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Constructeurs

Sauver Chrysler selon Jim Press

Publié le 27 mars 2009

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
Vice-président de Chrysler LLC, Jim Press a pour mission de sauver le groupe. Il nous explique comment il compte faire et fixe le rayonnement du groupe à deux millions de ventes annuelles. Méthode Coué ou discours convaincant ?La...
Vice-président de Chrysler LLC, Jim Press a pour mission de sauver le groupe. Il nous explique comment il compte faire et fixe le rayonnement du groupe à deux millions de ventes annuelles. Méthode Coué ou discours convaincant ?La...

...crise abyssale du marché américain

"Nous évoluons dans un contexte de récession totale et l'effondrement des ventes concerne aussi bien le marché des particuliers que celui des flottes. Nous avons peut-être atteint le climax de la crise, mais personne ne peut en être certain… Chez Chrysler, nous avons décidé de sortir du marché des flottes, qui s'apparente parfois à un cercle vicieux. Dans certains cas, au final, on perd même de l'argent sur les ventes ! Nous nous recentrons donc fortement sur notre réseau et sur son activité avec les clients particuliers. Grâce à l'aide gouvernementale que nous avons perçue, nous sommes en mesure de proposer des offres de crédit attrayantes et comme nos produits sont performants, nous devons pouvoir gagner des parts de marché. Actuellement, nous enrayons le rythme du recul de nos ventes par rapport au marché et je suis persuadé que notre régression, vu le marché on ne peut parler que de régression, sera moins forte que celle de nos concurrents ces prochains mois"

Des clients plus rationnels

"Le décor est planté : une crise économique générale qui frappe tout le monde. Dès lors, les clients deviennent plus rationnels : ils comptent leurs sous, n'hésitent pas à reporter leurs achats et sont plus attentifs à leurs réels besoins. On n'achète plus un logo pour se faire plaisir et on ne fait plus un effort financier pour monter en gamme et impressionner le voisin, ce temps est révolu comme le règne du paraître. En revanche, les clients ne recherchent pas forcément des véhicules plus petits comme certains aiment à le faire croire. Simplement, ils sont plus soucieux de la qualité et de la consommation. Vu que nous avons des atouts dans ces domaines, c'est là-dessus que mettons l'accent avec le réseau, avec l'indispensable relais du crédit bien entendu"

L'hypothèse du Chapter Eleven

"Dans l'état actuel des choses, aucune hypothèse ne peut être catégoriquement écartée, mais nous faisons tout notre possible pour éviter le Chapter Eleven. C'est l'objet du plan de viabilité que nous avons présenté au Gouvernement. Et j'insiste sur le fait que nous n'avons pas honte de demander l'aide de l'Etat. Tout le monde le fait, même Toyota ! Par ailleurs, il convient de démystifier le Chapter Eleven : ce n'est pas une cage dorée ! Au contraire, ce dispositif coûte très cher, d'autant que vous empruntez de l'argent pour poursuivre et que vous devez le rembourser dans des conditions pas toujours très favorables. En fait, nos difficultés actuelles sont amplifiées par la crise, mais fondamentalement, nous sommes sur la bonne voie. Ainsi, les effets du plan de restructuration que nous avons initié il y a dix-huit mois seraient beaucoup plus visibles s'il n'y avait pas eu la crise. Dans un contexte normal, nous serions plutôt dans une dynamique de renouveau et c'est ce que nous avons expliqué au Gouvernement. Par conséquent, nous ne regardons pas vers la faillite, mais plutôt vers la croissance qui nous attend"

L'hypothèse de l'alliance avec Fiat

"Pour l'instant, c'est à l'état d'étude et nous passons en revue toutes les synergies possibles sous l'angle des produits, des marchés, des process, etc. Avant d'aller plus loin, il faut que les négociations avec le gouvernement soient closes, afin que nous puissions clairement nous engager. Si jamais les choses se concrétisent, cela prendra à peu près deux ans pour être opérationnel. En effet, une alliance de ce type ne peut se déployer que progressivement. Toutefois, nous pourrons faire certaines choses avant, notamment au niveau des achats, des fournisseurs ou encore de la distribution. Ce n'est pas négligeable et nous l'avons d'ailleurs souligné lors de nos présentations au gouvernement, car c'est un atout d'avenir de plus"

Nouveaux produits, objectifs commerciaux et environnementaux

"Désormais, nous développons nous-mêmes nos produits et ce que nous avons initié depuis que nous ne sommes plus sous le giron de Daimler est prometteur : amélioration de l'image de marque, du design et surtout de la qualité, réduction de la consommation, etc. Certains stigmatisent des prétendues lacunes dans notre plan produits, mais au nom de quoi ? En Europe, nous n'avons pas de segment A, d'accord, mais nous l'assumons parfaitement. Car notre objectif n'est pas de vendre 10 millions de voitures dans le monde, mais 2 millions. Nous avons adapté notre outil de production et notre distribution à cet objectif. Par ailleurs, nous ciblons plus les amoureux de voitures que ceux des seuils de CO2. Nous irons sur ce périmètre du marché. D'autant que si nous ne pouvons pas toujours être en dessous de 140 g de CO2, nous ne sommes pas pour autant à 250 g. Et à 160 g, il y a des clients dans le monde ! Moins en Europe peut-être, mais dans le monde, il y en a beaucoup. Rolls-Royce n'a pas de mal à vendre ses voitures et se pose-t-on la question du CO2 à leur sujet ? Enfin, j'insiste sur le fait que notre démarche environnementale est engagée, avec la gamme ENVI, dont la nouvelle 200C, ou encore le Patriot et la Wrangler électrique"

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