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Constructeurs

Raison… d’Etat

Publié le 13 février 2009

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
La fin du show ! Fini les cow-boys et une centaine de vaches dans les rues de Detroit pour présenter le nouveau Dodge Ram. Fini les Jeep passant à travers les vitres du Cobo hall. Fini les feux d'artifices en pleine conférence de presse. Fini les guest-star. Il manquait...
La fin du show ! Fini les cow-boys et une centaine de vaches dans les rues de Detroit pour présenter le nouveau Dodge Ram. Fini les Jeep passant à travers les vitres du Cobo hall. Fini les feux d'artifices en pleine conférence de presse. Fini les guest-star. Il manquait...

...même de nombreux constructeurs comme Nissan-Infiniti, Land-Rover, Suzuki, Mitsubishi, Ferrari ou Porsche. Bref, cette édition du Salon de Detroit avait un parfum de crise. Mais contrairement à la France, où la sinistrose est devenue un sport national, de l'autre côté de l'Atlantique, bien que les défis soient sans commune mesure, la confiance mais surtout l'envie l'emportent. Certes, ce n'est pas gagné pour autant, mais c'est plus agréable et sûrement plus constructif de voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Et pourtant les Etats-Unis et les constructeurs américains avaient peu de raisons de se réjouir. En effet, le marché 2008, avec 13,24 millions d'immatriculations (- 18,5 %) ne le permettait pas. Ni les chiffres de janvier d'ailleurs où le recul a été de 37 %. Le plus mauvais mois depuis 27 ans ! Le cabinet Autodata s'attend même à une année 2009 franchement mauvaise, "la plus mauvaise depuis 1982". La barre des 10 millions d'unités pourrait ne pas être atteinte si la situation ne s'améliore pas. Pour l'effet Obama, il faudra attendre encore un peu. Sûrement les 800 milliards de dollars de son plan de relance. En attendant, les trois constructeurs américains, GM, Ford et Chrysler ont profité de ce Salon de Detroit pour peaufiner leur discours avant le prochain grand oral de mars prochain devant l'administration fédérale américaine. GM et Chrysler doivent convaincre cette dernière de leur viabilité, lui assurer que cet argent public ne sera pas dépensé en vain. La Chevrolet Volt ou les EV du groupe Chrysler risquent de ne pas suffire. L'alliance avec Fiat pourra en revanche donner davantage de crédit à Chrysler. Quant à Ford, jusqu'ici le constructeur de Dearborn n'a pas souhaité de prêt relais car sa trésorerie est suffisante. Quant aux européens présents aux Etats-Unis, la situation est également difficile mais ne remet pas en cause leur stratégie. Ainsi, BMW a encore investi près d'un milliard de dollars dans le pays, notamment dans son usine de Spartanburg, et le groupe Volkswagen a confirmé que la construction de son usine dans le Tennessee (également 1 milliard de dollars investis) allait bon train et que la première berline sortirait des chaînes en 2011 comme prévu. Enfin, Toyota, qui va essuyer pour la première fois de son histoire une perte opérationnelle, a choisi d'enfoncer le clou avec la présentation de deux modèles hybrides avec la 3e génération de la Prius et la HS 250h, son équivalent chez Lexus.









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