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Constructeurs

L'industrie automobile européenne se mobilise contre un Brexit sans accord

Publié le 23 septembre 2019

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Vingt-trois associations issues de l'industrie automobile, dont l'ACEA, le CCFA, la PFA et la FIEV, signent un manifeste pour refuser un Brexit sans accord le 31 octobre 2019.
L'industrie automobile européenne redoute un "séisme" en cas de Brexit sans accord.

 

Dans un peu plus d'un mois, le Royaume-Uni sortira officiellement de l'Union Européenne. Mais la grande inconnue reste toujours la manière dont va s'organiser cette sortie. D'autant que la session parlementaire britannique a été suspendue par le Premier ministre jusqu'à mi-octobre 2019.

 

Deal or no deal ?

 

Les industriels, en général et ceux du secteur automobile en particulier, poursuivent leur mise en garde contre un Brexit sans accord, en attendant l'issue de cette décision. 23 associations dont l'ACEA (Association des Constructeurs Européens d'Automobiles), le CCFA (Comité des Constructeurs Français d'Automobiles), la PFA (Plateforme Automobile) ou encore la FIEV (Fédération des industriels d'Equipements Automobiles) ont en effet signé un manifeste qui "met en garde contre les effets catastrophiques d'un Brexit sans accord, estimant qu'un no deal ferait l'effet d'un séisme sur la fabrication des voitures en Europe".

 

« Le Brexit n'est pas seulement un problème britannique, nous sommes tous concernés dans l'industrie automobile européenne et même au-delà. Que ce soit en tant qu'exportateurs sur le marché britannique ou en tant que producteurs locaux, nous serons inévitablement affectés », a indiqué Christian Peugeot, président du CCFA dans ce communiqué commun.

 

Le secteur automobile produit 16,5 millions de voitures par an en Europe et emploie 13,8 millions de salariés. En mai 2019, Gaetan Toulemonde, analyste à la Deutsche Bank indiquait que "le Brexit allait générer environ 5 milliards de taxes supplémentaires, soit 5 % du résultat d'exploitation des constructeurs européens en impact direct." Alors que les associations de constructeurs évoquent même un surcoût de 5,7 milliards d'euros.

 

Baisse de la production

 

D'ores et déjà des conséquences se font sentir sur la production automobile sur le sol anglais. Fin août 2019, le SMMT (Syndicat britannique des constructeurs) annonçait  une baisse de la production de 18,9 % sur 8 mois par rapport à la même période en 2018. Mais les prévisions s'annoncent encore plus sombres au regard des annonces des dirigeants des constructeurs.

 

Carlos Tavares, patron de PSA, a prévenu en juillet 2019, que le constructeur était prêt à fermer l'usine de Ellsmere Port pour transférer l'activité sur le continent. De la même manière, ce dernier a annoncé que la nouvelle Opel Astra ne serait produite en Angleterre uniquement en cas de Brexit avec accord. Tandis que BMW réitère l'arrêt de la production à Oxford durant deux jours vers le 31 octobre.

 

Sur les six premiers mois de l'année, les nouveaux investissements ont subi une chute de 70 % pour descendre à 90 millions de livres.

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