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Constructeurs

"Nous exportons 63% des véhicules fabriqués à Maubeuge"

Publié le 12 juillet 2013

Par Benoît Landré
4 min de lecture
En forte régression sur le marché hexagonal des VUL depuis janvier, menacée en Europe, la marque au losange préfère voir le verre à moitié plein. Entretien.

JOURNAL DE L'UTOMOBILE. L'usine de Batilly, qui vient de produire le deux millionième véhicule utilitaire, maintient-elle une cadence de production satisfaisante, malgré un marché en baisse ?

Juan Jose Palomo-Cantero. Même si le marché est en décroissance, la cadence de production de l'usine de Batilly est très satisfaisante, avec deux équipes à plein temps.

JA. 70% des véhicules produits à Batilly sont exportés à l'étranger. Cette part est-elle aussi importante dans les autres usines du groupe ?

JJPC. Nous exportons 63% des véhicules fabriqués à Maubeuge, dont 20% hors d'Europe, essentiellement dans la zone Euromed. Ces proportions sont cohérentes et logiques. Notre position de leader en Europe nous aide à nous implanter commercialement dans d’autres régions

JA. Comment expliquez-vous vos performances sur la zone Euromed ?

JJPC. Le gouvernement algérien a instauré l'an passé des primes pour l'achat de VUL neufs qui ont boosté le secteur. L'Algérie est aujourd'hui notre deuxième marché après la France. Le Maroc est un pays en fort développement économique et le segment des utilitaires accompagne cette croissance. Grâce à notre implantation à Tanger, nous sommes devenus leaders au Maroc en 2012. Aujourd'hui, nous avons les produits et le réseau commercial qui nous permettent d'être performants sur ces pays.

JA. La marque est passée à fin mai sous la barre des 30% de parts de marché en France. Est-ce inquiétant ? Comment expliquez-vous ces résultats ?

JJPC. Nous ne sommes pas du tout inquiets par ces résultats et pensons maintenir nos parts de marché d'ici la fin de l'année. Le bilan est même plutôt satisfaisant car nos deux usines tournent en deux équipes et produisent un volume en adéquation avec le marché. Le Dokker Van et le Citan, qui entament leur première année pleine, complètent parfaitement bien l'activité de Renault. Notre stratégie est très claire depuis le début : privilégier la rentabilité plutôt que les volumes. C'est indispensable en période de crise. Nous ne voulons pas rentrer dans cette guerre de rabais que se livrent les autres marques, qui est destructrice de valeur et de performance économique. Le jour où le marché va décoller, nous serons prêts. En attendant, notre croissance sera encore tirée par nos performances à l'international. 

JA. Comment jugez-vous les résultats de la marque en Europe ?

JJPC. Renault est toujours leader à ce jour, même si c'est très serré avec Volkswagen. Nous avons bon espoir de conserver cette première place en 2013, car nous voyons que le marché allemand commence à ralentir. Mais nous ne voulons pas annoncer des objectifs de parts de marché qui seraient incompatibles avec notre ambition de rentabilité.

JA. Quels sont les marchés sur lesquels Renault nourrit de fortes ambitions de croissance ? 

JJPC. Il existe un potentiel certain en Russie et dans la zone Asie-Pacifique. Nous avons des projets en réflexion, mais il est trop tôt pour détailler notre plan de développement. L'Amérique latine se développe également fortement. Nous venons de lancer le nouveau Master au Brésil, où nous sommes devenus leaders du marché, et nous fabriquons le Kangoo (ancienne version) en Argentine, ce qui nous permet d'occuper la première place sur le segment des fourgonnettes.

JA. La stratégie de Renault dans le VUL à l'international est-elle liée à celle des VP ?

JJPC. Nous suivons la même logique de business, qui est propre à la marque, mais l'approche en termes de produits et d'implantations ne sera pas nécessairement identique dans le cadre d'une production à l'international. 

JA. Et les partenaires ne seront pas non plus les mêmes selon les zones d'implantations ?

JJPC. Dès les années 90, nous avons été la première marque à mettre en place un accord de coopération pour la fabrication de VUL, avec le Trafic. Aujourd'hui, il est plus que jamais nécessaire de s'unir avec d'autres constructeurs pour produire des véhicules utilitaires, et ces acteurs pourront parfaitement être les mêmes sur des marchés différents. Dans le cadre de l'Alliance Renault-Nissan, nous avons des accords avec d'autres constructeurs.

 

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