Les avocats de Carlos Ghosn demandent l'abandon des poursuites
Français Zimeray, avocat de Carlos Ghosn l'avait indiqué au Journal de l'Automobile : la première audience au Tribunal de Tokyo en vue du procès de Carlos Ghosn marquerait le début de la contre-attaque de la partie défendante : "il s’agit de contester la détention arbitraire qu’il a subie, la déloyauté de toute cette procédure, les manquements à la déontologie de la part du procureur japonais et tout ce qui fait qu’il n’est pas entre les mains d’une justice équitable", nous avait-il alors indiqué.
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L'audience préliminaire, qui s'est déroulée le 24 octobre 2019, a confirmé ces propos. Alos que des réunions ont lieu chaque mois avec le procureur, celle qui s'est tenue aujourd'hui revêt une plus grande importance puisque pour la première fois, les avocats de Carlos Ghosn ont pu répondre point par point aux accusations portées par le plaignants.
"Les accusations portées contre M. Ghosn sont le fruit d'une collusion illicite entre les procureurs, des membres du ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti) et des dirigeants de Nissan, qui ont formé une task force secrète chargée de rechercher à imputer artificiellement des actes répréhensibles à Carlos Ghosn", ont indiqué ses avocats.
Les défenseurs de Carlos Ghosn ont demandé l'annulation des poursuites intentées contre l'ancien président de l'Alliance accusant les procureurs "d'actes illégaux" et de collusion avec son ancien employeur Nissan pour le faire tomber. "Notre principal argument est que cette affaire est montée de toutes pièces", a résumé lors d'une conférence de presse à Tokyo, Junichiro Hironaka, l'un des principaux avocats japonais aux côtés de Hiroshi Kawatsu et Takashi Takano. "Avant de discuter de culpabilité ou d'innocence, nous disons que l'affaire elle-même est illégale, a-t-il ajouté. Elle doit être considérée comme un abus de pouvoir et être classée sans suite."
Denonciation de sous-traitance
Pour les avocats de la défense, l'objectif de cette manoeuvre était clair: "Ecarter M. Ghosn pour l'empêcher de mener à bien une intégration renforcée entre Nissan et Renault, qui aurait menacé l'autonomie de l'un des fleurons de l'industrie japonaise passé sous pavillon français". Carlos Ghosn a été éjecté de ses sièges de président de Nissan et de Mitsubishi Motors, la troisième composante de l'Alliance, dans les jours suivant son interpellation. Il a ensuite démissionné de Renault, avant même que d'autres investigations ne soient menées en France à son encontre.
Lui et ses avocats accusent aussi les enquêteurs japonais d'avoir sous-traité une partie de leur travail à "des consultants et cadres de Nissan" afin d'obtenir des documents préjudiciables. D'après la défense, le parquet a aussi procédé à des saisies illégales (comme le téléphone portable et autres effets personnels de l'épouse de Carlos Ghosn) et à d'autres irrégularités, dont celle de l'avoir "arrêté et inculpé arbitrairement", "tout en ignorant les conduites répréhensibles d'autres dirigeants de Nissan, de nationalité japonaise" et bénéficiant d'un accord de coopération avec les enquêteurs.
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