Peur sur Smartville
...elle n'incite cependant guère à l'optimisme. Dieter Zetsche, président de DaimlerChrysler, a ainsi annoncé lors du Salon de Detroit que la banque Goldman Sachs s'était vue confier un mandat pour examiner d'éventuelles offres de partenariat, avec des industriels ou des financiers, portant sur smart. Tout en s'empressant de préciser que "cette filiale n'était pas à vendre et qu'aucun plan B n'était envisagé". De toutes les façons, l'hypothèse de la vente de smart reste peu envisageable en l'état quand on sait que la marque perd environ 500 millions d'e par an avec un catalogue à la limite du mono-produit. Reste donc à trouver un éventuel partenaire. Parmi les grands constructeurs, le dossier risque de se révéler épineux, tant la ligne de production d'Hambach est spécifique et de facto, peu compatible avec la stratégie de plate-forme dominante sur le marché. Avec une structure financière, le scénario semble plus plausible, eu égard à l'ouverture de nouveaux marchés pour la marque et au choix même d'un organisme du type de Goldman Sachs pour gérer le mandat.
Une usine à mi-temps en 2006…
L'annonce de Dieter Zetsche a une nouvelle fois ébranlé le site d'Hambach qui, entre l'usine de production et les sous-traitants, réunit quelque 2 000 salariés. L'année 2005 avait déjà été délicate, avec une grève en janvier et un arrêt de la production en décembre en guise de dates-repères. Et 2006 s'annonce en pointillé : on sait d'ores et déjà qu'outre les cinq semaines de congés payés, l'usine ne tournera pas durant vingt semaines. Officiellement, il s'agit de préparer les lignes de production à l'arrivée du modèle "451". Mais d'aucuns parlent de chômage technique plus ou moins déguisé, même si les heures de repos forcé seront récupérables en… 2008. En fait, le sort de Smartville est plus que jamais suspendu à l'avenir du modèle "451". Celui qui doit relancer la marque et l'amener enfin à l'équilibre début 2008. Celui qui doit franchir l'Atlantique, même si la prise de décision définitive a été reportée. Bref, le flou qui caractérise la conduite de l'entreprise smart inquiète les responsables syndicaux et l'ensemble des employés du site d'Hambach, encore sous le choc du plan social de l'an passé. Des salariés qui doivent s'interroger sur la notion de cynisme en regardant les plaques de nom de rue dans l'enceinte de Smartville : "rue de la mobilité", "route du dynamisme"…
Alexandre Guillet
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