Les comptes de Renault dans le rouge en 2019
2019, l'annus horribilis de Renault ! Après 14 mois de mise en avant médiatique avec l'arrestation puis l'évasion de Carlos Ghosn, Renault clôt l'année sur des résultats financiers dans le rouge. Pour la première fois depuis dix ans, le groupe français a enregistré une perte nette de 141 millions d'euros.
Son chiffre d'affaires s'est contracté de 3,3 % à 55,537 milliards d'euros. La marge opérationnelle descend à 4,8 % du chiffre d'affaires (à 2,662 milliards d'euros) contre 6,3 % en 2018. Le résultat net affiche 19 millions d'euros contre 3,451 milliards en 2018. Et le free cash-flow automobile positif de 153 millions d’euros.
"Les difficultés traversées cette année ont mis à l'épreuve le groupe et je ne vais pas vous dire que nous sommes satisfaits de ces résultats mais nous savons plus que jamais sur quels atouts compter pour préparer l'avenir", a affirmé Clotilde Delbos, directrice financière et directrice générale par interim du groupe sous l’œil approbateur de Jean-Dominique Senard, président de l’Alliance.
Maigre contribution de Nissan aux résultats du groupe
Il faut dire que Renault n'est pas le seul fautif à ces mauvais résultats. Son partenaire Nissan, en très mauvaise posture également, fait vaciller le groupe en contribuant pour 242 millions d'euros "seulement" contre 1,509 milliard d'euros en 2018. Au global, la contribution des partenaires de Renault (dont les joint-ventures en Chine) est négative avec une perte de 190 millions d'euros contre 1,540 milliard en 2018.
Au-delà de cette maigre contribution, la performance du constructeur est également en cause. Les ventes du groupe ont baissé de 3,4 % à 3,8 millions d’unités pendant que le marché mondial s’affichait en recul de 3,8 %, sans compter l’Iran. En Europe, la croissance du groupe est conforme à celle du marché global avec desventes en croissance de 1,3 % (1,2 % pour le reste du marché). La zone Eurasie reste performante avec une croissance de 0,4 % des ventes alors que le marché toutes marques chute de 4,4%.
Mais le groupe souffre sur trois zones géographiques essentielles : l’Afrique-Moyen-Orient-Inde sur laquelle Renault perd 19,3 % de ses ventes essentiellement à cause de la fermeture du marché iranien alors que le marché global y recule de 8,5%. L’Algérie n’est pas mieux lotie, le gouvernement appliquant des quotas de production limités.
La Chine accuse également une contreperformance et le groupe y perd 17,2 % de ses immatriculations contre un recul du marché de 8,2 %. Enfin, le groupe aux Etats-Unis perd 2,9 % de ventes mais fait mieux que le marché total (qui régresse de 5,6 %).
La baisse des ventes aux partenaires et notamment à Nissan et Daimler, pèse pour 1,7 milliard d’euros. Dans cette catégorie, se retrouve également la baisse des ventes de diesel en Europe et à la fermeture du marché iranien. La baisse des ventes de Renault en Argentine, Algérie et Turquie a coûté 738 millions d’euros au groupe.
Cependant, la lecture des résultats commerciaux par semestre montre un redressement sur la seconde partie de l’année avec des ventes quasi stables et la totalité du repli enregistrée sur le premier semestre 2019.
Côté bonnes nouvelles également, figure la contribution de RCI Bank & Services. Son chiffre d’affaires est en hausse de 6,1 % et atteint 3,4 milliards d’euros. La captive contribue pour 1,2 milliard d’euros aux résultats du groupe (+1,6 %). Le taux d’intervention atteint désormais 42,2 % sur l’ensemble des marques du groupe et le nombre moyen de contrats de service vendus par dossier de financement s’élève à 1,5.
De même, le chiffre d’affaires bénéficie d’un effet prix positif de 853 millions d’euros : "Cet effet prix a servi à atténuer l’impact des devises, notamment en Argentine mais aussi pour compenser la baisse des coûts liée à l’évolution des normes de dépollution et l’enrichissement de nos véhicules en Europe", a précisé Thierry Piéton, directeur financier adjoint du groupe.
La position de liquidité du groupe est passée de 3,702 à 1,734 milliards d’euros notamment à cause d’investissements réalisés en R&D pour préparer l’avenir des futures générations de motorisation mais aussi un poids de 1 milliard d’euros des véhicules vendus sous engagement de reprise.
Cependant, Clotilde Delbos a tenu à préciser qu’en tant que directrice financière, elle "dormait sur ses deux oreilles" grâce à une réserve de liquidité de 15,8 milliards d’euros.
Celle-ci a d'ores et déjà annoncé un plan d'économies de 2 milliards d'euros pour les trois ans à venir, qui sera dévoilé au printemps. Pour autant, aucune réserve n'a été faite quant aux objectifs d'émissions de CO2. Le groupe est convaincu d'éatteindre les objectifs CAFE notamment par un mix de vente de réparti à hauteur de 10 % par les véhicules électriques et d'hybrides rechargeables, 30 % d'hybrides e de diesel et 10 % de GPL notamment pour la marque Dacia.
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