Renault tire la "carte jeunes"
Jean Agulhon, DRH France de Renault, envie le secteur aéronautique et les accords transversaux de formation qu'on y trouve. Où un constructeur, contractuellement avec quelques-uns de ses fournisseurs, engage et forme des jeunes. "S'il est vrai que les constructeurs automobiles recrutent moins aujourd'hui, nous partageons avec l'aéronautique des fournisseurs communs. Alors, si nous n'y arrivons pas, nous pouvons le faire par nos fournisseurs. D'où l'idée de développer des cursus avec plusieurs entreprises", explique-t-il. Un schéma possible, selon lui, à l'échelle régionale, sur des bassins d'emploi spécifiques.
La réalité pour le secteur et la marque est sévère, puisque, après plus de 1000 recrutements en 2011, Renault en dénombre 200 en 2012 et une trentaine, à fin juin, pour 2013. Dans ce contexte, le constructeur souhaite défendre et développer l'attractivité de tout ce qui tourne autour des enjeux scientifiques. La marque au losange continue d'intégrer stagiaires et alternants. Ces derniers sont 2045, dont 15% de Bac Pro, 41% de BTS et licence, et 44% à Bac +4 ou +5. L'enjeu étant, très clairement, de s'inscrire dans une démarche sans promesse d'embauche à l'issue des cursus. On peut donc aussi y voir un effet "bémol".
Profils scientifiques
Le constructeur au losange a mis en place différentes actions en fonction des tranches d'âge. Pour les moins de 18 ans, l'idée est de faire découvrir les mondes industriel et de l'entreprise, en expliquant les métiers de l'automobile. C'est ainsi que chaque usine reçoit des collégiens et des lycéens, comme cela a été le cas en mars sur le Centre ZE. "Parmi tous ces jeunes, une cible nous est chère : les filles, explique Sophie Labbey, responsable de la politique jeunes en France. Elles sont peu nombreuses à s'orienter vers les filières scientifiques, et il faut donc les sensibiliser dès le plus jeune âge." Renault a donc choisi de travailler avec l'association "Elles Bougent" (Estaca), et offre pas moins de 60 marraines prêtes à partager leur expérience. Des actions sont également menées auprès des jeunes issus de milieux défavorisés. Avec la fondation "Un avenir ensemble", le constructeur parraine 24 élèves par an à partir de la classe de première et finance leur scolarité.
L'enjeu, ensuite, pour les 18-25 ans, est de "maximiser leur employabilité". "Nous les aidons à mieux comprendre l'intérêt de suivre des études. Nous les voyons grandir et se développer et, lorsque nous recrutons, c'est pour nous un vivier privilégié. Cette année, même s'il n'y a pas de recrutement, nous continuons d'accueillir des alternants", explique Sophie Labbey. Enfin, par définition, Renault touche moins d'étudiants de 25 ans et plus. Quant aux "thésards", en lien direct avec les laboratoires de recherche, le constructeur en recrute une quarantaine par an.
"La thématique de la formation des jeunes nous anime depuis de nombreuses années, et son succès repose essentiellement sur les partenariats que l'on peut nouer avec l'Education nationale, d'une part, les autorités territoriales ou le monde associatif, d'autre part", ajoute Jean Agulhon. Développer l'employabilité, promouvoir la diversité, favoriser l'égalité des chances : autant d'objectifs visés par Renault dans ses démarches pro-jeunesse, malgré les incertitudes qui continuent de peser sur le secteur et la promesse d'embauche réduite à peau de chagrin.
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