L'industrie automobile russe au chômage partiel
Plus de cinq mille employés du producteur de camions russe Kamaz ont été mis au chômage partiel en raison d'une pénurie de composants découlant des sanctions occidentales contre Moscou pour son offensive en Ukraine.
"Chez Kamaz, une semaine de trois jours a été introduite : les responsables, les spécialistes et les employés des sites de production connaissant une pénurie de composants ont commencé à faire des horaires réduits", a indiqué, jeudi 26 mai 2022, le portail d'informations du groupe, Vesti Kamaza.
Cela concerne 5 500 personnes, a indiqué Sergueï Romaniouk, directeur du département des relations entre employés et direction. Le groupe assure que des "emplois temporaires" ont été offerts à ces personnes, afin de "maintenir le niveau de revenu de ses employés et de conserver la main-d'œuvre", indique Sergueï Romaniouk, cité par Vesti Kamaza.
Le chômage guette les employés de très nombreux secteurs de l'économie russe, à mesure que se fait sentir l'impact des sanctions occidentales sans précédent. Le chômage partiel est souvent utilisé pour éviter les licenciements mais s'accompagne habituellement d'une réduction de salaire.
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Acculé par les sanctions occidentales contre la Russie, Renault, leader dans le pays avec la marque Lada qu'il avait réussi à redresser, a vendu ses actifs à l'Etat russe, première nationalisation d'ampleur depuis l'offensive russe en Ukraine. Une grande partie des près de 40 000 employés du géant automobile Avtovaz (Lada) sont ainsi au chômage partiel - payés deux tiers de leur salaire - depuis début avril et au moins jusqu'au 6 juin, sachant que la pratique s'était généralisée pendant la pandémie.
Lors d'un reportage en avril à Togliatti, ville-usine gigantesque d'Avtovaz, des employés avaient raconté à l'AFP être obligés de prendre un deuxième emploi pour survivre face à des salaires de parfois moins de 200 euros.
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Pour parer au manque de composants modernes, l'agence spécialisée Avtostat indiquait fin mars le lancement dans les prochains mois de modèles de Lada sans airbags et autres composants électroniques et avec des standards environnementaux plus faibles. Les autorités emboîtent le pas avec des assouplissements réglementaires.
Le groupe automobile français a également cédé à la ville de Moscou les opérations en propre de la marque Renault en Russie, dont son usine près de la capitale, qui produisait des Renault et des Nissan. Le célèbre logo en losange a été démonté des façades. Le maire Sergueï Sobianine a annoncé que l'usine allait y relancer la marque soviétique Moskvitch. (avec AFP)
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