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Constructeurs

Renault sur la route de 2016

Publié le 24 février 2011

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Après l’échec du Contrat 2009 - crise oblige -, Carlos Ghosn a présenté un nouveau plan stratégique devant conduire Renault à l’horizon 2016. Une feuille de route très générale, sans grandes ambitions.
Drive the Change. Voici le nom du nouveau plan devant conduire Renault à l’horizon 2016.

“La réussite de Renault 2016 repose sur la mobilisation des femmes et des hommes de Renault. Ils sont la force vive de notre entreprise. L’avenir se prépare, et ce sont eux qui, par leur engagement dans l’entreprise, construiront jour après jour le Renault de demain : un Renault compétitif, répondant aux attentes légitimes de nos clients, de nos salariés et de nos actionnaires. Un Renault fort, porteur d’une image de marque solide et d’une qualité de produit et de service irréprochable dont les Renault seront fiers. Un Renault bien ancré par ses racines françaises et à l’aise partout sur la planète, qui saura rendre la mobilité accessible à tous. Un Renault durable, en phase avec les défis énergétiques et environnementaux du 21e siècle.”

Voici tracée, par Carlos Ghosn, les grandes lignes de son nouveau plan stratégique présenté le 10 février dernier. Le deuxième plan lancé par le président depuis son arrivée à la tête du constructeur français. Pour mémoire, le premier, lancé en février 2006 et baptisé Contrat 2009 (voir JA n° 949), n’a pas résisté à la crise économique. Carlos Ghosn a ainsi livré les grandes orientations stratégiques pour les 6 prochaines années avec toutefois une étape, en 2013, afin de pouvoir ajuster chiffres et objectifs.

Chasser le CO2

Les annonces faites concernent donc en large partie la période 2011-2013. A cette échéance, Renault veut avoir dépassé les 3 millions de ventes et afficher, a minima, un cash flow cumulé de plus de deux milliards d’euros. Pour ce faire, le constructeur compte agir sur 7 leviers. En plus d’un volet industriel (voir JA n° 1132) devant conduire à une meilleure utilisation des capacités installées, Renault veut placer l’innovation au cœur d’un plan produits plus large. Si une grande partie du chapitre innovation concerne les véhicules électriques, le constructeur va également revoir sa palette de motorisations classiques. Baptisée Energy, cette nouvelle famille de mécaniques essence et Diesel, dCi et TCe, va être inaugurée dès avril prochain avec un nouveau bloc 1.6 dCi de 130 ch. Ainsi, la moyenne des émissions de CO2 de la gamme européenne de Renault devrait être à moins de 120 g en 2013, contre 137 g aujourd’hui. Avec le véhicule électrique, le constructeur annonce que cette moyenne sera sous les 100 g en 2016. Une date où la totalité des modèles Renault (hors électriques) aura été renouvelée. En 2005, les marques du groupe Renault offraient 30 modèles. En 2010, ce chiffre était de 40 et en 2013, il sera de 44 avant d’atteindre 48 en 2016.

Elargissement des gammes

Des modèles sans doute plus “sexy” si l’on en croit les prometteurs concept-car de Laurens van den Acker. Bien que sans doute partielle, non devrions découvrir les premiers effets de cette nouvelle identité dès cette année sur la Twingo faceliftée, avant l’arrivée de la Clio 4 que Renault annonce pour 2012. Dacia, avec l’arrivée d’un monospace mais aussi d’un petit utilitaire, toujours en 2012, tiendra aussi un rôle important. Des nouveautés que le constructeur souhaite ancrer dans une qualité toujours meilleure. Comme dans le réseau d’ailleurs. Dès cette année, Renault va ainsi lancer sa “Promesse Client” où seront formalisés 8 engagements du constructeur.

Plates-formes et modules

La R&D, partie centrale, ne représentera jamais moins de 9 % du CA. Une bonne nouvelle pour les ingénieurs. De quoi travailler sur de nouvelles plates-formes communes avec Nissan mais aussi sur des modules qui seront utilisés sur les prochaines plates-formes M0 (entry), B et C-D. Entre 2014 et 2016, 80 % des véhicules lancés partageront une plate-forme avec Nissan ou Daimler. Un bon moyen de réduire les coûts qui seront également chassés par la mise en place du Monozukuri. Venue de chez Nissan, après un test dans 4 usines, cette meilleure gestion du travail sur l’ensemble de la chaîne de la création de valeur devrait permettre de baisser les coûts directs des véhicules de 4 % par an. Soit 12 % d’ici 2013.

Renault a donc sa feuille de route. Contrairement au plan lancé en 2006, Carlos Ghosn semble avoir minimisé les risques d’échecs. Au lieu d’un plan, on pourrait simplement parler de la vie d’une entreprise dans un monde concurrentiel. D’un rappel de ses défis quotidiens. Qualité, plates-formes, modules, nouvelles mécaniques essence et Diesel, etc., rien de bien nouveau pour la quasi-totalité des constructeurs. Y a pas que l’électrique dans la vie !

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