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Constructeurs

Normes CO2 : la neutralité technologique doit avoir ses limites selon Pascal Canfin

Publié le 4 décembre 2025

Par Jean-Baptiste Kapela
3 min de lecture
Dans un article publié sur le réseau social LinkedIn, le député européen Pascal Canfin réaffirme l’importance du maintien du cap sur les véhicules électriques. Selon lui, l’intégration des hybrides rechargeables dans les objectifs de décarbonation doit être davantage encadrée, tandis que les prolongateurs d’autonomie pourraient donner de l’avance à la concurrence chinoise.
Pascal Canfin Union européenne VE
Pascal Canfin, député européen, assure qu’il est essentiel de garder le cap sur le véhicule électrique dans un enjeu de souveraineté. ©AdobeStock-Halfpoint

À l’approche des annonces de la Commission européenne sur le paquet automobile le 10 décembre 2025, Pascal Canfin partage ses réflexions sur l’avenir du secteur dans une série d’articles sur LinkedIn. Dans l’un d’eux, publié le 4 décembre 2025, le député européen assure qu’il est essentiel de garder le cap du véhicule électrique dans un enjeu de souveraineté. "La mobilité électrique est un atout pour l’Europe, et notamment pour la France qui produit une électricité bas-carbone. Continuer à investir dans la mobilité électrique au moyen d’objectifs réglementaires clairs et prévisibles est également indispensable", écrit-il dans son article.

 

Pour Pascal Canfin, de l'électrification des véhicules dépend la compétitivité des constructeurs européens sur les marchés à l’export. L’enjeu, selon l'eurodéputé, consiste donc à garder l’ambition du règlement sur les standards de CO₂, "même si des aménagements compatibles avec la neutralité climatique sont envisageables", affirme-t-il, tout en ajoutant qu’il s’agit de sa "conviction profonde".

 

Dans son article, Pascal Canfin précise que le rythme de l’électrification ne dépend pas seulement des constructeurs mais aussi des pays. Pour lui, la Commission doit aussi proposer "un cadre de gouvernance plus large responsabilisant les États membres", qui pousserait ces derniers à mettre en place des politiques incitatives sur le sujet. "Notre objectif d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 est et doit demeurer notre boussole. Il faut donc conserver notre ambition dans les standards de CO₂", assure-t-il. 

 

Les véhicules hybrides rechargeables sous condition

 

Ainsi, Pascal Canfin ne ferme pas la porte à une potentielle neutralité technologique. Mais le député européen précise qu’elle doit "aller de pair avec la neutralité climatique", ce qui est "non négociable". Comme il le rappelle dans son article, la loi européenne n’impose pas les véhicules électriques, mais précise que les voitures neuves vendues en 2035 doivent être neutres en carbone. Actuellement, trois types de véhicules sont considérés par l’Union européenne comme n’émettant pas de carbone : le véhicule à batterie, le véhicule à pile à combustible et ceux roulant au carburant synthétique neutre en carbone.

 

Toutefois, l’intégration des véhicules hybrides rechargeables et des prolongateurs d’autonomie – une demande des constructeurs – n’est pas envisageable en l’état pour Pascal Canfin, puisqu’ils ne sont pas zéro émission. "Si, pour satisfaire les demandes de certains constructeurs, notamment allemands qui sont ceux qui vendent le plus de voitures PHEV, il s’avérait nécessaire d’autoriser ces technologies, alors cela devrait rester cohérent avec l’objectif de neutralité climatique", explique Pascal Canfin.

 

Pour cela, l’eurodéputé recommande d’imposer une part maximale et/ou des caractéristiques garantissant que ces véhicules ne soient utilisés qu’en mode électrique ou avec "des biocarburants avancés". Quant aux prolongateurs d’autonomie, Pascal Canfin estime que cette technologie "ouvre la porte du marché européen" aux concurrents, en particulier les constructeurs chinois, en avance sur le sujet.

 

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