile chinois. Les simples partenaires de JV deviennent des constructeurs aux dents longues. Ainsi SAIC, partenaire notamment de GM et du groupe Volkswagen, s’est fixé comme objectif d’atteindre 6 millions de ventes à l’horizon 2015 contre 3,58 millions en 2010. A cette même date, GM ambitionne, lui, d’atteindre 5 millions d’unités (2,35 millions en 2010). Pour ce faire, les deux partenaires ont d’ailleurs lancé à Shanghai la marque Baojun spécialement destinée à la Chine. Cette berline baptisée 630 est l’une des 50 nouveautés ou face-lift que GM compte lancer sur le marché chinois pour atteindre son objectif.

La Chine est devenue omniprésente dans les développements

Et les envies de croissance, les plans produits sinisés sont légion. C’est le cas par exemple de PSA avec son China Tech Center basé à Shanghai : aujourd’hui, plus un véhicule n’est développé sans prendre en compte l’international comme la Chine bien sûr, mais aussi le Brésil et bientôt l’Inde puisque le groupe français discute pour l’implantation d’une usine dans le pays. PSA corrige donc le tir pour profiter de cette croissance chinoise même avec un peu de retard. En effet, malgré une présence de près de 20 avec Citroën, on ne peut pas dire que les résultats aient été à la hauteur. Les choses changent depuis quelques années et la présentation en première mondiale de la DS5 et du concept SCX, d’ailleurs dessiné à Shanghai, témoignent de cette évolution. Une DS5 qui sera d’ailleurs produite en Chine d’ici 2013 à une cadence annuelle de 35 000 à 45 000 unités, comme en France. Avant elle, des DS3 et DS4 seront importées pour lancer la marque DS qui disposera dans le pays d’un réseau dédié. Une nouvelle marque en quelque sorte qui sera également rejoint par celle que vont créer PSA et Changan  spécialement pour le marché chinois. Un couple qui a également annoncé travailler, en plus d’une offre VUL, sur trois autres modèles DS qui seront pensés “Chine et monde” a précisé Grégoire Olivier, le directeur Asie de PSA.

Les capacités de production vont grimper en flèche

Le constructeur français va ainsi lancer 12 nouveaux modèles dans les cinq ans à venir pour atteindre son objectif de 8 % de parts de marché à l’horizon 2020. Ce qui pourrait représenter 2 millions d’unités. Les objectifs et les ambitions sont donc énormes pour tous les constructeurs. Ford veut par exemple lancer 15 nouveaux modèles d’ici 2015. Mais tout ceci implique logiquement une augmentation des capacités de production. Nissan va ainsi faire passer la capacité de son usine de Canton de 360 000 à 600 000 unités. Daimler va investir 3 milliards d’euros afin d’atteindre la barre des 300 000 ventes dont une large partie sera produite sur place. Volvo, propriété du chinois Geely, pourra bientôt compter sur les sites locaux pour atteindre les 200 000 ventes visées en 2015. FAW, deuxième constructeur chinois derrière SAIC, qui veut lui aussi doubler ses ventes à 5 millions d’unités, a annoncé un investissement de plus d’un milliard d’euros pour proposer et donc produire, d’ici 2015, 16 nouveaux modèles (VP et VUL) fonctionnant avec des “énergies nouvelles”. Le groupe Volkswagen, qui présentait ici le Q3 et la nouvelle Beetle, est au diapason. En effet, les JV du constructeur allemand (avec SAIC et FAW) vont investir plus de 10 milliards d’euros dans les 5 ans à venir.

Pour ceux qui en doutaient, la Chine est bel et bien le centre du monde. Mais cette position ne doit pas aveugler les ambitieux car la Chine reste dirigée par une poignée de personnes qui ne peut sans doute pas fermer totalement le robinet mais, en tout cas, en réduire fortement le débit.

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