L’électrifié, un marché d’inégalités
L’échéance du premier objectif européen relatif aux émissions de CO2 approche à grand pas, et pourtant, les modèles à énergies alternatives sont loin d’être démocratisés à l’échelle de l’Europe entière. C’est en somme à cette conclusion qu’est arrivée l’ACEA. L’Association des constructeurs européens d’automobiles relève à travers sa dernière communication une proportion très inégale des véhicules à motorisations alternatives, dont électrifiés, dans les ventes totales des pays de la zone. "Bien que la part de marché moyenne de ces modèles augmente dans l'UE, les énormes disparités sont extrêmement inquiétantes", a déclaré Eric-Mark Huitema, directeur général de l'ACEA.
Le directeir général prend pour exemple, les véhicules 100 % électriques et hybrides rechargeables. Si 67 504 unités ont été vendues en Allemagne en 2018, soit 2 % du marché, à l’inverse dans la plupart des pays de l'Est, les ventes sont tellement confidentielles que la proportion tend vers 0. Un delta très représentatif du marché européen, selon l’Association qui pointe une très forte inégalité entre l’absorption de cette technologie entre l’Europe occidentale et l’Europe centrale et orientale. "Une part de marché des véhicules électriques de plus de 1,5 % est réservé aux pays d'Europe occidentale", souligne-t-elle.
Inquiétudes quant aux objectifs CO2
Une opposition qui ne concerne pas seulement l’Ouest et l’Est, mais aussi le Nord et le Sud, au sein même de l’Europe occidentale avec des taux de pénétration bien inférieur pour l’Espagne et l’Italie que pour les pays nordiques, et, dans une moindre mesure, l’Allemagne et la France. "Il est clair que la consommation de véhicules électriques est corrélée au niveau de vie d'un pays, la moitié de tous les États membres de l'UE détenant une part de marché inférieure à 1%. Dans seulement quatre pays de l'UE, ces modèles représentent plus de 2,5% du marché automobile", pointe l’ACEA. Constat identique pour les véhicules au GNV, dont les ventes sont concentrées, à 74 %, en Italie et en Allemagne. Quant aux véhicules à PAC, leur pénétration reste marginale, quel que soit le pays observé.
Devant ce constat, l’ACEA évoque l’importance d’emmener tout le monde dans la transition écologique amorcée. "Alors que nous progressons dans la transition vers une mobilité à zéro émission, nous devons nous assurer qu'aucun pays ni aucun citoyen ne soit laissé pour compte" explique l'association. Mais en réalité, ce sont moins les questions sociales que les imminents objectifs d’émissions de CO2 qui inquiètent l'organisme représentatif des constructeurs. "Si nous voulons atteindre les objectifs extrêmement ambitieux en matière de CO2 de 2025 et 2030 fixés par l'UE, les ventes de tous les types de véhicules à propulsion alternative devront augmenter rapidement dans tous les États membres", conclut ce dernier.
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