Le groupe VW prêt à répondre aux défis de l’avenir
Une fois n’est pas coutume, c’est à Berlin et non à Wolfsburg que le groupe Volkswagen a présenté ses résultats financiers pour l’exercice 2013. Cette présence dans la capitale fédérale allemande marquait également le début de l’offensive électromobilité du groupe puisque pas moins de 28 000 Berlinois ont pu découvrir, pendant une dizaine de jours, les modèles et la palette de technologies proposés. Mais revenons aux résultats. Comme annoncé un an plus tôt, les ventes et le chiffre d’affaires sont en légère progression, et le résultat opérationnel est resté proche de celui de 2012 avec 1,5 % de progression (voir tableaux). Il faut toutefois ajouter à ses 11,7 milliards les 4,3 milliards de bénéfice opérationnel dégagés par les activités en Chine, où les ventes du groupe ont progressé de 16,2 % sur le dernier exercice, à plus de 3,2 millions d’unités. Plus généralement, Martin Winterkorn, le président du groupe Volkswagen, a rappelé que “l’année 2013 avait été particulièrement exigeante, mais que Volkswagen avait réussi” malgré un marché européen délicat et l’influence négative des taux de change pour quelque 500 millions d’euros. Mais les plus grosses variations du résultat opérationnel sont dues aux investissements et à la R&D, qui ont augmenté les frais fixes de 1,1 milliard alors que les achats et d’une manière générale le coût des produits ont permis de gagner 1,5 milliard. Et le déploiement de la plate-forme MQB n’est pas étrangère à cela. Si l’on s’attache maintenant au résultat opérationnel par marques, notons le recul de Volkswagen, Audi et Skoda, qui a toutefois été bien compensé par Porsche dont l’ensemble des chiffres 2013 ont été intégrés au groupe contrairement à 2012 où seulement 5 mois de l’activité du constructeur avaient été pris en compte.
102 milliards d’investissement d’ici 2018
“La plate-forme MQB est la clé de notre rentabilité durable”, a expliqué Martin Winterkorn, rappelant qu’un million de véhicules reposant sur elle avaient été produits en 2013, qu’il y en aurait 2 millions en 2014 et plus de 4 millions en 2016. Une montée en cadence industrielle qui passera par plus de 20 usines dans 12 pays, “de l’Allemagne à la Chine en passant par le Mexique et le Brésil”, a détaillé le président. Les économies et les synergies vont donc aller crescendo, et certaines seront même plus importantes que prévu. En effet, Martin Winterkorn s’attend aujourd’hui à plus d’un milliard de synergies annuelles, à moyen terme, avec Porsche, contre 700 millions envisagés l’année dernière. Parmi les autres axes d’améliorations, le président a renouvelé son souhait de créer un groupe intégré dans l’univers des véhicules commerciaux avec VW VUL, MAN et Scania. Cependant, cette volonté, symbolisée par l’offre de rachat de la totalité du capital de Scania, semble se heurter à l’état-major du constructeur suédois qui a refusé l’offre de Volkswagen. Mais il faut toutefois attendre le choix des actionnaires. Ceux de Volkswagen semblent pour leur part heureux de la voie tracée par Martin Winterkorn. En effet, cet ingénieur de formation est “convaincu que notre industrie va vivre, dans les années à venir, ses plus grands bouleversements depuis l’invention de l’automobile”. Pour lui, tout va changer de plus en plus vite, et le groupe qu’il dirige devra être capable de répondre à la volonté des clients, qu’il s’agisse de silhouettes ou de technologies de propulsion. Mais cela aura pour conséquence d’amener le constructeur à repenser les cycles de vie et la flexibilité de la production. Et nous revenons donc à la stratégie de plates-formes modulaires mise en place (MQB, MLB, MSB). Cette automobile “d’après-demain” est déjà à l’œuvre au travers des 102 milliards d’euros que le groupe va investir dans le monde d’ici 2018, dont 18 milliards en Chine. Ainsi, rien qu’en 2013, le groupe a dépensé 10 milliards en R&D et les quelque 40 000 ingénieurs de la maison ont déposé pas moins de 6 000 brevets !
Vers 10 millions d’unités en 2014
Volkswagen semble donc se donner les moyens de devenir le leader de l’industrie automobile à l’horizon 2018. Mais d’ici là, pour l’année 2014, Martin Winterkorn reste prudent même s’il estime que la Chine restera un moteur de croissance. Le dirigeant a déclaré que la barre des 10 millions de livraisons devrait d’ailleurs être franchie cette année (9,73 millions en 2013). En revanche, son estimation du chiffre d’affaires est plus flou avec “plus ou moins 3 %” par rapport au précédent exercice, et il compte sur une rentabilité opérationnelle comprise entre 5,5 et 6,5 %. Cela étant, l’année 2014 a bien débuté avec des ventes en hausse de 4,7 % après deux mois d’activité. La prudence n’empêche toutefois pas l’ambition car Martin Winterkorn a souligné que “Volkswagen ne s’est jamais satisfait du minimum”, rappelant au passage que le groupe allait lancer plus de 100 nouveautés cette année. Parmi elles, les Passat, A4, Superb, Fabia, Ibiza, Golf GTE ou encore les Q7, Macan et Cayenne Plug-in Hybrid sont les plus attendus.
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