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Constructeurs

L’Iran suspend le projet Logan

Publié le 28 avril 2006

Par Christophe Jaussaud
2 min de lecture
Le Gouvernement iranien vient de suspendre le projet Logan. Le différend porte sur les exportations du modèle. "Le Ministre iranien de l'Industrie et des Mines a ordonné la suspension du projet L-90 jusqu'à ce que Renault étudie l'opinion du Ministre concernant le...

...projet", a déclaré Mohammed Karimi, le porte-parole du Ministre. Une opinion ministérielle, soufflée par les conservateurs du Parlement, qui demande que 20 % de la production soit exportée vers les marchés traditionnels de Renault par les deux constructeurs iraniens présents dans la joint-venture. Renault n'est pas opposé à des exportations, selon un porte-parole de la marque, mais il demande des garanties. Il affirme être en discussion avec le gouvernement iranien, étudiant "toutes solutions possibles", et se veut rassurant : "le projet Logan en Iran suit son cours. Nos partenaires iraniens et nous mêmes continuons à investir et la production doit démarrer au second semestre 2006."

Un mauvais signe pour la communauté internationale

Retour en arrière : le 16 mars 2004, Louis Schweitzer, alors Président de Renault, et Rezah Veyseh, le P-dg d'IDRO, signent l'accord créant Renault Pars, la JV en charge du projet. A cette date, l'exportation dans de telles conditions ne semblait pas d'actualité. Toutefois, Renault avait déjà fait des concessions concernant le marché local. En effet, 60 % des pièces constitutives de la Logan devaient être fabriquées sur place. Renault avait également donné son aval pour que la plate-forme de la Logan serve à produire un modèle concurrent à la Logan sur le marché local. Des conditions, signées, qui ne semblent plus convenir aujourd'hui aux dirigeants du pays. Si cette "crise" se poursuit et si l'Iran devient le nouvel Irak à cause de son programme nucléaire, la feuille de route de la Logan va s'en trouver fragilisée. En effet, le site iranien avec une capacité de production annoncée de 300 000 unités par an devait être un contributeur majeur à la "loganisation" de la planète. N'oublions pas que le but affiché par Renault et Carlos Ghosn est d'atteindre 1 million de Logan par an à l'horizon 2010.
Pour l'Iran, cette situation peut également avoir de lourdes conséquences. "C'est un très mauvais signe pour la communauté internationale, s'inquiète Saeed Leylaz, analyste proche du dossier cité par l'AFP, cela montre qu'ils (les investisseurs internationaux) ne peuvent plus nous faire confiance." Il pointe également les conséquences que pourrait avoir un échec sur le tissu local de l'industrie de la pièce détachée avec qui le JV Renault Pars a passé pour plus de 800 millions de dollars de contrats.


Christophe Jaussaud

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