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Constructeurs

Renault met sous surveillance l'évolution des prix des voitures électriques

Publié le 5 avril 2023

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Renault se porte bien après un trimestre d'activité en 2023. Sa part de marché sur le canal des particuliers progresse, tout comme celle sur le segment C. Mais les carnets de commande diminuent, souffrant du prix élevé des véhicules.
renautk voitures électriques
Renault se porte bien au bilan du premier trimestre 2023. Mais les carnets de commande diminuent, souffrant du prix des véhicules.

Avec 87 872 véhicules particuliers et utilitaires au compteur de ce premier trimestre 2023, Renault poursuit sur sa lancée. Ses immatriculations VP ont bondi de 19,1 % et lui octroient une part de marché  de 14,9 %, en hausse de 0,5 point. Dans le même temps, le marché global des voitures particulières, quant à lui, ne progresse que de 15,2 %.

 

"On ne peut pas parler de véritable performance du marché français", explique Ivan Segal, directeur du commerce France de Renault. "Nous livrons mieux même si tous les problèmes ne sont pas réglés et nous voyons un rebond. Mais si nous comparons le premier trimestre 2023 à celui de 2019, la baisse  des immatriculations VP et VUL reste à -24 %. Ce qui veut dire que nous avons perdu une voiture sur quatre."

 

Difficiles livraisons

 

Il est vrai que le contexte de production reste fragile. Au point que Peugeot est obligé d'arrêter la production de son site de Sochaux (25) jusqu'au 14 avril 2023. Même si Renault ne prévoit pas d'annonce de ce genre dans les jours à venir, la marque reconnaît que le niveau d'activité dans les usines n'est pas encore linéaire. "Nous pouvons être amenés à faire encore des ajustements et il est vrai que nous devons gérer parfois des mini-crises", poursuit Ivan Segal.

 

La crise logistique est également loin d'être réglée. Notamment pour livrer les voitures commandées aux concessionnaires. Avec, comme conséquence directe, les problèmes de portage financiers des stocks, dont la période de gratuité se termine parfois avant même que la voiture arrive chez le distributeur. "Nous sommes toujours dans ces incertitudes malheureusement, sans encore de perspectives de résolution. Nous avons encore de gros portefeuilles à livrer", reconnaît le directeur du commerce France de Renault.

 

Sur le canal des particuliers, la marque avance cependant d'excellents résultats avec plus de 48 % de son total immatriculé. Avec l'aide de Dacia, le groupe s'accapare 31,6 % de parts de marché sur ce canal.

 

Focus sur le segment C et les particuliers

 

Mais de toute évidence, la marque reste focalisée sur sa stratégie de performance sur le segment C où elle fait la course en tête avec une part de marché de 16,7 %. Les Arkana, Megane E-Tech, Austral et bientôt le nouvel Espace pèsent 39 % de ses immatriculations.

 

De même, les ventes de véhicules électrifiés représentent 38 % du volume total avec 27 964 unités, en hausse de 22,5 %. Si Tesla occupe la première place du marché 100 % électrique avec 12 827 véhicules (+51,2 % grâce à la baisse des prix opérés au début de cette année), Renault garde la deuxième marche du podium.

 

Les Megane E-Tech électrique, Twingo et Zoé comptent plus de 9 000 mises à la route sur ce premier trimestre 2023. "Nous disposons d'une gamme renouvelée, avec la Megane et une autre en transition avec Twingo et Zoe. Sur cette dernière gamme, les bons moments arriveront dès 2024", promet Ivan Segal.

 

Risque sur les commandes

 

Mais l'heure n'est pas à l'optimisme sur le marché. Les commandes se tassent et le risque se positionne sur le second semestre 2023. "Nous constatons la même chose que nos concurrents. La cause est assez simple : l'inflation entre la hausse du prix des voitures et la hausse des taux d'intérêt amènent le poste achat automobile de moins en moins en adéquation avec le budget des Français", estime Ivan Segal.

 

Pour le directeur du commerce France de Renault, le prix catalogue devient une barrière psychologique difficile à franchir. Sans doute la raison pour laquelle Citroën vient de baisser son offre sur la ë-C4 Live à 29 990 euros (bonus déduits).

 

Pour Renault, dont la Megane E-Tech électrique se positionne, en prix moyen, à plus de 42 000 euros, la stratégie doit venir du loyer. "Nous observons le marché sous le prisme du loyer pour rester dans le match", avance Ivan Segal. La marque observe à la loupe le tunnel d'achat des clients et scrute le taux de conversion des clients à partir du loyer.

L'objectif, afin de ne pas tourner le dos à la volonté de préserver de bonnes valeurs résiduelles est plutôt d'apporter de la valeur aux loyers. En misant notamment sur l'ajout de services pour ne pas décrocher du marché. Offre sur l'installation de la borne de recharge, produits périphériques…

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