Renault sur la bonne trajectoire
Depuis l'arrêt des opérations en Russie et une provision de 2,3 milliards d'euros liée à la vente d'AvtoVaz, les résultats financiers du groupe Renault au premier semestre 2022 laissaient peu de place au doute.
Après un bénéfice net de 368 millions d'euros un an plus tôt, la perte nette (part du groupe) est de 1,36 milliard d'euros. Mais les autres indicateurs montrent que le constructeur français va mieux. Même la Bourse (l'action a pris 6 %) a salué les avancées de Renault.
Le chiffre d'affaires semestriel est resté stable (+0,3 %), à 21,1 milliards d'euros, malgré des ventes en baisse de 12 % (hors Russie), ralenties par les pénuries de puces électroniques.
"Le groupe Renault poursuit avec détermination sa transformation en profondeur et le redressement de ses activités. Les résultats du 1er semestre 2022 en sont la démonstration : en dépit de tous les vents contraires liés à l’arrêt de l’activité en Russie, à la crise des semi-conducteurs et à l’inflation des coûts, le groupe continue d’améliorer sa performance opérationnelle et commence à bénéficier du succès des nouveaux lancements", a indiqué Luca de Meo, le directeur général du groupe Renault.
La Renaulution porte ses fruits et Luca de Meo a donné rendez-vous cet automne, lors du Capital Market Day, pour présenter les objectifs financiers à moyen terme du plan.
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Dans ce contexte, Renault a amélioré ses marges en vendant ses véhicules plus chers, avec des versions plus hautes et surtout avec moins de remises. Il affiche 4,7 % de marge opérationnelle hors Russie, à 988 millions d'euros. Le résultat net des activités poursuivies est de 657 millions d'euros sur le semestre. Les lancements de nouveaux modèles comme le Renault Arkana, le Dacia Jogger et la Megane E-Tech ont participé à l'amélioration de ces chiffres.
"C'est globalement un semestre solide", supérieur aux prévisions des analystes, a commenté Tom Narayan du cabinet RBC. "Cependant, Renault a encore du pain sur la planche face aux autres constructeurs et leurs marges à deux chiffres".
La Dacia Sandero est devenue le véhicule le plus vendu auprès des particuliers en Europe, tous constructeurs confondus. Et le carnet de commandes du groupe est à un niveau "record" de 4,1 mois de ventes sur le continent, la principale région pour Renault.
25 nouveaux modèles lancés d'ici 2025
"La phase de résurrection, d'urgence, est terminée chez Renault", a souligné Luca de Meo auprès des analystes. "La phase de révolution est bien en marche", avec 25 nouveaux véhicules d'ici 2025, notamment dans les segments supérieurs, a souligné le directeur général.
Renault a relevé ses prévisions pour l'année 2022, visant dorénavant une marge opérationnelle de 5 %, conforme à ses objectifs de long terme. Au deuxième semestre, le groupe va devoir lutter contre la hausse des prix de l'énergie et s'attend aussi à ce que la confiance des ménages "reste faible". "Mais on va pouvoir défendre nos prix. On ne va pas pousser de la tôle dans nos canaux", a souligné Luca de Meo.
Le groupe a confirmé que la crise des semi-conducteurs aurait un impact estimé à 300 000 véhicules sur sa production de l'année 2022. Les véhicules électriques et hybrides représentent désormais 36 % des immatriculations du groupe, contre 26 % au premier semestre 2021.
La hausse du prix des matières premières a également pesé dans les comptes à hauteur de 797 millions d'euros, partiellement compensée par des économies sur les achats à hauteur de 167 millions.
De plus, le groupe a remboursé par anticipation un milliard d'euros du prêt garanti par l'État français, versé au début de l'épidémie de Covid-19. Il compte désormais rembourser un autre milliard au second semestre, et un dernier milliard au plus tard fin 2023. (avec AFP)
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