Le scénario catastrophe d'AlixPartners sur les effets des normes CAFE
Encore un scénario catastrophe… Une étude du cabinet AlixPartners vient apporter de l’eau au moulin des contempteurs des normes CAFE. D’après celle-ci, l’abaissement du seuil de CO2 en 2025 comme le prévoit la réglementation (-15 %) pourrait conduire à une avalanche d’amendes pour les constructeurs automobiles européens.
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De 28 à 76 milliards d'euros d'amendes
Dans le meilleur des cas, à savoir dans le scénario improbable où les constructeurs européens disposeraient de l’ensemble du marché des voitures électriques, les normes CAFE leur coûteraient jusqu’à 28 milliards d’euros d’amende entre 2025 et 2029. Cela leur coûterait 21 milliards dès la première année, un chiffre qui s’estomperait à mesure des années, puisque les constructeurs finiraient par adapter leur gamme ou leurs ventes.
Un autre scénario, plus probable, serait celui où les marques chinoises s’accapareraient 25 % du marché des voitures électriques. Cette fois, les amendes s'élèveraient à 51 milliards d’euros, dont plus de 25 milliards dès la première année. C'est beaucoup plus que le scénario brandi par Luca de Meo, patron de Renault et président de l'ACEA, et qui évoquait le chiffre de 15 milliards d'euros en 2025.
Enfin, le scénario du pire retiendrait l’hypothèse d’un marché de la voiture électrique à 18 %. Cette fois, les amendes représenteraient la somme colossale de 76 milliards d’euros.
Stellantis également touché par les amendes
Pour Alexandre Marian, directeur associé chez AlixPartners, la majorité des constructeurs devraient être touchés par les amendes à des niveaux différents, mais sans donner de détails par constructeur. Ainsi, Stellantis serait également concerné contrairement aux déclarations des porte-paroles du groupe qui maintenaient encore récemment qu’il serait "compliant" (conforme, NDLR) et ne verserait pas d’amende.
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AlixPartners a également testé plusieurs scénarios sur la meilleure façon d’échapper aux amendes. Selon l’étude, un renoncement à des ventes de voitures thermiques n’aurait qu’un impact limité sur la marge opérationnelle puisqu’elle impliquerait une baisse du chiffre d’affaires. La répercussion des amendes sur les prix (hypothèse de hausse des prix de 20 %) aurait un impact dévastateur sur la profitabilité. Finalement, le levier le plus efficace serait de baisser les émissions de CO2 des voitures thermiques.
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