Opel et la Flex-production
2014, voilà sans doute la date au centre des réflexions des dirigeants d’Opel et de GM. En effet, jusqu’à cette date, le constructeur s’est engagé à ne supprimer aucun emploi en Allemagne puis c’est aussi à cet horizon que les décisions prises dans le cadre de l’alliance avec PSA pourraient avoir un impact comme dans l’hypothèse où la future Citroën C5 serait produite avec l’Insignia en Allemagne à partir de 2015 ou 2016. Des Opel feraient sans doute le chemin inverse vers des usines françaises, le Zafira a été évoqué, mais dans tous les cas l’appareil industriel des deux constructeurs, surcapacitaire, doit être revu à la baisse. Si en France, l’usine de Poissy est en mauvaise position, de l’autre côté du Rhin, celle de Bochum est au centre de toutes les craintes depuis de longs mois. Karl-Friedrich Stracke, le patron d’Opel, a d’ailleurs indiqué que rien n’est encore décidé concernant l’avenir de ce site au-delà de 2014. Ce sera sans doute l’un des sujets brûlants du conseil de surveillance d’Opel le 28 juin prochain. L’occasion pour le président de rappeler une nouvelle fois qu’Opel doit gagner en compétitivité pour assurer le maintien de l’emploi.
L’Angleterre en échange d’une flexibilité “sans précédent”
Pourtant, la dernière décision du constructeur, concernant la fabrication de l’Astra, n’indique pas que la compétitivité soit au rendez-vous. En effet, la future Astra, à partir de 2015, sera exclusivement produite dans les usines de Gliwice en Pologne et Ellesmere en Angleterre. Comme aujourd’hui, sauf qu’il manque Rüsselsheim à l’appel. Cette usine, proche de Francfort, est pourtant le cœur historique de la marque et renferme également son centre de R&D. Difficile de croire qu’un tel site, avec 3 500 emplois, puisse être menacé mais cela témoigne de cette recherche permanente de compétitivité. Si le choix de conserver le site polonais n’étonne pas, celui d’Ellesmere interroge davantage. Le constructeur a ainsi choisi d’investir environ 155 millions d’euros et d’y créer 700 emplois, en plus de pérenniser les 2 100 existants, grâce à un niveau de flexibilité “sans précédent”, a déclaré Alfred Duncan, le président de Vauxhall. En effet, les employés du site ont voté, à plus de 90 %, pour une révision de leurs conditions de travail et de leurs rémunérations en échange de cet investissement. Une sorte de négociation à la “Marchionne” qui avait conditionné le retour de la production de la Fiat Panda en Italie à de nouvelles règles salariales notamment basées sur une plus grande flexibilité. Bien que David Cameron, le Premier ministre du pays, se félicite de cette “excellente nouvelle industrie britannique”, pas sûr qu’Angela Merkel apprécie.
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