REED prend position dans l’organisation de Salons automobiles en France
...ambitions ?
Leader mondial de l'organisation de Salons avec 420 événements couvrant 49 secteurs d'activité dans 32 pays, Reed Exhibitions (filiale du groupe d'édition Reed Elsevier - plus 7 milliards de CA - 38 000 personnes) est l'organisateur en France d'événements professionnels et grand public parmi les plus importants : Salon nautique de Paris, Bâtimat, le Salon du livre, Equip'Hôtel, Maison et Objet, la Fiac, le Festival international de la plaisance à Cannes, etc. Reed, aussi efficace dans son métier que généralement discret sur ses activités, est paradoxalement encore peu connu dans le monde automobile car peu présent à ce jour sur ce secteur sinon au travers de partenariats prestigieux sur ses Salons avec Audi, BMW, Chrysler, Citroën, Renault, Maserati, Volvo, etc. Le groupe, qui entend bien développer ses activités dans ce secteur très prisé, a confié son développement automobile à Jean-Daniel Compain, directeur général du pôle Culture, Sports et Loisirs. Sa première initiative dans le domaine devrait marquer les esprits puisqu'il s'agit d'un Salon organisé au Parc des Expositions de la Porte de Versailles, en même temps que le Salon nautique, du 7 au 12 décembre prochain. Le Salon de la voiture de plaisance dédié aux SUV, 4x4, coupés et cabriolets s'installera les années impaires en alternance avec le Mondial de l'Automobile. Interview.
Journal de l'Automobile. Pourquoi un Salon de la voiture de plaisance ? Quelle est la genèse de cette idée ?
Jean-Daniel Compain. La spécialité de Reed Exhibitions est de conceptualiser et de réaliser des Salons. Il était donc logique que nous ayons eu, dans notre stratégie de développement, l'idée de créer un Salon automobile à Paris. Mais il y en a déjà un, généraliste, depuis un siècle. Alors nous avons abordé le sujet en étudiant les nouveaux comportements des automobilistes et les attentes actuelles en matière de voiture, notamment dans le domaine du confort, du plaisir et de la sécurité. En d'autres termes, "rouler autrement" et de façon citoyenne en respectant l'environnement. Nous avons vite vu que le secteur des véhicules dits SUV et plus généralement de loisirs était aujourd'hui très porteur et méritait sans hésitation un Salon national à lui tout seul. Il n'y a qu'à regarder les chiffres du marché. Il y a par ailleurs des liens évidents entre les propriétaires de ce type de véhicules et les propriétaires de bateaux, surtout si l'on considère le retour en force de la notion de plaisir commune aux deux marchés : plaisir de naviguer et plaisir de conduire. Le Salon nautique est donc un plus. A nous d'inciter ses 300 000 visiteurs à élargir leur visite vers cet autre plaisir que doit demeurer la conduite automobile.
JA. Vous avez donné à ce nouveau Salon le nom de "voiture de plaisance", est-ce pour faire le lien avec le monde du nautisme ?
J.-D. C. Non, pas du tout. Pour donner une identité propre à ce Salon nous avons fait appel à l'agence A Comm Automobile, spécialisée en identification et communication dans le secteur automobile. Celle-ci a effectué une étude et nous a fait une recommandation. Elle nous a convaincus qu'un seul nom répondait parfaitement à ce que nous voulions faire, celui de "voiture de plaisance". Pour être honnêtes, nous ne nous attendions pas du tout à une telle proposition. Et je dois dire que, depuis que nous présentons ce Salon aux constructeurs et aux importateurs, ce nom semble faire l'unanimité.
JA. Alors, qu'est-ce qu'une voiture de plaisance ? Ou, plus simplement, quels sont les véhicules qui seront exposés à la Porte de Versailles et ceux qui ne pourront pas y entrer ?
J.-D. C. C'est une question importante en effet car il n'est pas question de concurrencer le Mondial ou d'en faire une version a minima. La force de tout Salon reposant sur un concept clair et un positionnement sans équivoque, nous avons donc établi une nomenclature précise qui sera peut-être amenée à évoluer comme le marché dont il est la vitrine : les SUV, XUV, SAV, pick-up, 4x4 classiques en font partie. A la demande de plusieurs constructeurs, nous venons de décider ne pas attendre la deuxième édition - 2007 - pour l'élargir dès cette année aux coupés et aux cabriolets afin de renforcer le concept même de voiture de plaisance, voiture plaisir, voiture loisir. En deux mots et une fois encore des véhicules qui permettent de rouler autrement.
JA. Allez-vous concurrencer le Salon de Val d'Isère et les autres Salons de province ?
J.-D. C. Non, pas du tout. Val d'Isère est un beau Salon d'altitude que l'on prend plaisir à découvrir pendant ses vacances ou que les spécialistes du tout-terrain ne veulent pas rater. Comme les autres Salons de province, il est avant tout un Salon régional alors que les Salons organisés à Paris ont une vocation nationale, voire internationale
JA. Les constructeurs ont-ils tous répondu présent à ce Salon ?
J.-D. C. Le concept a été développé et validé avec les constructeurs pendant deux années, nous savons donc qu'ils seront nombreux à participer. Un groupe comme le nôtre ne lance pas un événement si celui-ci ne répond pas à une attente réelle du marché. Mais pour répondre plus précisément à votre question et bien que la commercialisation n'ait débuté qu'en avril dernier, nous avons déjà enregistré la participation de plusieurs grands constructeurs. Je ne vous citerai pour l'instant que ceux nous ayant autorisé à communiquer sur leur présence : Audi, Volkswagen, Land Rover, Mitsubishi, Lada Mahindra.
FOCUSLe Salon de la voiture de plaisance |
JA. Le groupe Reed, assez discret en général, n'est pas encore très présent dans le secteur automobile. Quelle est votre stratégie précise dans ce secteur ?
J.-D. C. Comme pour tous les secteurs que notre groupe considère comme stratégique, notre démarche consiste toujours à analyser en premier les évolutions anticipées des marchés qui nous intéressent, mais également les attentes des industriels, des entreprises et des syndicats ou fédérations professionnels qui les représentent. Nous organisons et gérons de très nombreux Salons en collaboration avec des dizaines de grandes fédérations qui nous associent à leurs réflexions et à leurs démarches. J'en profite au passage pour vous préciser que la discrétion que vous nous attribuez à juste titre provient avant tout d'une règle fondamentale pour nous qui consiste à mettre en avant les professions qui nous font confiance. La réussite de nos événements devient alors la meilleure promotion de notre savoir-faire. Mais pour répondre plus précisément à votre question, le marché automobile nous intéresse car c'est un secteur très innovant qui connaît de profondes mutations. Les recherches très abouties pour certaines sur les moteurs hybrides ou les énergies de substitution sont à ce titre passionnantes en terme de contenu pour un organisateur.
JA. Si l'organisation du Mondial de l'Automobile était sur le marché, est-ce que Reed serait sur les rangs ?
J.-D. C. Si une telle consultation devait avoir lieu - ce qui n'est pas le cas à ce jour -, un organisateur comme Reed ne pourrait qu'y répondre très favorablement. D'une part parce que le secteur automobile nous intéresse pour toutes les raisons évoquées précédemment, d'autre part parce qu'il s'agit d'un très grand Salon qui nous permettrait sans nul doute d'apporter un savoir-faire reconnu, des structures solides et des réseaux très efficaces au plan international via nos filiales.
Propos recueillis par Hervé Daigueperce
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