Pourquoi BMW flanche en Bourse à son tour

Les groupes allemands sont-ils en train de tomber comme des dominos ? Après Volkswagen, c’est au tour de BMW d’entrer dans un trou d’air. Le 10 septembre 2024, le groupe Munichois a plongé de plus de 11% en Bourse. En six mois, l’action BMW a perdu plus de 35%.

Un rappel massif et coûteux

Ce tourbillon a été déclenché par l’annonce d’un programme de rappel massif de près de 1,5 million de voitures. C’est la moitié des ventes annuelles du spécialiste des voitures premium. 

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Le groupe veut revoir l’IBS (système de freinage intégré) dont un composant électronique pourrait être dysfonctionnel. Le groupe Continental, qui est le fournisseur de cet équipement, a reconnu un problème d’altération, mais il a minimisé la portée de ce défaut en estimant que son IBS gardait, même en cas de panne de ce composant, des propriétés de sécurité et de freinage très supérieures aux normes légales. Cela n’a pas empêché l’équipementier automobile allemand de dévisser également en Bourse (-10%). 

Car cette affaire devrait se chiffrer à plusieurs centaines de millions d’euros qui seront provisionnés sur les comptes du troisième trimestre côté BMW. En août 2024, le groupe avait déjà annoncé le rappel d'un million de véhicules en Chine en raison d'airbags défectueux. Le quotidien économique allemand Handelsblatt, cité par le site des Échos, a évalué les rappels engagés par le groupe bavarois à quatre milliards d’euros depuis 2019. 

Des performances en berne depuis le début de l'année

BMW a donc été contraint de revoir ses objectifs de l’année. La fourchette de marge opérationnelle visée par le constructeur passe de 8-10% à 6-7%. Mais ce rappel ne peut pas seul expliquer une telle baisse d’objectif. Depuis le début de l’année, le groupe est confronté à une forte chute de ses performances financières. Sur le seul premier trimestre, la marge opérationnelle de la branche automobile a flanché de 12,1% à 8,8%.

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Cette détérioration était encore plus spectaculaire alors que le chiffre d’affaires était en très légère baisse (-0,6 %) et que les ventes de voitures électriques ont explosé (+28%). Cette tendance s’est confirmée sur l’ensemble du semestre. Sur l’exercice annuel, le constructeur prévoit désormais des ventes "en légère baisse", alors qu’il visait des ventes "en légère hausse" dans ses premières prévisions.

Les Chinois n'achètent plus allemand

BMW doit absorber une forte hausse de ses coûts de production (matières premières…), mais également ses investissements en R&D pour accélérer dans l’électrification et l’autonomie. En outre, le groupe dirigé par Oliver Zipse est, comme l’ensemble des groupes allemands, confronté à une forte baisse de ses ventes en Chine. Le premier marché automobile du monde était devenu le premier débouché de BMW ces dernières années, les nouveaux riches Chinois raffolant de produits premium allemands. Mais la profonde crise immobilière a coupé net la demande. 

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Sur l’ensemble du semestre, les ventes en Chine ont baissé de 4,3%, avec une nette accélération (+1 point) entre les deux trimestres. Les experts estiment que la situation pourrait se détériorer dans les prochains trimestres compte tenu des relations commerciales exécrables entre Bruxelles et Pékin. Ce dernier menace le premier de représailles à la suite de l’application de taxes douanières.