Renault et Peugeot chutent à la Bourse de Paris
Face à la pandémie de coronavirus, rien ne semble pouvoir stopper la défiance des marchés financiers. Après avoir chuté de 20 % la semaine passée, en dépit d'un léger rebond de 1,83 % vendredi dernier, la Bourse de Paris a connu une nouvelle séance de débâcle lundi (-5,75 %). L'indice CAC 40 a perdu 236,90 points à 3.881,46 points, dans un volume d'échanges qui est resté très nourri, à 7,5 milliards d'euros.
Après un nouveau décrochage à l'ouverture, la cote parisienne a encore creusé ses pertes en séance, tombant même à un plus bas depuis fin juin 2013, avant de limiter un peu la casse. "Le marché a complètement ajusté ses attentes, considérant que dans tous les cas, nous ne sommes pas en mesure de gérer la crise du point de vue épidémique", a souligné auprès de l'AFP Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
"Personne n'a de visibilité sur la crise sanitaire"
"Même si les réponses politiques ou monétaires sont certainement adaptées, le problème est que personne n'a de visibilité sur la crise sanitaire, sa durée et surtout sur la durée de la récession", a-t-il complété. Les investisseurs estiment désormais que "la crise va s'étirer au minimum jusqu'à l'été, ce qui est une mauvaise nouvelle pour les marchés financiers", selon M. Dembik.
Les banques centrales et les gouvernements emploient pourtant les grands moyens pour tenter d'endiguer les conséquences économiques de l'épidémie de nouveau coronavirus qui sévit désormais en Europe, devenue épicentre de la maladie, et qui contamine peu à peu les Etats-Unis. Selon l'OMS en effet, il y a désormais "plus de cas et de décès dans le reste du monde qu'en Chine". Mais loin de rassurer les marchés, l'arsenal de mesures budgétaires et monétaires annoncées ces derniers jours a suscité une réaction plutôt négative de leur part.
Renault -12,9 % ; PSA -7,2 %
Sur le front des valeurs, l'automobile, les banques et les assureurs ont payé le prix fort. Renault, qui a mis à l'arrêt ses quatre usines espagnoles ainsi que toutes ses usines françaises, a chuté de 12,87 % à 14,55 euros tandis que PSA s'est enfoncé de 7,19 % à 11,04 euros. Du côté bancaire, la Société Générale a ainsi plongé de 15,33 % à 14,52 euros, BNP Paribas de 13,52 % à 27,44 euros, le Crédit Agricole de 11,43 % à 6,08 euros tandis, chez les assureurs, Axa a sombré de 12,30 % à 13,44 euros.
L'aérien a également particulièrement souffert, à l'instar d'Airbus (-7,17 % à 69 euros) et Air France-KLM (-10,11 % à 4,32 euros), qui a annoncé une réduction drastique de son offre et un dispositif de chômage partiel pour l'ensemble de ses salariés pour une période de six mois maximum. ADP (-16,13 % à 78 euros) craint de son côté un impact négatif de 190 millions d'euros en 2020 sur son résultat brut d'exploitation. (Avec AFP)
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