Le groupe Volkswagen limite la casse
Bien que les ventes aient progressé sur l'exercice 2009, à plus 6,33 millions, le chiffre d'affaires global recule de 7,6 % à 105,2 milliards d'euros, et son résultat opérationnel chute de 70,7 % à 1,9 milliard d'euros. Bien loin des 6,3 milliards de 2008 (voir JA N° 1079). L'effet mix/prix a eu un impact supérieur à 4,6 milliards. Viennent ensuite les taux de change pour 1,2 milliard alors que les coûts de production ont, eux, permis une économie de 1 milliard.
Le groupe a donc souffert mais n'a en rien hypothéqué son avenir, comme l'accord avec Suzuki vient encore de le prouver. "2010 ne sera pas une année facile, a indiqué Martin Winterkorn, les marchés Ouest européen et allemand vont nettement reculer mais nous sentons, par contre, une impulsion en Chine, au Brésil et aux Etats-Unis." Pour lui, la tendance de fonds du marché mondial sera positive avec un total compris entre 53 et 54 millions d'unités. Pour conserver, voire améliorer sa part de marché de 11,3 % en 2009, le groupe ne veut pas faire d'économies sur l'avenir. Il annonce avoir programmé des investissements de l'ordre de 8 milliards par an sur les produits et les technologies environnementales. Ici, Martin Winterkorn, l'ancien ingénieur, n'a pas manqué de souligner le système modulaire mis en place par le groupe. Après les plates-formes de Ferdinand Piëch, le groupe Volkswagen va baser sa production sur des modules : l'un transversal et l'autre longitudinal. Le module longitudinal, déjà inauguré par l'A5, le Q5 ou encore la nouvelle A8, sera bientôt présent sous la carrosserie de 15 modèles du groupe. Quant au module transversal, qui sera inauguré par la nouvelle Audi A3 en 2012, son importance est encore plus grande puisqu'il couvre les segments A0, A et B, soit 30 modèles futurs. Une approche qui devrait encore permettre de réduire les coûts de 20 %, mais aussi le nombre de variantes d'un composant, comme le système de climatisation par exemple, ainsi que le temps de développement et la complexité des produits. Des nouveautés qui devront conduire le Groupe au leadership mondial à l'horizon 2018. Martin Winterkorn a rappelé que cet objectif demeure entier tout en précisant qu'il ne s'agissait en rien d'une question de taille mais d'une question de croissance qualitative. En quelques chiffres, cela se traduit par 10 millions de ventes, une marge de 8 % avant impôts mais aussi une volonté d'être leader en satisfaction clients et propres salariés. L'occasion également pour le dirigeant de Volkswagen de revenir sur la voiture électrique. Assez discret il y a encore quelques mois, aujourd'hui l'objectif du groupe veut que les voitures électriques représentent 3 % de ses ventes en 2018. Soit environ 300 000 unités. A l'heure où le premier hybride du groupe arrive sur les routes, le Touareg, le planning des lancements est déjà connu et fourni. Viendront ensuite, les Q5, Jetta, Passat et Golf hybrides avant que ne s'ouvre le chapitre 100 % électrique en 2013. Certes, l'Audi e-tron sera une réalité dès 2012, mais très exclusive. En revanche, avec la e-Up, la e-Golf et la e-Jetta mais aussi d'autres Audi e-tron ainsi que des modèles électriques Seat et Skoda, les volumes pourraient être au rendez-vous. Cependant, pour que cette mutation soit réelle, Martin Winterkorn a souligné qu'il fallait un travail conjoint de la part des constructeurs, des compagnies d'énergies ainsi que des législateurs nationaux comme européens.
En attendant, pour améliorer les chiffres de ventes en 2010, mais aussi son chiffre d'affaires et son résultat, le groupe va lancer cette année pas moins de 70 nouveaux modèles ou évolutions.
Photo : Martin Winterkorn, président du directoire de Volkswagen AG, et Hans Dieter Pötsch, membre du directoire du groupe en charge des Finances et du Contrôle, lors de la présentation des résultats du groupe.
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