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Constructeurs

Loeb sur sa lancée

Publié le 14 avril 2006

Par Marc David
6 min de lecture
Quinze jours après le Rallye de Catalogne, Sébastien Loeb s'adjuge le Tour de Corse, 50e du nom, et s'octroie ainsi un précieux "joker "avant la série de rendez-vous sur la terre. Après la Marseillaise, c'est au tour de l'hymne belge de retentir Place du Casone à...
Quinze jours après le Rallye de Catalogne, Sébastien Loeb s'adjuge le Tour de Corse, 50e du nom, et s'octroie ainsi un précieux "joker "avant la série de rendez-vous sur la terre. Après la Marseillaise, c'est au tour de l'hymne belge de retentir Place du Casone à...

...Ajaccio, lieu dévolu à la cérémonie du podium du 50e Tour de Corse. Sentiment un peu bizarre que celui-ci, mais il va falloir s'y habituer. En effet, pour la troisième fois d'affilée, la Xsara WRC bleue de l'équipe belge Kronos-Citroën se retrouve sur la plus haute marche du podium. Il s'agit bien sûr de celle de l'équipage champion du monde Loeb-Elena. "Chacun de nos équipages a joué sa partition sans faute, résume Marc Van Dalen, le patron de Kronos. Seb reste le roi de l'asphalte, Dani a confirmé comme nous le lui demandions, et Xevi s'est montré une fois encore précieux par son apport de points dans un championnat "Constructeurs" dont nous gardons la tête... C'est le week-end parfait !". En fait, celui-ci parle de l'espagnol Dani Sordo, le champion du monde Junior en titre, et de Xevi Pons. Au volant d'une voiture "transparente", car ne marquant pas de points au championnat des constructeurs, le premier figure sur la troisième marche du podium (avec 2 temps scratch), alors que le second, 6e du général, inscrit 5 points précieux pour une équipe Kronos qui devance désormais l'équipe BP Ford de 3 points (59 pts à 56).

Grönholm prouve désormais qu'il faut compter avec lui sur l'asphalte

Mais pour la victoire, le duel se jouait "sur une autre planète". Bien lancé depuis la première étape, celui-ci a une fois de plus opposé le champion du monde en




ZOOM

Avec les autres français…


Stéphane Sarrazin (8e) aux prises avec le comportement "aléatoire" de sa Subaru Impreza WRC (au grand dam de Solberg, seulement 11e…), Nicolas Vouilloz, membre de l'équipe de France FFSA, sorti de la route dès la 1ère spéciale du samedi au volant de sa 307 WRC, Yoann Bonato (également membre de l'équipe de France FFSA), victime d'un problème mécanique sur sa Renault Clio super 1 600... C'est finalement Alexandre Bengué, 5e au volant de 307 WRC de l'équipe BSA, qui s'en sort le mieux chez les tricolores. En dépit de réglages inadaptés lors de la 2e étape et d'un tête-à-queue effectué dans l'ultime spéciale du jour (ES 8), le français s'est bien repris le dimanche pour contrôler le retour de Xevi Pons. Et celui-ci de réaliser une jolie série après sa 4e place au Catalogne… On n'oubliera pas non plus la victoire du varois Brice Tirabassi (Citroën C2) en Super 1600, acquise au détriment de la Suzuki Swift de l'estonien Umo Aava, victime de problèmes électroniques… dans la toute dernière spéciale (ES 12) ! Dure, la course.

titre, à savoir Sébastien Loeb, à son grand rival Marcus Grönholm. Le samedi matin, ce dernier prend le départ de la deuxième étape avec un retard de 19,9 secondes sur le leader, Loeb. Le pilote Ford attaque les deux premières spéciales avec des gommes BFGoodrich moyennement tendres et avec des réglages de suspension assouplis par rapport à la veille. Une erreur ! Peu à l'aise avec sa voiture, il reprend ses réglages initiaux dès la première spéciale de l'après-midi, remportée par Loeb. Ensuite, en dépit de tous ses efforts, il ne peut empêcher son grand rival de creuser un peu plus l'écart. Sur des routes un peu plus étroites et sinueuses que la veille, la Xsara se montre en effet à son avantage. "Loeb a été exceptionnellement rapide aujourd'hui alors que de mon côté, je n'étais pas satisfait de ma cadence, reconnaît Grönholm. Les autres pilotes ont opté pour des gommes plus dures que moi. J'ignore si cette différence explique mon écart de performance par rapport à Loeb. En tous les cas, je ne chercherai plus à attaquer demain". Effectivement, avec 39,9 secondes, le retard du finlandais sur "l'alsacien volant" a doublé. Partant du principe que ce dernier en "lâchera" un peu sur les dernières spéciales de l'ultime étape pour assurer sa 23e victoire, l'écart final se réduira à 29 secondes. Mais qu'importe. A l'instar de sa prestation au Rallye de Catalogne, Grönholm prouve désormais qu'il faut compter avec lui sur l'asphalte. Tout comme son équipier Mikko Hirvonen, 4e, et auteur d'un meilleur temps dans l'ES 6 (Ucciani-Bastelica).
Quant au vainqueur, sa 23e victoire le rapproche un peu plus du record de Carlos Sainz, celui qui lui tient désormais à cœur. La même envie allume les yeux de Daniel Elena, qui n'est plus qu'à une victoire du record "coéquipiers" de Luis Moya… "Nous avons remporté un match très important pour nous, concède Sébastien Loeb. En Corse, devant nos supporters, dans un rallye qui me plaît, qui est le Rallye de France ! A court terme, cette victoire est précieuse parce qu'elle me donne plus de dix points d'avance au championnat "Pilotes". Je dispose donc d'un "joker", utile car le combat s'annonce difficile lors des prochaines manches disputées sur la terre" Effectivement, avant l'Argentine, la Sardaigne et la Grèce, "Seb" dispose de 46 points au championnat du monde, contre 35 à Grönholm. 
   
Marc David





QUESTION A

Christian Loriaux, Directeur Technique de l'équipe BP Ford World Rally Team.


"Dès sa sortie, la voiture est figée à 95 %"


Journal de l'Automobile. Etes-vous satisfait du niveau de compétitivité de la nouvelle Focus WRC 06 ?
Christian Loriaux. On ne l'est jamais assez, mais le niveau est déjà plus que satisfaisant pour une voiture que nous avons conçue en neuf mois, avec une équipe de 15 personnes. Il ne faut pas croire qu'un coup de baguette magique nous donnera d'entrée de jeu tous les éléments pour développer une voiture capable "d'atomiser" la concurrence dès sa sortie, d'autant qu'il nous faut composer avec la réglementation. De plus, aujourd'hui, avec les objectifs de réduction des coûts, le fait que les bonnes équipes atteignent un niveau de compétitivité extrême, arriver avec des solutions véritablement nouvelles et géniales, sur lesquelles vous avez "planché" durant deux ans et qui vous permettent de faire nettement la différence, comporte un risque : celui de se faire interdire ces solutions au bout de trois rallyes. C'est ainsi.


JA. Dans ce contexte, la Focus WRC 06 peut-elle encore évoluer, et dans quelle proportion ?
CL. Il faut savoir qu'à l'issue de sa construction, la voiture est figée à 95 %. Autrement dit, la marge de manœuvre demeure assez faible. Il est certain que l'on peut toujours gagner sur le poids. Nous travaillons sur le schéma des éléments finis et surtout, nous disposons de bancs hydrauliques très performants, en mesure de soumettre les pièces à des tests rigoureux. Par exemple, au début de la conception de la voiture, nous avons conçu des porte-moyeux résolument novateurs, dont nous avons testé la rigidité au banc. Cela dit, la recherche du gain de poids demeure empirique. Il en va de même pour les développements moteur, où la marge de progression demeure conséquente. A ce niveau, le travail revient à notre motoriste (le français "Pipo", N.D.L.R.), dont l'expérience nous est des plus profitable. Finalement, le gros du travail, sur les différentes épreuves, consiste à jouer sur les réglages de la suspension en fonction des conditions. Mais attention ! Tout doit être défini à l'avance, nous devons savoir où nous allons.

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