Renault : le gouvernement valide le prêt garanti de 5 milliards d'euros
Le gouvernement doit signer, ce mardi 2 juin 2020, la garantie pour le prêt de 5 milliards d'euros demandé par Renault le 27 avril 2020. Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a indiqué à l'AFP avoir "obtenu les garanties qu'il réclamait pour l'avenir des salariés de l'usine de Maubeuge (MCA), inquiets d'un projet de fusion avec le site de Douai, situé à 70 km de distance."
Le ministre a demandé à ce que "s'ouvre immédiatement un dialogue social et technique, pour mettre au point un projet industriel d'avenir (...) qui devra garantir à long terme, au-delà de 2023, l'emploi et le niveau d'activité industrielle sur le site de Maubeuge et son territoire".
Dans le cadre d'un plan d'économies de 2 milliards d'euros, le groupe au losange envisage de transférer la production des utilitaires électriques Kangoo de Maubeuge vers l'usine de Douai.
"Aucune décision ne sera prise sur des transferts d'activité tant qu'un tel projet d'avenir n'aura pas l'accord des parties", a indiqué Bercy, qui précise que "des discussions débuteront la semaine prochaine entre les représentants des salariés et la direction de Renault, ainsi que les représentants du territoire."
Cette annonce fait suite à une réunion à Bercy entre le gouvernement, les syndicats de Renault, Jean-Dominique Senard, président du groupe, et Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France. "L'activité et l'emploi sur le site MCA, filiale de Renault à Maubeuge (Nord), seront maintenus au-delà de 2023. Le ministre de l'Economie a bien compris la détermination de tout le monde et clairement entendu le message : pas de fermeture de MCA et MCA ne devient pas une coquille vide", a indiqué ce dernier, qui reste toutefois vigilant sur les modalités de l'engagement du constructeur automobile.
"On ne pouvait pas rester avec une épée de Damoclès pendant un an. Mais cela ne nous suffit pas encore : il faut maintenant rentrer dans le détail de comment on maintient l'emploi au delà de 2023. Il faut qu'on ait un maximum de visibilité, au moins sur les années 2020/2030", a-t-il ajouté, évoquant des échanges "fermes, parfois rugueux."
Pour Jérôme Delvaux, secrétaire du syndicat CGT-MCA, l'issue de cette réunion est une grande victoire. "Au-delà du maintien des 2 100 salariés, il y a aussi un engagement pour trouver un nouveau véhicule à construire pour garantir l'emploi au-delà de 2023", a-t-il déclaré à l'AFP.
De nouvelles réunions sont d'ores et déjà prévues à la rentrée pour avancer sur le futur de l'usine.