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Constructeurs

Paul Philpott, directeur des opérations Kia Motors Europe

Publié le 26 mars 2010

Par David Paques
4 min de lecture
"Nous devons viser les 3 % de pénétration en Europe"Comptant sur sa garantie 7 ans et un plan produits qui vire au vert, le constructeur coréen affiche ses prétentions sur les marchés les plus matures du vieux...
...continent. Paul Philpott nous détaille son optimisme.

Journal de l'Automobile. En un peu plus de 6 mois de présence à la tête des opérations de la marque en Europe, comment jugez-vous les prestations de Kia sur la zone ?
Paul Philpott. En 2009, alors que le marché a chuté d'environ 7 %, nos parts de marché ont progressé de 1,6 à 1,8 % en Europe. Cela n'a rien d'une mauvaise année et je pense que nous avons, à notre échelle, su tirer parti des différentes mesures d'aides ou primes à la casse instaurées sur certains marchés. Nos nouveautés, comme le Kia Soul se sont, en outre, bien comportées. C'est plutôt encourageant

JA. Quelles sont précisément vos ambitions ?
PP. Je crois que dans les 4 ou 5 prochaines années, nous devons viser les 3 % de pénétration en Europe. Il n'y a aucune raison de ne pas y arriver. Nous avons un plan produits prometteur et un argument de poids avec la garantie 7 ans. C'est peut-être la première fois que nous avons autant d'atouts en mains pour séduire les consommateurs. Or, à chaque fois que nous parvenons à gagner un client, nos produits continuent de les surprendre. Notre travail est donc de faire en sorte que les clients choisissent nos véhicules. Je suis donc confiant. D'ailleurs, 3 % est un objectif à moyen terme. Je n'ai aucun doute sur le fait que si nos ingénieurs continuent à nous concevoir des produits aussi attractifs, nous pouvons aller au-delà.

JA. Les ambitions de Kia semblent globales, mais quels sont néanmoins, au niveau européen, les marchés sur lesquels vous estimez que la marque doit progresser davantage qu'ailleurs ?
PP. C'est très simple. Sur les 5 plus gros marchés, c'est-à-dire Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, France et Espagne, nous avons à peu près 1,3 % de pénétration. Si nous excluons ces marchés, nous avons en moyenne 3 % de parts de marché en Europe. Il est donc très clair pour moi que, même si nous devons continuer à grandir sur chaque marché, nos efforts doivent avant tout se porter sur ces cinq pays majeurs, où la bataille est plus compliquée qu'ailleurs à cause du poids que représentent les constructeurs domestiques sur ces marchés. Mais je crois qu'avec les produits que nous avons et ceux que nous allons avoir, nous avons les moyens d'y arriver.

JA. Pensez-vous que 2010 soit une année clé pour Kia ?
PP. Je pense que 2010 sera une tough year for the industry in Europe. Mais je crois que nos volumes peuvent continuer de grandir. Ce sera sans doute le marché le plus bas depuis 1990. Et même si c'est le plus bas marché depuis 20 ans, je crois que nous pouvons augmenter nos volumes. Sur les 2 premiers mois de l'année, nous avons progressé de 29 % par rapport à 2009. Je suis donc confiant. Je pense que nous pouvons finir l'année en croissance de 10 % sur un marché en recul de 5 %.

JA. La garantie 7 ans semble être un élément clé de votre stratégie. Pour autant, on imagine son coût assez considérable. Peut-on imaginer vous voir revenir à une période de garantie plus courte dès lors que le message de qualité de vos véhicules sera passé ?
PP. Je ne le crois pas. Nous avons une position unique aujourd'hui. Personne ne l'a fait. Je pense qu'avoir de tels éléments différenciants sur un marché aussi compétitif est primordial. C'est une bonne façon de montrer la qualité de nos produits par ce biais. Je ne vois aucune raison de revenir en arrière. Aux Etats-Unis, Kia propose, depuis quelques années, la garantie 10 ans et c'est devenu un des piliers de la marque là-bas. Cette garantie 7 ans peut, également, devenir une des clés de notre succès en Europe. La grosse différence avec les Etats-Unis, c'est que notre garantie est transférable lors de la revente du véhicule. Aux Etats-Unis, la garantie n'est pas transmissible.

JA. Malgré votre label "ecoDynamics", Kia est assez discret en termes de technologies propres. Qu'en est-il au juste ?
PP. Si vous revenez 5 ans en arrière, Kia était une marque d'accès, un constructeur qui vendait des voitures pas chères. Depuis 5 ans, nous avons beaucoup évolué. Nous avons réalisé d'énormes progrès en terme d'ingénierie et aujourd'hui, nous investissons beaucoup sur les "clean technologies". Et vous pouvez voir aujourd'hui sur notre stand que nous développons un certain nombre de solutions. L'électrique, pour la mobilité urbaine, au travers de ce concept Venga EV que nous présentons en 1re mondiale. Mais nous avons aussi la solution hybride qui est complémentaire. L'hybride rechargeable notamment, avec cette Kia Ray. Dans les trois prochaines années, je vous assure que Kia sera nettement moins discret à ce niveau.

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