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Constructeurs

Renault-Nissan : rebâtir la confiance

Publié le 16 décembre 2019

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Makoto Uchida, le nouveau patron de Nissan, souhaite remettre l'Alliance sur de bons rails. La reconstruction d'une relation de confiance entre les deux groupes est l'une de ses priorités.

 

"Se respecter, se comprendre, être transparent, mettre tout problème ou question sur la table sans rien cacher, tout montrer : une fois que nous aurons commencé cela, la confiance reviendra forcément", a déclaré Makoto Uchida, le nouvel homme fort de Nissan, ajoutant : "c'est une de mes premières priorités".

 

"Les difficultés du passé ont parfois rendu les gens mal à l'aise avec leur travail" au sein de l'alliance, a reconnu Makoto Uchida, qui a reçu l'AFP dans ses bureaux au 21e étage du siège de Nissan à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo. "Mon travail est de revenir aux fondamentaux (...), de restaurer cet esprit originel que nous avions chez Nissan et dans l'Alliance pour pouvoir avancer plus professionnellement".

 

Le directeur général a aussi dit "avoir hâte" de collaborer avec Hadi Zablit, l'ingénieur franco-libanais qui vient d'être nommé secrétaire général de l'alliance tripartite. "Je le connais très bien (...). Il peut avoir une position neutre, ce qui est bon pour l'alliance" a dit de lui Makoto Uchida.

 

Les bénéfices et les ventes de Nissan sont actuellement en berne, pénalisés par le ralentissement du marché automobile mondial mais aussi par le manque de renouvellement de ses modèles et la fin de ses dispositifs incitatifs qui visaient à soutenir ses volumes. Le groupe a aussi initié cette année une vaste restructuration de ses capacités de production, en vue de les réduire de 10 % d'ici fin mars 2023, ce qui implique la suppression de 12 500 emplois dans le monde.

 

Les craintes sont notamment vives pour les deux grandes usines du groupe en Europe, à Sunderland en Angleterre et Barcelone en Espagne, où travaillent au total quelque 9 500 personnes. Le Brexit "est quelque chose que nous devons anticiper, mais nous ne savons pas quelle en sera l'issue (...). Nous sommes en discussion, nous planifions", a-t-il commenté. L'Europe va toutefois "clairement" rester un important marché de Nissan à l'avenir, a-t-il assuré : "toutes les régions sont importantes".

 

Makoto Uchida n'a pas révélé, jeudi 12 décembre 2019, où les coupes d'effectifs allaient avoir lieu, ni s'il comptait encore intensifier cette cure d'amaigrissement lancée cette année par son prédécesseur, Hiroto Saikawa, poussé à la démission en raison de ses liens dans l'affaire Ghosn. Il a cependant rappelé que Nissan "devait se préparer" pour faire face aux nombreuses "incertitudes" pesant sur son activité.

 

Agé de 53 ans, Makoto Uchida est arrivé aux commandes du constructeur nippon le 1er décembre 2019. Il avait précédemment piloté les activités du groupe en Chine, et a aussi été responsable des achats groupés de l'alliance de 2016 à 2018. La nomination de ce Japonais favorable à l'Alliance entre les trois constructeurs, doté d'un profil international et parlant couramment anglais avait été accueillie avec soulagement par Renault, dont la relation avec Nissan a été déstabilisée par l'éviction fracassante de Carlos Ghosn. (avec AFP).


 

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