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Constructeurs

L’effet Logan perdurera-t-il ?

Publié le 24 février 2006

Par Tanguy Merrien
4 min de lecture
En quelques mois et l'annonce du lancement de la Dacia Logan en France, un réseau de 450 points de vente s'est mis sur pied. Un record. La déclinaison de la gamme cette année oblige les distributeurs à s'y préparer sérieusement. La commercialisation de la Logan en France,...

...le véhicule low cost badgé Dacia "made by Renault", a, sans aucun doute, constitué l'événement automobile de l'année 2005. Pourtant, au départ, les dirigeants de Renault n'avaient pas pris la décision de lancer sur le marché hexagonal une berline 5 places à un prix de base de 7 500 euros. On connaît la suite. La roumaine a finalement été officiellement commercialisée le 9 juin dernier. Si les dirigeants murmuraient un objectif de 10 000 unités pour son premier semestre de commercialisation, on n'osait penser qu'il serait atteint. Notamment à une époque où 4x4 de luxe et berlines gavées d'électronique ne se sont jamais aussi bien portés. Et pourtant, au sortir de l'année 2005, 9 758 véhicules ont été vendus en France.
Il faut reconnaître que la Logan a bénéficié pour son lancement de toute la puissance de feu des réseaux primaires et secondaires de Renault, mais également de RCI pour le financement : "450 points de vente Renault ont adhéré au programme et commercialiseront la voiture dès son lancement", nous confiait à l'époque un responsable de la marque. Jamais un réseau ne s'était monté aussi rapidement. En effet, en l'espace de quelques mois, le réseau Dacia est devenu le troisième réseau de France derrière Renault (747 sites primaires) et Peugeot (452 sites). Les distributeurs Renault n'ont, quant à eux, pas eu à consentir d'investissements extravagants pour accueillir la roumaine au sein de leurs showrooms. La plupart des concessionnaires interrogés nous ont confié que les sommes dépensées "oscillaient entre 1 000 et 3 000 euros pour acquérir les couleurs, les drapeaux et l'enseigne Dacia". Jusqu'à aujourd'hui, les distributeurs de la marque ont pu apprécier le bon démarrage de la Logan sur nos routes. "Avec très peu, on a pu réaliser quelques ventes sans faire trop d'efforts. Nous avons également pu jouer du phénomène médiatique de la voiture qui a fait venir les clients dans nos concessions", explique un distributeur du groupe Warsemann à Vendôme (41).

La déclinaison de la gamme Dacia et des objectifs en hausse : des aménagements nécessaires pour les concessionnaires

D'autres concessionnaires reconnaissent volontiers que l'exotisme de Dacia a bouleversé quelque peu leur quotidien. Un exotisme qui pourrait vite laisser place à la routine et aux habitudes de la distribution automobile classique.
En effet, la gamme Logan ne se limitera pas à un seul et unique modèle. L'offensive Dacia va souffler sur la France. Dès le 15 mars prochain, la Logan sera équipée d'une motorisation Diesel, le 1,5 l dCi de 70 ch dont le prix sera inférieur à 9 900 euros. Au second semestre, la gamme se verra complétée d'une version VUL et d'un break ! Conséquence de cette multiplication de modèles, les objectifs de Dacia ont logiquement été revus à la hausse : 20 000 unités. Une croissance des ventes qui devrait se répercuter sur le réseau de distribution. Si, pour l'heure, les concessionnaires n'avaient qu'un seul modèle à exposer dans leurs showrooms, la situation devrait donc désormais se compliquer. "Il est évident qu'avec ces nouveaux modèles, nous allons devoir agrandir notre surface de représentation. Des aménagements intérieurs seront nécessaires. C'est normal", affirme Thierry Durand distributeur à Alès. De son côté, René Cédat se réjouit de la déclinaison de la gamme et accepte volontiers de procéder à des aménagements : "Dans ma région (Ardèche), notre clientèle, dont le pouvoir d'achat est moins élevé, est friande des Logan. Profitons-en." Certains, comme ce distributeur alsacien, préfèrent trouver une autre voie plutôt que d'investir : "Nous panacherons l'exposition de nos voitures. En variant les modèles sur les différents sites de notre groupe."
En revanche, d'autres ne donnent pas l'impression d'être motivés par les nouveautés Dacia. "Pas de quoi tout remettre en question pour des véhicules sur lesquels il n'y a pas de primes d'objectifs et dont les marges brutes ne dépassent pas les 500 euros", concède un distributeur provençal. Ils sont également nombreux à vouloir profiter de "l'effet Logan", souvent deuxième voire troisième véhicule pour beaucoup de clients, pour diriger ceux-ci vers des modèles Renault aux marges plus intéressantes. Les distributeurs Dacia restent avant tout des distributeurs Renault. Si le succès des roumaines est attendu, "celles-ci ne permettront toutefois pas de compenser la baisse des ventes du losange", conclut un distributeur garonnais.


Tanguy Merrien


"Retrouvez ce n° en kiosque jusqu'au 27 avril"

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