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Constructeurs

Plan de relance chez Mitsubishi

Publié le 4 février 2005

Par Tanguy Merrien
4 min de lecture
Le constructeur nippon vient de dévoiler son nouveau plan de "revitalisation" qui comprend deux volets principaux : un apport de près de 4 milliards d'euros de capitaux, et un accord de coopération avec PSA sur un futur véhicule 4x4. L'un des piliers du nouveau plan de "revitalisation"...

...de Mitsubishi Motors est la coopération qui va être menée avec PSA pour le développement commun d'un nouveau 4x4. Le patron du groupe français, Jean-Martin Folz, devait se rendre au Japon en fin de semaine dernière pour finaliser l'accord. Afin de faire taire certaines rumeurs, PSA souligne qu'il ne s'agit ni d'une simple coopération sur des achats de pièces, ni d'un accord de type capitalistique. "Cet accord a du sens sur le plan opérationnel puisqu'il permet de minimiser les risques financiers de développement d'un 4x4, véhicule qui fait cruellement défaut dans la gamme de PSA", avance un analyste français. En fin de semaine dernière, aucune information n'avait été donnée quant au calendrier, au type de 4x4 ou aux investissements nécessaires. Ce type d'accord est dans la droite ligne de ceux déjà noués entre PSA et des constructeurs comme BMW sur les petits moteurs, Renault ou Ford sur les moteurs, Fiat sur les utilitaires ou encore Toyota sur une usine de production de petites voitures. En présentant son nouveau plan, Mitsubishi a annoncé son intention de lever 4 milliards d'euros. Après avoir été profondément affecté par différents scandales de dissimulations de défauts sur nombre de ses véhicules, le constructeur va avoir grand besoin de ces liquidités pour tenter de redresser la barre.

Une perte prévue de 3,5 milliards d'euros

Mitsubishi Motors va recevoir 2 milliards d'euros de la part du vaste conglomérat Mitsubishi qui est présent dans des secteurs aussi divers que le transport maritime, la bière, la banque ou encore les équipements électriques. Le constructeur automobile compte également lever 1,8 milliard d'euros sous forme d'emprunts bancaires. Enfin, il va renflouer sa trésorerie de 220 millions d'euros par la vente d'actifs. Lors de la présentation de ce plan de revitalisation, Mitsubishi a annoncé revoir fortement à la baisse sa prévision de résultat pour l'exercice en cours, qui s'achève à la fin du mois de mars. L'entreprise s'attend à une perte de quelque 3,5 millions d'euros, soit le double de celle précédemment estimée. La perte courante, avant impôts et éléments exceptionnels, devrait s'élever à 1,5 milliard d'euros. La prévision de chiffre d'affaires est également revue à la baisse, à 15,45 milliards d'euros. Parmi les causes des graves difficultés financières du constructeur nippon, deux sont d'une importance toute particulière. D'une part, DaimlerChrysler, qui était jusqu'à peu le plus important actionnaire du japonais, a décidé en avril dernier de ne plus lui verser un sou d'aide. D'autre part, les ventes de Mitsubishi ont, en 2004, chuté de 30,5 % au Japon où la réputation du constructeur est gravement ternie.


Cyril André





FOCUS

Europe : un marché porteur pour Mitsubishi

La situation de leur filiale européenne doit mettre un peu de baume au cœur aux dirigeants de Mitsubishi, qui par ailleurs doivent faire face à bien des soucis. L'an dernier, les ventes européennes du constructeur ont atteint 225 826 unités, soit une progression de 8,6 %. Mitsubishi inclut dans le marché européen des pays comme la Russie, l'Ukraine ou encore les Etats baltes. Avec 37 333 unités, la nouvelle Lancer a été le véhicule le plus vendu par le constructeur japonais en Europe. Pour l'année en cours, la firme nippone compte commercialiser quelque 250 000 véhicules sur le Vieux Continent.


 





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DaimlerChrysler veut des dédommagements

Mitsubishi a indiqué dans un communiqué être en discussions avec DaimlerChrysler, l'un de ses principaux actionnaires, qui lui demande des dédommagements. Selon le quotidien japonais "Nihon Keizai", le constructeur japonais pourrait devoir verser des centaines de millions d'euros pour les pertes sur investissement subies par DaimlerChrysler qui a investi dans la filiale poids lourds et autobus frappée par un scandale de dissimulations de défauts. Les deux groupes seraient en train de négocier un accord de 370 à 600 millions d'euros pour combler les pertes subies par le constructeur américano-germanique.

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