Nissan s'allie avec Honda et s'éloigne un peu plus de Renault
Entre Renault et Honda, le cœur de Nissan balance… Le groupe automobile japonais vient de signer un important "partenariat stratégique" avec son compatriote Honda dans l’électrique et le logiciel.
Pour l’heure, les contours de ce partenariat sont encore un peu flous. Une étude de faisabilité doit être menée pour déterminer les synergies technologiques des deux constructeurs. Ce partenariat est surtout défensif pour deux groupes mondiaux qui semblent submergés par l’offensive chinoise dans la voiture électrique et la connectivité.
"Notre industrie est à un tournant significatif avec l’arrivée de nouveaux acteurs", a indiqué Makoto Uchida, patron de Nissan dans la conférence de présentation de ce partenariat, avec son homologue de chez Honda, Toshihiro Mibe.
"Nous n'avons plus le temps"
"Ces marques émergentes, avec des produits innovants et de nouveaux modèles d'activité, percent sur le marché automobile et cherchent à devenir dominantes en capitalisant sur l’écrasante compétitivité de leurs prix et leur vitesse extraordinaire", a-t-il poursuivi, sans mâcher ses mots sur la réalité de la rivalité chinoise : "nous n'avons plus le temps".
Cet accord est d’autant plus spectaculaire qu’il réunit les deux frères ennemis de l’automobile japonaise. Nissan et Honda se battent pour le statut du meilleur challenger de Toyota sur les marchés clés que sont le Japon ou les États-Unis. Cela montre aussi l’urgence de la situation.
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Il faut dire que les Japonais ne sont pas les champions de la voiture électrique. Loin de là. Toyota a longtemps boudé cette technologie misant plutôt sur l’hydrogène ou sur l’amélioration de ses technologies d’hybridation. Honda était sur la même longueur d’onde. Il est l’un des rares constructeurs automobiles à proposer un modèle à pile à combustible, le Clarity. De son côté, Nissan avait été précurseur avec sa Leaf, mais n’a pas su capitaliser sur cette avance pour s’imposer comme un acteur incontournable de l’électrique.
Nissan reste lié à Renault avec Ampere
La question sous-jacente à cet accord, c’est quid de l’Alliance Renault-Nissan ? Les deux japonais ont indiqué que ce partenariat était encore de type industriel et technologique, et ne comportait pas de volet capitalistique. Mais sans toutefois en exclure le principe… "Cela ne fait pas partie des discussions actuelles, mais nous resterons ouverts à toutes les possibilités dans le futur", a déclaré le patron d’Honda.
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Ce partenariat survient quelques mois seulement après la refonte de l’Alliance Renault-Nissan qui a consacré le rééquilibrage des deux constructeurs. Le Français promettant de baisser sa participation de 44 % à 15 % du capital (il a déjà vendu 5 % de cette part en décembre). De son côté, Nissan a accepté d’investir 600 millions d’euros dans Ampere, la nouvelle entité réunissant les actifs électriques des deux alliés dans les moteurs électriques. Cette prise de participation est importante pour respecter l'objectif d'être 100 % électrique en Europe en 2030. Mais avec Honda, Nissan veut aller encore plus vite pour reprendre sa place dans le logiciel et les composants de l’électrification comme les batteries notamment.
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Les investisseurs ont applaudi cette annonce. Pour certains analystes, le nouveau partenariat est plus pérenne puisqu’il lève l’obstacle culturel qui a longtemps été l’un des principaux problèmes rencontrés entre les ingénieurs français et japonais.
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