S'abonner
Constructeurs

Quand le groupe Volkswagen montre ses muscles

Publié le 30 septembre 2005

Par Tanguy Merrien
8 min de lecture
Rumeurs de licenciements massifs sur fond de scandale de corruption et une pincée de campagne électorale, on était en droit de se demander comment le groupe Volkswagen allait gérer le Salon de Francfort. La firme de Wolfsburg a répondu en présentant une palette impressionnante de produits....
Rumeurs de licenciements massifs sur fond de scandale de corruption et une pincée de campagne électorale, on était en droit de se demander comment le groupe Volkswagen allait gérer le Salon de Francfort. La firme de Wolfsburg a répondu en présentant une palette impressionnante de produits....

...


Quelques jours avant l'ouverture du Salon de Francfort, une bombe éclatait dans la presse allemande annonçant que le groupe Volkswagen pourrait licencier 14 000 emplois dont 10 000 en Allemagne. Quelques semaines auparavant, au sortir de l'été, on apprenait que Peter Hartz, l'emblématique directeur des ressources humaines du groupe avait démissionné suite à une sombre affaire de corruption. Le jour même de l'ouverture du Salon, Jürgen Trittin, ministre de l'Environnement allemand y allait lui aussi de son couplet et critiquait "la négligence des constructeurs allemands et plus particulièrement Volkswagen qui s'est désintéressé des nouvelles techniques visant à rendre les véhicules plus respectueux de l'environnement." Ajoutons à cela une pincée de campagne électorale où les candidats à la Chancellerie, Gerhard Schröder et Angela Merkel se disputent les faveurs des électeurs, le géant de Wolfsburg était attaqué de toutes parts au moment d'inaugurer son stand. Qu'allaient être l'attitude et la réponse du groupe Volkswagen ?
Faisant face aux questions, c'est Bernd Pischetsrieder, président de la firme, qui est monté le premier au créneau. Le dirigeant commençait par évoquer le scandale de corruption en "se félicitant que celui-ci n'avait eu aucunes répercussions sur les ventes du groupe, le mois d'août ayant même été le meilleur mois depuis longtemps." Hans Dieter Pötsch, directeur financier de Volkswagen, lui emboîtait le pas ajoutant de son côté que "la situation du groupe s'était améliorée par rapport au premier et deuxième trimestre." Quant à la question sociale, les dirigeants trouvaient même un allié de circonstance, en la personne de Christian Wulff, Premier ministre du Land de Basse-Saxe, mais également 1er actionnaire de Volkswagen, qui soutient les projets de Bernd Pischetsrieder arguant "qu'il serait fondamentalement mauvais d'attendre de Volkswagen quelque chose qui serait économiquement déraisonnable."

Une réponse par les produits

Le président du groupe pouvait alors annoncer un nouveau plan de rigueur visant des économies de coûts de 10 milliards d'euros d'ici 2008 en particulier dans le domaine des achats et de la production. Le groupe a, en outre, précisé que 7 milliards d'euros concernerait la seule marque Volkswagen. Les trois milliards supplémentaires devront être économisés dans les filiales Audi, Seat, Skoda et la division utilitaire. Bernd Pischetsrieder entend par ces économies "faire grimper son bénéfice avant impôts de 4 milliards d'euros à 5,1 milliards d'euros". Pour poursuivre la contre-attaque, c'est cette fois-ci Wolfgang Bernhard, responsable du groupe de marques Volkswagen qui annonçait "que l'entreprise commercialiserait cinq à dix nouveaux modèles d'ici 2010." Francfort tombait donc à point nommé pour répliquer aux attaques et le groupe ne s'est pas gêné pour montrer l'étendue de son savoir-faire. A commencer par la marque Volkswagen.

Dans la famille Golf, je demande…

Celle-ci a mis en scène un véritable feu d'artifice avec la présentation de pas moins de 16 nouveaux modèles, dont une partie sont issue de la déclinaison de la famille Golf. A commencer par le nouveau coupé-cabriolet Eos. Véritable 4 places, le véhicule par ses dimensions (1,79 m de large, 4,41 m de long, un coffre allant de 205 à 380 litres) fait la part belle à l'habitabilité pour ce genre de modèle. Celui-ci sera notamment équipé d'un toit (CSC) rigide repliable en cinq parties.
Question esthétique, il ne possède en revanche rien de révolutionnaire face aux 307 CC et Mégane Coupé-Cabriolet qui seront ses principales rivales, lancées, pourtant, deux ans précédemment. Prévu pour être commercialisé au printemps 2006, son prix devrait approcher les 26 000 euros. L'Eos aura l'avantage de présenter un large éventail de motorisations : trois essence (de 115 à 200 ch en attendant le fameux 3,2 l V6 de 250 ch) et le TDi 2,0 l de 140 ch.
Dans la famille Golf, je demande la R32. Après la présentation de la GTI 5e génération à Paris, Volkswagen avait réservé à ses compatriotes, la version la plus musclée de sa Golf, avec la nouvelle R32, Golf la plus puissante jamais produite. Cette deuxième génération passe de 241 ch à 250 ch avec une transmission intégrale permanente 4Motion. Ce monstre atteint une vitesse maximale de 250 km/h et passe du 0 à 100 km/h en 6,2 secondes. Vivement les premiers essais sur route dès la fin septembre, qui précéderont de quelques jours sa commercialisation. Toujours dans les "musclés", Volkswagen a cru bon d'ajouter un troisième modèle tonique à la gamme Golf avec la GT. Deux moteurs exclusifs lui seront réservés : le Twincharger, bi-turbo de 1,4 l FSI de 170 ch et le puissant TDi 2,0 l de 170 ch. Le festival de la famille Golf continue avec la nouvelle Jetta qui nous revient en Europe, après 13 ans d'interruption et d'appellation Bora. La "Golf tricorps" aura tous les avantages de la version hayon question motorisations et équipements mais vraisemblablement pas la même destinée question volume.
Une fois les présentations terminées avec toute la famille Golf, il est temps de faire connaissance avec le reste de la famille Volkswagen. Commençons par la New Beetle reliftée qui sera désormais disponible avec un TDi de 1,9 l 105 ch. La New Beetle n'est d'ailleurs pas le seul modèle à recevoir de nouvelles motorisations puisque, la Phaeton, le vaisseau amiral de la marque, dont les ventes sont toujours aussi faméliques, gagne en puissance avec un nouveau W12 développant 450 ch au lieu de 420 ch. Un moteur qui équipera également la version Executive du Touareg.

Audi sort l'artillerie lourde

Un SUV de luxe qui d'ailleurs ne sera plus le seul au sein de la firme de Wolfsburg. Audi, marque Premium au sein du groupe, se devait de répondre et de réagir aux Mercedes Classe M, BMW X5 et… Touareg. C'est désormais chose faite avec le Q7, très inspiré du concept Pikes Peak. A la fois 4x4 et grand monospace, le Q7, bâti sur la plateforme du Cayenne et du Touareg, (il dispose d'un empattement allongé de 15 cm portant sa longueur à 5,09 mètres) misera notamment sur la modularité avec des configurations allant de cinq à sept places, son coffre allant de 250 à 2 035 dm3.
Sa ligne imposante massive et sportive en fait un sérieux concurrent sur ce marché. Le Q7, lancé en printemps prochain, vraisemblablement à partir de 50 000 euros, sera disponible avec un V8 essence de 4,2 l de 350 ch et un TDi 3,0 l de 233 ch (transmission Quattro en série). Les V6 3,2 l essence et V10 Diesel sont prévus pour un peu plus tard. Ravi de présenter sur ses terres, ce nouveau modèle, Martin Winterkorn, patron de la marque aux anneaux espère "écouler 60 000 unités dès la première année pleine." Histoire d'en rajouter un peu, avec son Q7, la marque a par ailleurs présenté en concept une version hybride. Autant d'actualité sur le Q7 faisait presque oublier le reste de la gamme Audi. Les belles A4 Cabriolet et A8 recevaient pour la première fois la calandre Single Frame, signe désormais distinctif d'Audi, qui parachèvent également le renouveau stylistique de la marque.
Aux côtés de cette riche actualité, les événements Seat et Skoda faisaient figure de parents pauvres.
Sur le stand de la marque espagnole, la Leon était incontestablement la star. Présentée en première mondiale sur ses terres à Barcelone en mai dernier (JA n° 921), la présence de la berline compacte (lire essai dans JA n°928) était une évidence, étant donné son lancement  quelques jours plus tôt. La marque espagnole présentait également le prototype Altea FR, qui donne un sérieux aperçu de la version qui sera commercialisé en début d'année prochaine. L'Altea FR ne sera rien d'autre qu'un monospace compact très sportif doté du moteur TDi 2,0 l de 170 ch permettant d'atteindre la vitesse de 208 km/h et de passer du 0 à 100 km/h en 8,6 secondes. Pas mal pour un monospace !
Quant à Skoda, la marque tchèque avait également décidé de sortir du muscle pour cette nouvelle édition en présentant l'Octavia RS et son dérivé Combi également RS. Il fallait bien donner une version un peu plus sportive à une marque qui est, rappelons-le, inscrite en WRC. C'est désormais chose faite. L'Octavia RS reçoit le moteur 2,0 l TFSI du groupe développant 200 ch permettant à la berline tchèque d'atteindre une vitesse de pointe de 240 km/h et de 238 km/h pour le Combi. Les Fabia et Superb reçoivent quant à elles les nouvelles versions TDi du groupe (1,4 TDi 70 ch et 80 ch pour la Fabia et 1,9 TDi 105 ch et 2,0 TDi 140 ch). Toutefois, l'attraction la plus sympathique du stand tchèque était à ranger du côté du concept du Yeti. La gentille "bébête" plutôt qu'un abominable véhicule des neiges donne un aperçu du bureau du style de la marque tchèque. Déjà dévoilé à Genève en version ludospace, il est réapparu à Francfort en version découvrable. Vu deux fois en six mois, c'est sûr le Yeti existe bel et bien.


Tanguy Merrien

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle